Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
benoitG80
3 410 abonnés
1 464 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 23 juin 2016
"Dans les forêts de Sibérie" repositionne vraiment et radicalement le sens que l'on donne à la vie... Safy Nebbou a réussi un coup de poker car même si on se doutait expressément du message visé, le film, loin d'être fade et consensuel, arrive à nous convaincre des sensations que ressent Teddy, en ermite au bord du magnifique lac Baïkal. L'idée de se couper de tout et de quitter la civilisation, n'est pas nouvelle du tout, mais ce scénario adapté du livre de Sylvain Tesson, reste assez juste, évitant une trop grande part d'angélisme car il alterne judicieusement entre moments de grâce et de contemplation, et d'autres plus terre à terre (!), où la nature n'est pas toujours aussi hospitalière qu'on l'aurait espéré ! Se retrouver seul face à soi-même dans des conditions extrêmement rudes, remet sans faillir les pendules à l'heure et ceci très justement, en replaçant la notion du temps dans un autre contexte ! Le moindre geste est en effet utile, nécessaire à la survie, tant le confort, le matériel et la domotique moderne sont à mille lieues de cette cabane ouverte à tous les vents, et pas qu'une petite brise ! Tout reprend alors un véritable sens, sans doute oublié dans nos vies formatées et vides pleines de problèmes existentiels tellement secondaires et presque ridicules... Pour nous immerger dans cette magnifique Sibérie glacée, le lac gelé à lui seul, semble vivant et nous envoûte, tel un magicien de cristal, dont Raphaël Personnaz apprend à connaître la beauté et ses dangers ! Vivre en symbiose avec la nature, goûter le contact du corps à l'eau et à la glace, mais aussi affronter sans prévenir un blizzard sournois et mortel sont en soi un retour à la vie et à ce qu'elle signifie ! Peu de paroles, des impressions, du ressenti à l'état pur et aussi une rencontre essentielle d'un homme, très belle et très forte, feront ainsi vibrer un beau duo, touchant, improbable mais qui donnera lieu à des moments intenses. Raphaël Personnaz, tout en finesse et en retrait, marche à pas feutrés et glisse doucement pour s'insérer dans cet écrin de glace comme il le fait d'ailleurs sur l'eau gelée, alors que son ami inespéré Aleksei, est tout aussi inattendu et tendre sous sa carapace ! Malgré juste quelques incohérences, cette histoire remue assez notre esprit et nous inviterait presque à tenter l'expérience, même si le cinéma a l'art et la manière de tout magnifier et de tout arranger évidemment...
Librement inspiré du livre de Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie conte la retraite dans une cabane au bord du lac Baïkal, de Teddy jeune homme en quête d'absolu. La beauté du lac se marie parfaitement à celle de Raphaël Personnaz qui de tous les plans, relève le défi de donner à son personnage sans parole une identité forte et attachante. Dès les premières images, l'enthousiasme de Teddy face à la magnificence de la nature et les situations extraordinaires qu'il vit nous gagne. Son installation dans la cabane, sa découverte des réalités de la vie en conditions extrêmes, les péripéties qu'il affronte, ses rencontres, nous plongent, par le rire comme par l'émotion, au cœur de cette aventure. La très belle musique d'Ibrahim Maalouf accompagne le film sans esbroufe, ni timidité. Parfaitement dosée dans son intention, elle participe de la meilleure façon à la beauté du voyage. Ce récit d'aventure et de quête de liberté nous offre une grande bouffée d'air frais.
Un film si bien fait, si beau, si vrai que j'ai été moi aussi embarquée dans cette aventure au bord du lac Baïkal, "Œil bleu de la Sibérie", une fin d'après-midi dans un cinéma tout près de chez moi. J'en suis restée bouleversée. Quel film, quel talent, Safy Nebbou et Raphaël Personnaz !
un film de voyage vraiment dépaysant réalisation magnifique et sans grandiloquence, et une belle aventure humaine . Raphael personnaz est bouleversant. un film qui fait du bien...
Film magnifique, une invitation au lâché prise, remarquable performance de Raphaël Personnaz, portée une la sublime musique d'Ibrahim Maalouf. En ces temps difficiles, c'est une vraie bouffée d'oxygène, qui fait refléchir sur notre condition.
