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    Love
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    201 critiques spectateurs

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    Anthony R.
    Anthony R.

    68 abonnés 12 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 juillet 2015
    Tourné en anglais dans un Paris irréel où tout le monde ne parle qu'en anglais (logique), ce film est pourtant une belle caricature de film français : les personnages principaux sont bien sûr des étudiants en art, qui vivent seuls dans de grands appart' parisiens et qu'on ne voit jamais travailler. Je ne vais pas m'attarder sur tous les points négatifs du film, innombrables (BO insupportable, 3D moche, etc), mais sur deux en particulier. Le premier est l'incroyable pauvreté des dialogues et monologues qui rythment le film. Est-ce parce qu'ils ont été écrit en anglais par des Français qui maîtrisaient mal la langue de Shakespeare? Je n'en sais rien, mais j'ai rarement entendu quelque chose d'aussi nul. Les monologues intérieurs de Glusman sont particulièrement pénibles, puérils et souvent inutiles (et prennent parfois un peu le spectateur pour un idiot, lui expliquant ce qu'il constate déjà à l'écran). Le second point porte plus sur la nature du film. Vendu comme sulfureux, notamment grâce à ses scènes de sexe non simulées (mais si aseptisées et "mécaniques" qu'elles évoquent davantage un mauvais porno qu'une vraie partie de jambes en l'air), ce film est en réalité archi-convenu dans sa représentation de la sexualité et traversé par une morale conservatrice et banale (la concrétisation d'un couple et la réussite d'une vie c'est d'avoir un enfant - on a connu franchement plus subversif). C'est d'ailleurs moins un film sur l'amour qu'un étalage de fantasmes d'un point de vue purement masculin et hétéro : ainsi, il est normal que l'homme assouvisse son fantasme de coucher avec deux femmes en même temps, mais qu'une femme veuille coucher avec deux mecs, c'est montré comme ridicule et malsain, et si les hommes sont représentés dans toute leur "diversité" physique (pour le dire autrement, ils peuvent être moches et avoir quand même une vie sexuelle), en revanche les femmes, elles, sont toutes très belles et prêtes à se jeter sur le premier homme qu'elles croisent, qu'il soit beau ou non. C'est d'une immaturité qui confine à la beaufitude. Pis le délire "sexe, drogue et rock'n'roll", non c'est bon, on est en 2015, ras le bol des clichés du siècle dernier. Un film prétentieux qui se veut novateur et provoc', mais qui ne contient pas la moindre transgression, qui est plat sur la forme et profondément conservateur sur le fond.
    Kiwi98
    Kiwi98

    261 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juillet 2015
    Histoire d’un aller et retour…

    Officiellement annoncé il y a un an, le nouveau film de Gaspar Noé aura, à l’instar des autres œuvres du cinéaste, fait couler beaucoup d’encre. Présenté comme le film pornographique ultime, « Love » aura pourtant su garder son mystère, affiches racoleuses, bande annonce énigmatique… Le plus grand provocateur du Festival de Cannes nous aura laisser baver, mais finalement, ce film qu'il trimballe depuis bien longtemps déçoit les attentes, tout en les dépassant allègrement.

    « Love » se rapproche plus d’un mélodrame de chambre, un décollage au dessus de l’intimisme, une exploration pleinement loufoque et gracieuse des sentiments. Un film sur les cœurs, sur les larmes, sur les souvenirs, un long flashback, un puzzle à l’atmosphère inégale, qui n’obéit à aucun ordre chronologique. Noé explore les pulsions, survole l’intimisme, capte la mélancolie des corps, sans pour autant nous placer dans une position de voyeurisme, sans qu’aucune séquence ne soit gratuite. Et l’audace est formelle, frappante dès le départ, l’atmosphère puissante, valorisant les personnages avant tout.

    Vertige de l’amour, extase de la chaire, esthétique hallucinante, caractère ultra-graphique, on se donne rapidement à ce lit de grâce, nappé de sensualité, allant au delà des corps, contemplant l’amour, le vrai. Werner Rainer Fassbinder disait qu’un bon mélodrame devant comporter sous sa plume « du sang, du sperme, et des larmes », trois liquides qui composent la filmographie de Gaspar Noé, qui lui même parlait de « Love » comme « un film qui fera bander les mecs et pleurer les filles ». Sauf qu’ici, le sang s’absente, laissant éclater les deux autres dans le ballet de la couleur. Le film est simple, extraordinairement limpide, avec peu de dialogues, il parle avec les images marquantes. Le monde extérieur est placé sous silence, « Love » est un film pour les sensations, qui se dévoue entièrement aux rapports humains.

