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    Le Grand jeu
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    benoitG80
    benoitG80

    3 406 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 janvier 2018
    « Le Grand jeu » fait la part belle à Jessica Chastain, c’est un rôle en or au propre comme au figuré pour un biopic où l’actrice est la propre narratrice de l’histoire de Molly Bloom, « Princesse du Poker » qu’elle interprète d’ailleurs royalement !
    Et même presque trop bien, car si ce témoignage inspire et intrigue dès le début, tant Jessica est dans la peau de l’héroïne, le fait d’entrer dans un récit très explicatif, suivant un mode assez répétitif et pédagogique au niveau des parties de poker et de leur organisation, ainsi que que du déroulement et des nombreux rebondissements des événements, tout ceci en voix off, fait que le spectateur décroche un peu sur les bords...
    Au lieu de vivre pleinement ce qui est vécu, on assiste à une description très détaillée et surtout très récitée qui a au début, tout son intérêt mais le choix de ce procédé finit par mettre le spectateur un peu de côté, un peu comme un ami qui raconte ses aventures de A à Z, avec moult détails en se régalant plus lui-même, que son auditoire qui finit par s’ennuyer !
    On reste malgré tout ébahi des sommes mises en jeu, presque écœuré de la facilité dont on les perd ou on les gagne, des magouilles qui s’en suivent, tout ceci étant absolument révoltant et indécent quand pendant ce temps, des enfants ont faim, des femmes et des homme sans avenir n’ont absolument rien pour vivre !
    Bien sûr l’enjeu du film est cette Molly Bloom et ce qu’elle représente comme maîtresse femme qui règne sur son tapis vert, une femme à l’intelligence diabolique, aux méthodes inflexibles, huilées et imparables devant laquelle tous ces hommes de pouvoir immensément riches, fondent tout simplement comme le sucre dans un café noir !
    C’est bien sûr son histoire, ce qu’elle a vécu au lieu de ce qu’elle devait vivre à partir d’un petit boulot apparemment sans importance et sans conséquences, qui interpelle et qui fascine, laissant pour compte ces joueurs, eux à peine ébauchés...
    Comme le dirait d’ailleurs ce Douglas un peu parti, celui qui aime se confier longuement à Molly : un véritable « concours de circonstance » a fait que... !
    Et oui !
    De fil en aiguille, de dollar en liasse et de liasse en lingot, l’oiseau se fait donc un nid bien doré mais à quoi bon, pour qui et pourquoi ?
    C’est donc cette fin que l’on suit d’ailleurs en filigrane depuis le début qui nous pique au vif vraiment, quand on saisit alors la vraie personnalité de Molly, ce qui l’anime vraiment alors qu’elle a justement toutes les cartes en mains pour se laver et rebondir !
    Le face à face avec son avocat (Idris Elba) a donc de quoi nous régaler davantage !
    C’est alors une autre partie de poker qui devient plus que passionnante enfin, et l’on se dit qu’à cet instant l’actrice est encore plus à son aise rappelant d’ailleurs son excellente prestation dans « Miss Sloane », où elle brillait tout particulièrement !
    Et finalement, après une mise en bouche sans doute linéaire et longuette qui aurait mérité plus de piment, le cinéaste et très bon scénariste, Aaron Sorkin opère enfin un revirement efficace et plus palpitant...
    Alors l’argent fait-il vraiment le bonheur ?
    Pas si sûr... Et pas de quoi en avoir autant finalement !
    Jérémie
    Jérémie

    142 abonnés 748 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 août 2018
    Le synopsis annoncé est différent du film que l'on voit. Un départ canon et dynamique animé par une voix off, j'adore ça !
    Ensuite, on se retrouve plongé dans cette histoire remplie de flashblack permettant de garder le rythme et un dynamisme plaisant.
    Des jeux d'acteurs impeccables, des plans simples mais factuels, le film ne fait pas dans la démesure mais touche par sa précision.
    Cependant, toute cette fougue laisse croire à une fin explosive marquante. Il n'en est finalement rien...
    Cela reste un excellent divertissement d'une histoire incroyable.
    ffred
    ffred