DANS LES FORÊTS DE SIBÉRIE de Safy Nebbou est (très) librement adapté du livre éponyme de Sylvain Tesson que j’ai découvert et adoré il y a peu. Dans le récit de voyage de Tesson, il est beaucoup question d’un autre paradigme, de fuite loin de la civilisation occidentale et de cette société frénétique ultra connectée. L’écrivain-aventurier fait l’éloge, du temps, de la lenteur, de la contemplation et surtout, de la solitude. Or de solitude dans le film de Nebbou, il en est finalement peu question. Comme il l’expliquait avec son coscénariste après la projection, les digressions philosophiques, les confidences et les descriptions paysagères détaillées ne sont guère cinégéniques pour le public lambda. En gros, pour que des producteurs investissent dans son projet, il fallait le rendre plus romanesque et y injecter davantage d’action. Il a donc inventé une histoire d’amitié entre Teddy, incarné par Raphaël Personnaz (le héros a changé de nom et de profession pour faciliter sans doute l'identification), et Aleksei, un braconnier accusé de meurtre qui se cache dans les bois depuis des années. Tout le film est articulé autour de cette rencontre, de leur relation bourrue et plutôt touchante. Mais toute la substance et la profondeur du livre se sont évaporées au passage. Bien sûr, les images sont magnifiques et quelques scènes convainquent (le bain dans l’eau glacée, la tempête) mais j’ai été gênée par des situations peu crédibles et des retournements un peu simplistes que je ne détaillerai pas ici. La musique d’Ibrahim Maalouf est lyrique à souhait (sa trompette colle des frissons à tous les coups), bien que trop présente à mon goût. Bref, on ne passe pas un mauvais moment, loin s'en faut, mais je ne peux que vous encourager à lire l’œuvre originale !
Adapter le roman autobiographique de Tesson est une excellente idée mais il est, selon moi, regrettable que le long-métrage n'ait que l'ambition visuelle d'un téléfilm. Sans être laide, la photographie n'est hélas jamais à la hauteur d'un tel spectacle et les photos promo sont souvent plus convaincantes que le film lui-même (au cachet visuel très "france 3"). Dommage. Pour le reste, une belle histoire, pour laquelle on préfèrera quand même le livre, qui méritait d'être conté...dans un plus bel emballage.
Teddy, un jeune homme d’une trentaine d’années, décide de s’installer quelques temps en Sibérie sur les bords du lac Baïkal et y passe finalement un an. Le livre se veut l’adaptation du journal tenu par Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, lors de son voyage.
Le spectateur est tout de suite pris par l’enthousiasme qui anime Teddy dans sa découverte du lac : le plaisir de rouler sur l’épaisse couche de glace dans une vieille camionnette, de crier dans le silence des montagnes qui bordent le lac. Cependant, nous avons rapidement le sentiment que le film est coupé en deux.
La première partie est fidèle à Sylvain Tesson : le voyage de Teddy n’est pas un coup de folie ni une envie de fuir la société comme le laissait penser Into the Wild, il répond à un désir de vivre intensément chaque instant. La voix off le dit bien, dans cette nature sauvage encore, il est possible de posséder le temps. Dans le rythme des villes, tout nous échappe ; mais ici, le personnage peut s’exclamer : « je suis libre, parce que mes jours sont libres. » Teddy, qui reprend parfois les paroles du journal de Tesson, est ainsi présenté comme un jeune homme ayant eu le courage de démissionner et de croire qu’il n’est pas impossible de vivre sans le confort ni la sécurité de l’emploi.
Cependant, la seconde partie du film est très librement adaptée, et il devient un peu gênant qu’il porte le nom du livre étant donné le peu de rapports qu’il entretient avec lui. Une histoire d’amitié se noue entre Teddy et Aleksei, un coupable réfugié dans la Sibérie pour échapper à la prison. Ce personnage apporte un contrepoids, il souhaite retourner en ville quand Teddy ne cherche qu’à rester dans la nature, présentant les paradoxes politiques et sociétaux de notre temps. Mais nous nous interrogeons sur le sens de cette histoire, des scènes de chasse, de la visite un peu rocambolesque de l’ours, qui apparaissent comme les ingrédients d’un film commercial ou conventionnel pour un projet qui ne l’était pas. La voix off de Teddy surgit de nouveau à la fin du film et nous aurions aimé le voir davantage vivre seul dans cette cabane. C’était un réel défi pour la réalisation que de filmer la solitude : avec ce scénario, le réalisateur l’a en partie manquée ou évitée. Il reste cependant la réelle envie de liberté en quittant son fauteuil, à condition de ne pas perdre à l’esprit que Tesson, voyageur averti, ne partait pas à l’improviste… critique publiée sur critique-ouverte
Une belle photographie, un très beau jeu d'acteurs, ce film nous plonge au coeur de la Sibérie et nous fait vivre par procuration cette expérience de solitude, le questionnement intérieur que peut nous amener de tels moments. Un film doit sûrement être apprécié pour les sensations qu'il nous procure et sur le nouveau regard qu'il nous donne sur notre propre vie: dans ce sens, "Dans les forêts de Sibérie" m'a donné une belle image du "vide", de la liberté ou du moins de la recherche de liberté mais aussi de la relation à l'autre et je finirai par la question essentielle: cette envie que peut avoir chacun de nous de tout quitter pour vivre une telle expérience n'est-elle pas une fuite et le réel enjeu de notre existence n'est-il pas de trouver cette liberté aujourd'hui, chaque jour, au contact des autres en se confrontant à nos vides, nos sensations et nos peurs?