    Et justement, l’ombre de Noé plane en permanence, le personnage principal du film -symboliquement nommé Murphy - est un cinéphile un peu looser émerveillé par « 2001 : L’Odyssée de l’Espace » (film de dont Gaspar Noé est fidèle fanatique), il utilise un vieux boitier de VHS de « Seul Contre Tous » pour cacher ses souvenirs, il veut nommer son fils Gaspar… Et Gaspar Noé se donne lui même le rôle d’un galeriste que Murphy regarde d’un œil méprisant. S’écoule un certain ridicule qui se mari facilement à l’ironie, à un comique poussé qui se révèle miraculeusement drôle. De plus que le réalisateur semble manifester avec ce parti pris son incapacité à être pleinement à la hauteur de ses fantasmes.

    « Love », c’est l’histoire d’une rencontre, d’une disparition, d’un bonheur, d’un échec. C’est le récit improvisé, sans ride, un cri qui ensorcelle, une entrée dans un tunnel sans fin, un voyage au bout de corps. Et c’est là que l’on peut saluer l’utilisation de la 3D relief, Noé s’en donne à cœur joie. Éjaculation face caméra, spleen… Il va même jusqu’à réutiliser ce fameux plan de « Enter The Void » où la caméra rentre littéralement dans un vagin. Mais il va aussi l’utiliser pour embellir la beauté, la sensualité permanente qui frappe dès l’introduction. La 3D donne également cette impression de huis clos, d’une ode à la solitude qui fonctionne à la merveille.

    « Love » se vit dans sa pureté totale, comme un gigantesque puzzle sensoriel à l’atmosphère romantique et excitante, captant les pulsions d’une odyssée psychologique qui chevauche les âmes tourmentées et en pleine agonie. « Love » est un mystère, une immersion rouge vif couvée par ambiance torride. Un film beau, dévoré par le mal-être, au destin scellé à travers les regards et les ombres qui contemplent une tristesse infinie, une totale élégance qui tourne en dérision la vulgarité, incarnée par Noé.

    Malgré les longueurs, quand le mot « The end » est prononcé par Murphy au bout de deux heures quatorze, impossible de ne pas avoir cette impression que tout est passé trop vite. Un conte où les larmes et la sueur se confondent, où la délicatesse déverse une beauté planante sous la bonne musique.
    Arnaque géniale, chef d’œuvre tordu, l’amour en long, en large et en travers. « Love » était censé me faire bander, j’étais plus proche des larmes.
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    133 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 août 2015
    Voici du pur cinéma dans toute la beauté de son expérimentation. Peu importe tout ce qu’on en dit, « Love » est bien un phénomène, non pas de foire mais de vrai spectacle, grand et grandiose, intime et réellement poignant. Ou la souffrance d’un couple qui ne sait comment gérer ses sentiments, un couple accompagné pour cela d’expériences aussi gênantes que vitales, pour lui et pour elle. Sur ce long sentier, entre haines, amour et recherche de la rédemption, se croisent des personnages pour la plupart perdus dans leurs désirs humains et animaux, avec, comme quête, un équilibre primordial de la vie sexuelle. Les acteurs, inconnus alors, sont brillants. Brillants de par toute la sobriété qu’ils peuvent faire part. Mais « Love » est lassant, fatiguant, et ne tient malheureusement pas la longueur. Deux heures et quinze minutes non stop de mélancolie, suivie de par son expertise et ses questionnements sur les limites du sexe mais surtout de l’amour, avec certes une densité mais sans vraiment de but. On prend du temps à s’attacher à ces aventures, et ce malgré l’excellente prestation technique de Noé, qui remplit de rouge ses plans pour faire icône à la sensualité, puis sûrement à la bestialité. L’intelligence du réalisateur pour avoir donné à son personnage principal l’incapacité d’aimer sans déverser de sa substance dans un être, voire même sur la caméra tout court. Car oui, bien sûr Noé ose, ne provoque pas forcément, mais au moins brave pas mal de dangers pour rire au nez et à la barbe de la censure, avec pour cela certaines scènes avec lesquelles il montre l’homme en colère, les extrémités nasales ravagées, pointer du doigt le spectateur et l’insulter. Et on ressent aussi cette volonté, tant bien appréciée que détestée, d’offrir quelque chose de différent, comme un peu Godard (les dialogues ont presque la même « importance » et subtilité pour ainsi dire) tout au long de sa carrière, et Noé se distingue ici en donnant le métier de réalisateur à son interprète principal, avec des affiches de pure cinéphile collées dans son appartement, passant du Pasolini à du Scorsese en un seul regard. Et il y a cette formule qu’on peut reprendre sur Noé et sur sa carrière véritablement talentueuse : « il ne cherche pas à filmer et raconter une histoire de façon classique, mais cherche à l’élever au rang d’oeuvre d’art », dixit un certain Laethorz sur la page officielle du réalisateur, et c’est très bien formulé car cela correspond parfaitement à Noé en lui-même : il tente des choses que beaucoup n’auraient même pas en tête d’essayer de produire, en réussit certaines pour en rater d’autres. Et c’est pour le moins impressionnant, donc oui, « Love » est à voir pour ceux qui n’ont pas des idées préconçues sur un cinéma qu’on pourrait juger « différent », mais qui est tout simplement à cent lieues de tout ce qu’on a déjà vu. Voilà pourquoi ça fait tant peur, et ce surtout à une certaine « association » ne prônant aucunement la démocratie, et qui ne mérite encore moins d’être citée. Du cinéma et de l’amour dans toute leur pureté.
    Christoblog
    Christoblog