    1 686 abonnés 4 009 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 janvier 2018
    Premier film en tant que réalisateur du scénariste à succès (The social Network, Steve Jobs) Aaron Sorkin. Annoncé comme le Loup de Wall Street au féminin, Le Grand Jeu n’a strictement à rien à voir avec le film de Scorsese à mes yeux. Pas le même milieu, pas les mêmes enjeux…Tout est solide ici. La mise en scène, serrée, tendue, élégante. Le scénario, un peu ennuyeux au début, surtout si on ne connaît pas le poker, mais on est très vite pris par le récit et le suspens (inspiré d’une histoire vraie que je ne connaissais pas). On a même parfois un peu d’émotion. Et puis la sublime Jessica Chastain. On parle déjà d’un Oscar pour cette prestation. Personnellement, même si elle est impeccable ici et parfaite pour le rôle, je l’ai déjà trouvée meilleure par ailleurs (dans Miss Sloane par exemple début 2017). Le reste de la distribution est également convaincant, d’Idris Elba à Kevin Costner en passant par Michael Cera ou Chris O’Downd. Au final, Aaron Sorkin a fait du bon boulot, c’est calibré et sans surprise mais c’est prenant et on ne s’ennuie pas. Efficace donc. On attend tout de même la suite pour nous convaincre définitivement...
    Jorik V
    Jorik V

    1 266 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 décembre 2017
    Dès l’entame, une entrée en matière de haute volée très sportive sur fond de ski, Aaron Sorkin nous cueille avec brio. Pour son premier film en tant que réalisateur, le brillant scénariste de « The Social Network » marque avec sa patte reconnaissable entre toute la présentation en voix off de l’héroïne de son film, Molly Bloom. Les dialogues sont ciselés, croustillants et déclamés avec un débit mitraillette par une Jessica Chastain à laquelle ce verbiage semble parfaitement convenir. La suite ne démentira pas ce prologue. En effet, le scénariste devenu metteur en scène parvient à compiler sa science métronomique des mots et des échanges verbaux qui claquent telles des scènes d’action avec l’histoire passionnante (et vraie) de cette organisatrice de tournois de poker entre stars. Il a même là trouvé le sujet en or massif pour nous occuper l’esprit et nous passionner durant plus de deux heures sans que le rythme ne faiblisse jamais.

    Mais attention il faut suivre! Pas que l’intrigue soit retorse, elle est juste un peu touffue, mais les logorrhées verbales en continu ne permettent pas l’inattention si l’on veut bien savourer le long-métrage. « Le grand jeu » est un portrait de femme forte en apparence impeccablement campée par une Jessica Chastain impériale qui fait la passe de deux avec le non moins impérial « Miss Sloane » sorti en début d’année. Le montage habile et complexe sert le récit, chaque séquence amenant la suivante dans un effet de vases communicants très pertinent. Même si le contexte du film se situe dans l’univers des parties de poker clandestines, Sorkin a le bon goût de ne pas s’attarder sur les rouages de ce jeu. En effet, pour les profanes, voir des personnes jouer aux cartes tout un film n’est pas des plus passionnants. D’ailleurs, il s’essaye le temps d’une scène avec des inserts à nous le vulgariser quelques aspects du jeu mais c’est peine perdue.

    Le long-métrage dure près de deux heures et trente minutes et s’il s’avère très documenté et plein de détails ; néanmoins il ne faut pas chercher à tout comprendre. L’important ici étant la trame habituelle de tout destin de cinéma qui en vaut la peine : l’ascension, la chute puis la rédemption de son personnage principal et les raisons et conséquences de tout cela. Et à ce niveau c’est parfait. Enfin, le très beau face-à-face final entre l’héroïne et son père joué par Kevin Costner apporte le semblant d’émotion nécessaire qu’il manquait au film, même s’il verse dans un trauma psychologique un peu poussif. En revanche, on peut reprocher des seconds rôles très peu étoffés laissant le total champ libre à la reine Chastain qui phagocyte l’écran. Enfin, la mise en scène est élégante mais quelque peu fonctionnelle et datée, Sorkin brillant décidément bien plus par ses qualités d’écriture. Et si le côté star system aurait pu être plus fouillé car intéressant (davantage que l’aspect judiciaire), « Le grand jeu » demeure un très bon premier essai.
    Jake S.
    Jake S.

