Film d’horreur, vraiment? Nous dirions plutôt thriller original et encore… niveau originalité, on peut repasser. Jugez plutôt : une jeune femme débarque dans un manoir où elle se retrouve en la seule compagnie d’une poupée inquiétante. Très vite, des bruits étranges se produisent dans la maison, toute communication avec l’extérieur est interrompue et la poupée semble se déplacer toute seule… Le concept n’est pas neuf et a déjà été pas mal exploité. Ici, le petit garçon de porcelaine n’est pas hyper malsain et serait presque attachant. Si le personnage angoissant du film ne l’est pas vraiment, admettez qu’il y a un petit problème, non ?
Lors de la lecture du résumé, on pourrait s’attendre à une sorte d’ « Annabelle » version masculine. En vain, loin d’être aussi flippant, « The boy » suggère plus qu’il ne montre. Là où certains réussissent l’exercice de nous cramponner à notre fauteuil par quelque bruits de pas dans les couloirs ou quelques portes qui grincent, William Brent Bell aseptise son scénario au point de le rendre plus mou que palpitant. Peut-être sommes-nous blasés par ce genre d’histoire ou trop exigeants en la matière, toujours est-il qu’il manque ce petit quelque chose d’horreur qui ferait de ce film un must en la matière.
En ce qui concerne l’intrigue, difficile de vous en parler davantage car le seul intérêt du film réside dans ses quelques petites surprises et son « twist » presque attendu… Si elle tombe un peu à plat et que la sauce tarde à prendre, nous n’avons cependant pas passé un mauvais moment. Quelconque, le film possède un casting sympathique loin des clichés habituels, comme quoi, tout n’est pas mauvais !
Rupert Evans n’en est d’ailleurs pas à son premier coup d’essai en matière de film d’horreur. En effet, l’acteur britannique était récemment à l’affiche du film « The Canal » où il tenait le rôle principal. Toujours correct dans son interprétation, on peut malgré tout se demander ce qui le pousse à opter pour des rôles si légers et dans lesquels il ne peut pas réellement exister. La très jolie Lauren Cohan, l’héroïne du film, a elle une carrière plus discrète et peine à percer dans le 7ème art malgré quelques secondes rôles sur grand et petit écrans (« The Walking Dead » notamment) . Convaincante dans son jeu, elle reste cependant cantonnée dans le rôle d’une jeune fille en proie à quelques questionnements et esseulée dans un environnement perturbant. Autant dire que niveau investissement, on peut faire mieux. Mais il ne faut pas blâmer la comédienne, c’est plutôt son personnage qui l’empêche de prendre plus d’envergure.
Malgré son expérience dans le domaine des films d’horreur (« Wer », « Devil Inside », « Stay Alive » , William Brent Bell peine à nous embarquer dans son univers et nous laisserait presque en plan sur le bas-côté. Loin d’être un immanquable, « The boy » se laisse regarder pour qui aurait envie de passer une après-midi pluvieuse dans son fauteuil sans trop réfléchir…