    826 abonnés 1 673 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 août 2015
    J'aurai donc longuement hésité : Gaspar Noé est-il un génie incompris (de moi), ou un charlatan doué pour l'esbrouffe cinématographique ?

    La réponse me fut accordée dans la nuit du 20 au 21 mai, vers 0h40, alors que devant mes yeux passablement fatigués débuta le navet narcissique que constitue Love.

    Comme je n'ai pas aimé du tout le film, je ne vais pas y aller par quatre chemins : rester éveillé jusqu'à 3h20 du matin en plein festival de Cannes pour voir une éjaculation 3D face caméra me reste en travers de la gorge. Si je puis dire.

    Résumons ce qu'est Love :

    - un best of des morceaux de musique classique les plus nunuches (sur fond de hand job

    - une compilation des tics les plus voyants de Noé, déjà vus dans ses précédents films, comme les écrans noirs, les effets de stroboscope, le plan sur un pénis vu de l'intérieur d'un vagin, etc...

    - une intrigue concourant pour le prix de la minceur absolue, digne d'une psychologie de roman-photo

    - un acteur masculin dont l'expressivité la plus grande est condensée entre le nombril et les cuisses ("a dick has no brain" dit-il dans un éclair de lucidité

    - un exemple parfait d'effet stylistique (la destructuration temporelle) qui n'a ni effet, ni but, et évoque la course d'un poulet sans tête

    - une démonstration monstrueuse d'égocentrisme absolu (le bébé s'appelle Gaspar, le galleriste s'appelle Noé

    Et pour finir je remarquerai que d'un point de vue purement pornographique Love est un film sexiste, puisqu'à aucun moment un sexe féminin n'est montré en gros plans alors que l'organe de l'acteur sans cerveau est lui filmé sous toutes les coutures. Si je puis dire, à nouveau.

    C'est quand même incroyable toutes les conneries que ce film insignifiant me fait écrire.
    Jeo Jo
    Jeo Jo