Il n'y a guère que la plastique de Raphaël Personnaz pour sauver (un peu) cette adaptation lointaine, maladroite et superficielle du carnet de voyage éponyme de Sylvain Tesson. Un tout autre film était possible, où l'on ressentait vraiment, physiquement, la solitude au bord du Baïkal, la vacuité des journées (le temps figé !) et l'hostilité de la nature, un film où l'on aurait accompagné le héros dans son cheminement intérieur. Or la voix off n'intervient que rarement, et pour parsemer le film de banalités affligeantes. Ensuite le scénariste est allé chercher un invraisemblable criminel en cavale, Aleksei, pour pimenter l'histoire et - à contresens total avec l'esprit du roman - sortir de son isolement le personnage de Teddy. spoiler: Sans parler de la subite maladie et de la mort d'Aleksei, là encore pas crédibles, supposés déclencher un réflexe salvateur de retour à la civilisation pour Teddy.
L'image est belle sans être recherchée. En résumé, ce film manque totalement d'ambition et de profondeur.
Alors oui, les images sont belles - et comment pourrait-il en être autrement quand elles viennent du lac Baïkal ?- mais le voyage que nous propose Safy Nebbou est bien pauvre et son Robinson manque cruellement d'étoffe. Le cinéaste, sans doute trop confiant en sa capacité à tirer une expérience puissante d'un tournage aventureux (qui fut sans doute une épopée bien plus intense que ce que raconte le film), a négligé la dramaturgie et surtout le travail de fond sur son personnage. Car l'aventure de notre ami Raphael en Sibérie ressemble d'avantage à un de chouettes vacances en mode "Terre d'aventure" qu'à l'odyssée intérieure que le film ambitionne de raconter. En se coltinant à l'incontournable mantra "il faut se perdre pour mieux se trouver", Saffy Nebbou a juste oublier le "se perdre". Son personnage, très fade, n'est mu par aucune nécessité profonde, ne possède aucune faille, alors que son geste est pourtant radical. Il suffit de repenser à la noire mélancolie de "Jeremiah Johnson" ou au panthéisme suicidaire du héros de "Into the wild" pour voir que le récit reste à un niveau bien trop superficiel ici (le "je cherche la paix" du protagoniste et ses glissades font pâles figures en comparaison). Et le récit d'enchaîner sans surprise les péripéties les plus attendues (attaque de l'ours, tempête, rencontre avec un vendredi dostoievskien).... sans ne provoquer d'autres émotions qu'un ennui poli. Certes, "Dans les forêts de Sibérie" est un film dépaysant comme un beau catalogue de voyage, mais au regard de l'ambition et de la qualité des précédentes réalisations de Safy Nebbou, on est en droit d'en attendre un peu plus de lui - et du cinéma en général.
Un peu naïf dans son écriture (les scènes de l'ours ou du sauvetage sont deux exemples), le film propose néanmoins de belles réflexions sous-jacentes sur l'amitié et la psychologie humaine, à travers les destins croisés de ses deux personnages. Quant à la mise en scène trop fonctionnelle, elle est en partie compensée par la photographie et la beauté des paysages.
Le film vaut le détour déjà pour les paysages et la musique. Les motivations de Teddy auraient pu être plus explicites, quoique la parcimonie avec laquelle sa philosophie est expliquée est appréciable. Cela confère de la sobriété et de l’âpreté à l’ensemble.
Je n’ai pu m’empêcher de penser à « Into the wild » de Sean Penn. « Dans les forêts de Sibérie »en est une sorte de miroir antinomique lequel apporte une morale semblable mais positive.
Parti à l’autre bout du monde à la recherche de solitude, de nature et de perception de sa vie intérieure, c’est finalement l’altérité et l’humanité qu’il va rencontrer au bout du chemin.
Cette conclusion très belle, permet de passer outre les reproches qu’on pourrait faire au film.
Sublime, tant par le voyage, les images et la musique. On est littéralement transporté avec le personnage dans ce moment de repli, saluons au passage la remarquable performance de Raphaël Persona
Un film particulièrement beau et apaisant. Evidemment, les paysages sont sublimes, grandioses, et la B.O. est géniale, mais ça tout le monde le sait déjà. Ce que l'on ne peut pas deviner, c'est que ce film présente également une belle histoire humaine, en forme de buddy movie. La première partie, où "Teddy" est seul, confronté à la nature, est très intense. On comprend parfaitement les motivations de son choix, et le spectateur peut aussi bien l'envier par moment, que le plaindre énormément. Il fera ensuite la rencontre d'Aleksey, et la complicité entre ces deux personnages sera totalement visible et émouvante, sans qu'il n'y ait trop de dialogue. Mais la morale du film est assez ambigüe, et n'est pas aussi simple qu'il n'y parait. Tout ce que le film semble démontrer sera cassé par la réplique d'Aleksey : "La vie, ce n'est pas se cacher dans la forêt..." . Cela stimulera la réflexion du spectateur, et on peut interpréter ce film de cette manière : Teddy a trouvé la paix et la plénitude en Sibérie, mais il devra ensuite ramener ces sentiments chez lui, pour les partager avec ses proches. Cette aventure devra lui servir de déclic pour l'aider à mieux vivre en France. Un film pur, très agréable à contempler, et qui procure un grand bien-être.