    80 abonnés 231 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 avril 2018
    Pas mal du tout ! "Le Grand Jeu" est un bon biopic qui, certes part un peu dans tous les sens, mais nous fait partir d'un point A pour arriver à un point B. La première grosse heure est avant tout composée d'explications en voix-off sur ces jeux de poker clandestins et je dois avouer que ce n'est pas ma préférée (même si elle reste nécessaire pour comprendre les enjeux qui s'articulent autour du personnage principal). Les différents profils types que l'on peut rencontrer dans une partie de poker sont bien retranscris, et d'une façon particulièrement amusante pour certains (mention spéciale au "Bad Brad" qui sommeille en nous tous par instants). La dernière partie a fait la différence pour ma part ; c'est elle qui contient l'ensemble des scènes fortes, spoiler: tant sur le plan moral des actions de Molly que sur la réponse physique et cruelle des véritables "mafieux" qui s'opposent à elle.
    Le film a beaucoup nourri la critique comme étant le "nouveau" Loup de Wall Street qui va éclater au box-office... Pour ma part il est en dessous du film de Martin Scorsese mais il n'en reste pas moins passionnant !
    shindu77
    shindu77

    90 abonnés 1 605 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 août 2019
    Film intéressant sur une histoire pas forcément collier de ce côté de l'Atlantique. Le casting est vraiment intéressant et de qualité, globalement il n'y a rien à redire. La mise en scène est bonne et aussi efficace. Seul petit bémol, le film est un chouïa trop long mais cela reste un petit détail mineur au final.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 7 août 2018
    Dans Molly's Game se confronte deux films, l'un avec son ascension dans le monde du jeu (poker) et l'autre avec Idris Alba où l'on parle de défense face à la justice, où l'on dresse un bilan de cette période de jouissance abusive (drogue, mafia,...). La première est particulièrement jouissive, je trouve les scènes de poker bien exposées et l'appât du gain visible dans les yeux de Jessica Chastain avec de gros dollars, puis il y a c'est interminable discussion qui n'aboutisse à rien, qui ralentisse le rythme et qui nous endort... Idris est très bon acteur mais pour le coup, on lui donne de la pâté pour chat... l'ensemble est donc inégal jusqu'à trouver que la réalisation n'était pas indispensable, je ne l'aurais pas vu, ca aurait été la même. Bien, mais à oublier !
    Alice025
    Alice025

    1 653 abonnés 1 360 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 janvier 2018
    Une interprétation éblouissante de Jessica Chastain dans cette organisatrice de partie de poker, mais qui n'a pas suffi à attiser toute mon attention sur toute la durée du film. En effet, le filme dure 2h20 et on le sent. Le côté voix off de l'histoire et les parties de poker clandestines qui animaient le début de l'histoire deviennent ensuite répétitifs. Le sujet de base peut être intéressant, mais je n'étais pas non plus emballée devant l'histoire, donc j'ai suivi sans engouement.
    Mais ce qui est certain, c'est que Jessica Chastain est vraiment au top de sa forme et on le ressent.
    Donc pas de réel intérêt pour moi concernant l'histoire, plus à propos de mes goûts personnels, mais le film plaira.