    12 abonnés 137 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2015
    Davantage que l'aura sulfureuse du film, on retient une magnifique histoire d'amour, prise dans l'étau de la passion et de la destruction sous l'angle du personnage principal, Murphy.
    Ce postulat justifie parfaitement la crudité des scènes de sexe entre les protagonistes, mais il s'en dégage une pureté, une beauté et une délicatesse inattendue pour un film de Gaspar Noé.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 328 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 juillet 2015
    C’est marrant : Gaspar Noé je n’aime pas, mais vraiment pas... Et pourtant, quand l’occasion m’est donnée, je me surprends à y retourner, comme si j’avais besoin de me rappeler pourquoi je n’aimais pas. Or, avec « Love », j’ai été servi. Je trouve que le gars a au moins fait l’effort de se renouveler – d’explorer autre chose que ses lubies habituelles – ce qui, pour le coup, me donne un angle nouveau pour rejeter son cinéma. (Bah oui, on se refait pas…) Alors au moins, je lui reconnais une chose pour ce « Love » : je trouve que l’ami Gaspar s’est enfin éloigné de la provocation gratuite, du crade pour le crade, du choc pour le choc, ce est qui tout à son honneur… Pour le coup, ça m’a permis de mieux profiter de ses petites expérimentations formalistes, pas désagréables à regarder. Parce que oui, je le précise : on a fait des scènes de sexe non-simulées un argument de vente pour le film, mais pour le coup, elles sont très sages et n’entrent pas dans les travers habituels du personnage. Non, mon problème avec le cinéma de Gaspar Noé, c’est le vide. C’est un cinéma du vide. Alors c’est totalement assumé, je le conçois bien. Mais c’est pour moi tout le motif de la rupture. Ce gars n’a au fond jamais vraiment rien à dire ni à faire ressentir. Ça reste très basique, assez creux. C’est de la forme sans le fond, sans la substance. Pour ce « Love », le propos est finalement très facile à résumer : spoiler: Murphy aime Electra. Mais Murphy a merdé en en engrossant une autre. Electra en veut à Murphy. Murphy vit avec l’autre mais regrette Electra.
    Et c’est là que le dispositif d’embrouille de Gaspa Noé se met en place. Comme il n’y a rien, on commence à diluer le vide. On répète les situations. On espace les prises de parole. Et surtout – parce que finalement ces scènes ne servent qu’à ça – on met des interludes coquins entre les scènes. Oui, le cul ne sert qu’à ça, qu’à diluer. Au fond c’est tout aussi cache-misère que la 3D : c’est un gadget qui ne sert à rien. Donc en fait, si je devais résumer le film un peu mieux, ce serait plutôt : spoiler: Scène de cul – Murphy aime Electra. – Scène de cul. - Mais Murphy a merdé en en engrossant une autre. – Scène de cul – Electra en veut à Murphy. – Scène de cul. – Murphy vit avec l’autre mais regrette Electra. – Scène de cul.
    Ce n’est pas compliqué, moi ce film, je l’ai vécu comme un véritable prozac. En même pas deux minutes, j’avais le cerveau mou, le corps mou, la biloute molle… Et comme pour chaque Gaspar Noé, ça s’est fini de la même façon : par le sommeil. Donc voilà, Noé est resté Noé. Non plus un provocateur stérile, juste un simple adorateur du vide. Alors après je pense que le gars assume ce cinéma là. Moi, ce n’est toujours – mais vraiment toujours – pas ma tasse de thé. Au contraire, si je devais le comparer à une boisson chaude ce « Love », ce serait certainement une camomille « nuit tranquille »… Certains aiment ça…
    lancelo25
    lancelo25

    31 abonnés 78 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 19 juillet 2015
    Noé a voulu faire un film avec des vraies scènes de sexe mais il a oublié d'écrire un vrai scénario autour avec de vrais dialogues et non des improvisations répétitives. Tout film pour être réussi nécessite un scénario construit, rien n’empêche d’ajouter ensuite du sexe si on le souhaite. Si on ne construit un film que sur le sexe et qu’on néglige le reste, cela s’apparente plus à un film porno. Donc on s’ennuie ferme…et on part avant la fin. Un point positif ? Les éclairages.
    Pierrick Jean D.
    Pierrick Jean D.

    25 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 17 août 2015
    Love. Gaspar Noé, l'ovni du cinéma aime se démarquer en provoquant, c'est un fait qui n'est plus à démontrer. Et c'est tout à son honneur quand il nous produit des films comme Irreversible ou Enter the void. C'est donc confient que je suis allé voir Love, et quelle ne fut pas ma surprise devant ce crash dévastateur! Interdit aux moins de 16 ans à sa sortie, le film a été classé pornographique et interdit aux moins de 18 ans trois semaines plus tard suite au recours déposé par l'association "bien pensante" Promouvoir. Je ne suis pas ici pour entrer dans la polémique, sur allociné nous parlons cinéma, donc parlons du film... Par où commencer? Le film nous dépeint, en plein Paris, une histoire d'amour entre deux jeunes actifs américains (Murphy et Electra) plusieurs mois après leur rupture, alors que Murphy vient d'apprendre la disparition d'Electra par un coup de fil matinal. Ce dernier se remémore, dans un ordre aléatoire les différentes étapes de leur vie de couple. Le tout alterne entre diverses scènes de leur vie courante et les fameuses scènes de sexe qui ont alimenté la politique. On y voit le couple se laisser aller très activement dans la drogue et diverses pratiques sexuelles peu communes, chacun se laisse aller sans le moindre tabou et une insouciance débridée, le respect de soi et de l'autre se perdent; le tout les mènera à leur perte. Gaspar Noé nourrit le tout d'une réflexion de fond sur l'amour, nos capacité à véritablement aimer de nos jours et sur les mauvais choix (souvent destructeurs) que nous pouvons faire lorsque nous avons trouvé la bonne personne. Thématique profonde intéressante et message global bienfaiteur sont au final les seuls bons points du film, hormis quelques plans jolis et une esthétique un peu travaillée tout le reste tombe à l'eau. L'histoire est lente et ennuyeuse, on nous présente (hors scènes de sexe) un couple dans une vie de tous les jours banale et une romance sans intérêt. La vie de ce couple est digne de tous les mauvais scénarii romantiquo-dépressifs que le cinéma français nous sert en pagaille. Des discussions vides et qui tournent en rond rythmées par quelques désaccords et engueulades occupent 1h30 de l'oeuvre finale. Pour ce qui est du reste, toutes les scènes de sexe sont ratées. Elles oscillent entre le vulgaire volontaire pour la polémique (et oui le -18 est justifié) et la longueur gênante accentuée par un plan fixe quasi permanent, qui n'a pour autre effet que de leur donner un aspect affreusement mal filmées. Le film démarre d'ailleurs très fort, sur une scène où l'on observe une masturbation dans son intégralité dans un plan fixe interminable. Le ton est donné. Et pour clouer le tout, l'intégralité de ces scènes n'apporte absolument rien à l'histoire. Au final le film en entier donne l'impression d'un mauvais montage d'une série de courts métrages empruntés pour la moitié à une après-midi romance pour la jeune ménagère sur France 2, et pour l'autre moitié à une soirée solitaire pour jeune ado un samedi soir sur Canal ... Le tout en 3D s'il vous plaît... Le fait que les scènes de leur vie nous soient présentées dans le désordre coule d'avantage, en effet on connait les aboutissements et les événements majeurs de leur histoire avant de revenir en arrière. Cette découpe qui était justifiée par la narration dans irréversible, ne trouve pas sa place ici, puisqu'elle nous livre directement les messages et les enjeux et rend les trois quarts du film terriblement ennuyeux. Je ferai l'impasse sur les prestations des acteurs qui ne font qu'accentuer l'effet mauvais film porno. Enfin, Love se targue d'une séance d'auto-congratulation de la part du réalisateur, puisque le personnage principal est un jeune réalisateur qui veut bouger les choses avec des films novateurs qui ont pour points communs la violence et le sexe en point d'honneur, et on retrouve parmi les protagonistes secondaires un Gaspar et un Noé... Bref, je me range du côté des critiques, Love est un échec total, une masturbation cérébrale (sans mauvais jeu de mots) qui plaira sans doute aux hautes sphères bien pensante qui passeront outre cet étron artistique pour encenser son penchant anticonformiste, une façon de penser propre à l'art contemporain et qui me dépasse... Malgré tout n'oubliez pas: Allez dans les salles obscures, et vive le cinéma!
     Kurosawa
    Kurosawa