    cinephile-critique.over-blog.com
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 324 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 janvier 2018
    Difficile d’ignorer l’aura presque mystique dont bénéficie aujourd’hui Aaron Sorkin dans le monde de l’écriture sérielle et maintenant cinématographique… Et pourtant, moi je vous avoue que le travail de ce mec, il m’a toujours fait ni chaud ni froid. C’est sa légende naissante qui m’a fait voir « A la Maison blanche » et au final j’ai trouvé ça vraiment pas top. J’ai ensuite découvert après coup qu’il avait été à l’écriture de films tels que « Social Network », « La guerre selon Charlie Wilson » ou bien encore « Steve Jobs » : autant de films sur lesquels je ne me suis jamais retourné sur l’écriture… Alors voilà maintenant que Monsieur passe à la réalisation… Soit… Eh bah… Bah pareil au final… « Le grand jeu » c’est vraiment pas le genre de film sur lequel je me retourne. Alors après, je ne vais pas vous la faire à l’envers non plus : j’ai quand même trouvé ça efficace. C’est vrai que ça se veut assez énergique. Ce qui tombe comme information est assez dense. On cherche très vite à donner de l’épaisseur au personnage et à son parcours. On utilise avec rigueur tous les codes du genre sollicité ; ici le classique « Rise and fall »… En cela je ne vais pas renier la maitrise du gars : ça marche. Je ne me suis pas ennuyé. Mais au final, quand m’est venu le moment d’écrire à son sujet (c’est-à-dire maintenant quoi…) bah rien de spécifique m’est pourtant venu. Et le pire c’est que c’est finalement cela qui, pour moi, résume peut-être le mieux ce film : il n’a rien de spécifique… La blague a d’ailleurs voulu que le premier souvenir qui me soit venu au moment de repenser à ce film ce fut cette envie de pisser qui m’avait pris à la moitié du film et la réflexion qui en a découlé. Je me souviens m’être alors dit : « Bon, le film roule tellement sur un rail que je pense qu’il y a moyen de partir pisser lors d’un temps mort et de revenir sans rien vraiment rater… » Et je me souviens que, pourtant, au final je me suis retenu tout le film parce que je n’ai trouvé aucun temps mort pour partir me soulager. A chaque fois, chaque scène savait dire et faire ce qu’il fallait pour se justifier comme un temps fort de l’intrigue. Et je trouve qu’en cela ça dit quand même quelque-chose d’une force de ce film. Mais bon, d’un autre côté, le simple fait que je puisse m’autoriser à sortir – même momentanément – d’une séance, pour moi ça dit aussi quelque-chose par rapport au faible niveau d’immersion dans lequel m’avait plongé ce « Grand jeu ». Parce que c’est vrai qu’en fin de compte, cette histoire, je m’en suis un peu foutu tellement elle ne me parlait pas plus que ça. C’est vrai aussi que tout ce que le film cherche à dire à travers cette histoire là, je m’en suis aussi un peu foutu. Et puis surtout, c’est vrai enfin que rien dans la mise en scène ne m’a conduit à considérer autre chose dans ce film que l’écriture. (Bon, si, il y a aussi la belle plastique de Jessica Chastain… Mais bon, c’est pas vraiment un argument cinématographique ça je pense. Non ?) D’ailleurs, à bien y réfléchir, c’est d’ailleurs un peu à ça que se résume le « style » Sorkin (s’il y en a un) dans ce « grand jeu ». Ça parle. Ça parle beaucoup. Et c’est clairement le flux de parole qui donne l’impulsion au reste de la forme.)Bon alors après, il y a sûrement un public pour ça, donc tant mieux pour eux. Je pense qu’effectivement, si moi j’ai su y trouver mon compte, ceux-là sauront sûrement y trouver davantage… Bon alors après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    bsalvert
    bsalvert

    402 abonnés 3 569 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 juillet 2018
    Plongée dans un monde inconnu celui du jeu organisé avec ses limites pour respecter la loi. Jessica Chastain nous prouve encore qu'elle maitrise toutes les ficelles et sait ne pas franchir la zone jaune.
    PLV : un bon moment.
    The Rotisseur
    The Rotisseur

    46 abonnés 494 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 janvier 2018
    Une histoire intéressante à adapter. Le film se débrouille bien dans toutes les mesures malgré le fait qu'il ne perce nul part selon moi. Je retiens surtout la prestation de Jessica Chastain, belle à en tomber. Le reste comme la réalisation ou même la musique ne font que remplir le contrat, sans reproche particulier. Il n'en reste pas moins un film agréable et divertissant à regarder.
    Estonius
    Estonius

    3 281 abonnés 5 452 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 décembre 2019
    Pendant presque deux heures on suit une histoire passionnante même si on ne comprend rien au poker, avec une Jessica Chastain qui crève l'écran de sa beauté et son talent. On se demande malgré tout comment dans ce milieu, notre Jessica se débrouille pour n'avoir aucune relation amoureuse ou aucune aventure sexuelle. Chastain surplombe la distribution mais le reste ne démérite pas à l'exception de Kevin Costner, complétement à côté de la plaque. Et alors qu'il ne reste que 20 minutes le real tue son film avec une séance de psychanalyse de bazar sur le banc avec papa-la science, d'une imbécilité à peine croyable, avec en prime une ode grotesque au culte du winner. Et comme si ça ne suffisait pas la séquence du tribunal est traitée en mode WTF. Et à la fin tout le monde se retrouve à table comme dans les albums d'Astérix. Dommage un tel gâchis final où le film se révèle moraliste au ras des pâquerettes, mais ça n'empêche pas Jessica d'être impériale, quant à ceux qui critiquent ses tenues affriolantes, je les invite à relire le Tartuffe de Molière.
    Xavier D
    Xavier D

    59 abonnés 1 062 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 février 2020
    L'histoire est plutôt bien raconter par Chastain qui nous gratifie également d'une interprétation excellente tous comme le casting restant en trote: Idris, Costner. Le film lui est un peu long qui nous fait rappeler d'autre film du genre comme L'excellent Loup de Wall Street, j'ai décroché tant que j'ai eu du mal à suivre, certainement dû à un montage complexe qui a voulu suivre le modèle de Scorcese sans l'égaler malheureusement. Toujours est il que ce film se suit sans déplaisir.
    vidalger
    vidalger

    320 abonnés 1 246 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 janvier 2018
    Aaron Sorkin, l'habile scénariste de "The Social Network" ou de "Steve Jobs", réalise son premier film en mettant en scène la biographie d'une illustre inconnue - pour nous, en tout cas - , Molly Bloom, organisatrice de tournois privés de poker aux États-Unis et inculpée par le FBI pour une foule de motifs d'accusation. Ce serait de peu d'intérêt a priori si le rôle principal d'une femme de caractère n'était porté par la lumineuse Jessica Chastain qui n'a jusqu'à présent pas toujours bien choisi ses films. En pleine maturité professionnelle, elle occupe ici le centre de l'écran pendant quasiment 2h20 à notre plus grand bonheur. Les dialogues ciselés compensent, au moins en partie, les interminables parties de cartes où le spectateur, peu porté sur les stratégies pokériennes, risque de s'ennuyer un peu, et l'absence de scènes tournées en extérieur qui auraient pu aérer le film. L'histoire de l'ascension et de la chute d'une "winner" forgée dans le métal des gagnants par un père - ici, un Kevin Costner en demi-teinte - dans le monde interlope des vedettes du cinéma, des affaires ou des trafics en tout genre.
    Bref, une intéressante découverte du monde plutôt méconnu des joueurs invétérés, illuminée par la très belle Jessica Chastain, mais plombée par un montage lymphatique qui, malgré d'incessants allers-retours entre présent et passé se perd souvent dans des scènes trop longues.
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 janvier 2018
    Comment mieux commencer l'année que par un film d'Aaron Sorkin ? Scénariste vénéré et talentueux qui a gagné une popularité assez dingue depuis que David Fincher a magnifié un de ses scripts avec le très bon The Social Network et que Danny Boyle a réitéré l'essai avec Steve Jobs. Mais cette fois-ci, c'est en solo que se lance Sorkin avec Molly's Game, sa première réalisation. De quoi attiser les attentes mais aussi un peu les craintes de voir si il parviendra ou non à marquer l'essai, car un bon scénariste ne fait pas toujours un bon réalisateur. Sauf qu'en se focalisant une fois de plus sur le destin sulfureux d'une personnalité haute en couleur, Sorkin ne prend pas beaucoup de risques et reste dans sa zone de confort. Au risque d'être comparé aux illustres David Fincher et Danny Boyle.

    Car entre The Social Network, Steve Jobs et ce Molly's Game, on peut y voir une forme de triptyque dont ce dernier serait le canard boiteux. Aaron Sorkin montre ici toute ses lacunes de réalisations mais aussi son incapacité à faire des choix. Ce qui offre un film visuellement plat mais qui vient aussi impacté son scénario qui ne se montre pas aussi folichon que ça. Fincher et Boyle avait fait des choix par rapport à comment mettre en scène ses écrits mais aussi comment canaliser leurs richesses pour ne pas paraître trop lourds. En faisant de ses formidables dialogues de brillants moments de walk and talk, ces cinéastes reflétant l'urgence et le foisonnement de ses écrits alors que Molly's Game est d'un statisme ronflant. Que ce soit dans la mise en scène qui fait des allers-retours incessants entre le passé et le présent ce qui rend la narration redondante, mais qui fait que le tout tourne aussi en rond dans le portrait de son personnage principal et que donc, cela impact l'écriture car on n'avance que très peu entre les explications incessantes et les développements peu subtils.

    Sorkin aligne même les erreurs de débutant dans son script, avec cette voix-off nécessaire mais incessante qui explique tout là où il aurait parfois été préférable de montrer. En tant que réalisateur, Sorkin n'a aucune connaissance du "show don't tell" et préfère un film trop verbeux plutôt que de prendre des risques sur sa mise en scène. Le montage est linéaire au possible et les scènes filmées sans passions jamais magnifié par la photographie pourtant très correcte de Charlotte Bruus Christensen ou le score anonyme de Daniel Pemberton. Même dans sa mise en scène des techniques de poker, Sorkin fait mine d'une fainéantise assez triste. Surtout que tout ce qui tourne autour du poker tient plus d'un cours académique un peu chiant plutôt qu'une exploration fiévreuse et stimulante de son univers. Il rappelle un peu le côté universitaire et très limité du The Big Short d'Adam McKay. C'est finalement dans le destin naturellement passionnant de son héroïne que le film trouve tout son intérêt, même si Sorkin n'a pas grand chose à faire de ce côté là tellement l'histoire se suffit à elle-même. D'ailleurs ce qu'il apporte là dedans n'est pas des plus pertinent notamment dans le rapport très caricatural et forcé qu'elle entretient avec son père, qui se montre même réducteur lorsqu'il résume sa vie par un simple daddy issue. Toute ce pan de l'intrigue est très téléphoné ainsi qu'assez inutile et montre finalement les limites du style Sorkin.

    Les dialogues restent très bon, notamment les échanges entre Molly et son avocat, et ils sont servis par d'excellents acteurs comme Idris Elba qui est dans son meilleur rôle mais surtout Jessica Chastain qui excelle, comme à son habitude, et inonde le film de son charisme et de sa justesse. Elle tient clairement l'ensemble sur ses solides épaules. Et Molly's Game s'avère même être un portrait de femme rafraîchissant et authentique même si l'histoire la réduit souvent au bon vouloir des hommes et que le film ne profite jamais pour y porter un regard satirique qui aurait été plus impactant. Il dit beaucoup trop sans jamais montrer et faire ressentir ce qui finit par laisser le spectateur être de marbre devant ce qui se déroule sous ses yeux. Surtout que le récit s'avère très long et donc par moments on ressent les longueurs tout en prêtant beaucoup plus attention aux défauts évidents de l'écriture de Sorkin.

    Molly's Game, sans être un mauvais film, loin de là, reste une opportunité manquée pour Aaron Sorkin qui ne convainc pas pour son premier passage derrière la caméra. Plus déroutant encore, le film pointe du doigt les failles de son écriture et démontre aussi l'importance d'un vrai metteur en scène derrière un scénario qui permet souvent d'apporter un autre regard sur le script et canaliser ses plus grosses exubérances. Sorkin est un grand dialoguiste mais si il est un si grand scénariste c'est aussi grâce aux réalisateurs qui l'ont épaulés. Et sans filet, ce dernier se montre bien moins à l'aise dans son exercice. Molly's Game arrive quand même à offrir de très bons scènes ici et là, et il est tenu par une impériale Jessica Chastain, mais in fine, aussi plaisant peut-il parfois se montrer, il reste un biopic terriblement classique et oubliable.
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