    582 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 août 2015
    Pour son quatrième long-métrage, le sulfureux Gaspar Noé avait promis de mêler sexe et sentiments pour une histoire d'amour qui devait faire "bander les mecs et pleurer les filles". Du cinéaste, je n’avais vu que le lamentable et détestable “Irréversible”; au moins “Love” est un film plus aimable bien que très imparfait. Le film vaut pour ce qu’il promettait, à savoir ses scènes de sexe, remarquablement mises en scène, souvent en plans rapprochés et en gros plans dans un timing à la fois rigoureux et élégant. Au contraire de cinéastes comme Kechiche ou Guiraudie qui ont développé une approche naturaliste du sexe, Noé tend plutôt vers l’abstraction en faisant le choix d’une photographie sombre et d’une musique ambiancée qui colle parfaitement à l’action. L’ennui, c’est que le cinéaste ne se contente pas de mettre en scène une dimension sexuelle mais tente d’élaborer un scénario dépourvu d’intérêt, aux dialogues insipides - parfois même ridicules - et déclamés par des acteurs très limités. Une écriture catastrophique qui empêche toute forme d’attachement aux personnages et, par conséquent, annihile l’apparition d’une émotion et de sentiments. Ainsi, le final qui devait bouleverser me laisse complètement indifférent, noyé dans une réflexion aberrante sur la mort et le sens de la vie dont on se demande à quel degré elle doit être prise. «Love » est avant tout un film de formaliste qui ne vaut que pour ses scènes de sexe explicites à la beauté renversante.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 063 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    J'aime beaucoup ce que peut proposer Noé en terme de cinéma ! Alors ce n'est jamais parfait parfait, mais tudieu ! Quelle expérience inégalée que de se mettre devant un de ses film et d'en prendre plein la gueule (c'est rien de le dire dans cas là).

    On sait tous que lorsqu'on va voir un film de Noé, porno et en 3D, c'est comme ça d'ailleurs je l'ai vendu à la personne qui m'accompagnait, à tous les coups on va se taper des trucs tout sauf subtil genre une éjaculation en 3D avec le sperme qui sort de l'écran... (alors je ne révèle pas si ça y est ou non) Mais le ton du film est tout autre, disons que c'est une sorte de spleen expérimental... c'est beau et lent comme une marche funèbre, c'est un film très tendre... et Noé expose ses intentions au travers du héros, la meilleure chose du monde c'est l'amour et la seconde meilleure c'est le sexe, donc pourquoi ne pas les combiner dans un film ? Et c'est ce qu'il fait !

    Et c'est beau ! Alors dans le genre (amour et sexe) on avait récemment la vie d'Adèle, mais le parti pris ici est tout autre, là c'est non simulé (ou alors c'est franchement impressionnant ce qu'on peut faire en terme d'effets spéciaux), c'est très doux, très lent (à part une ou deux scènes où ça tape fort en levrette après une dispute), c'est vraiment lancinent ! J'adore !

    Disons qu'on est tout de suite dans l'ambiance... Et le film ne va pas sortir de cette ambiance mélancolique... alors certes il y a de très beaux moments de bonheur que j'ai juste adoré, la scène toute rouge, en boîte où ils dansent tous les trois, c'est d'une beauté ! Mais le ton global reste plutôt maussade.

    En fait c'est l'histoire du deuil d'une relation et j'aime bien ce genre de film, comment on passe ou non à autre chose... et ça dit des choses très vraies, si on tombe amoureux on est perdant car c'est celui qui est amoureux qui souffre... J'ai souri lorsque le héros dit que vivre avec une femme c'est comme vivre avec la CIA, plus rien n'est secret... Je vis ce calvaire au quotidien ! Sauvez-moi !

    Blague à part je me suis vraiment identifié au personnage principal, les affiches de film partout (et des affiches d'homme de goût, Salo, Naissance d'une Nation...) du coup j'étais à fond tout le long, je vibrais avec lui...

    La 3D est vraiment magnifique, rajoutant de la profondeur aux longs travelings que l'on retrouvait déjà dans Enter the void. J'ai beaucoup aimé le montage avec ces fondus au noir très succins permettant de mélanger les lieux, les personnages, les époques... c'est d'une poésie...

    Alors c'est un film de grand malade, je veux dire par là qu'il ose tout mais avec toujours une grande sensualité, autrement dit même lorsque ça pourrait être glauque, ça ne l'est jamais, c'est toujours beau et juste... idem lorsque ça pourrait ne pas être subtil, être tape à l'oeil, la musique (très belle), le ton, aide à faire passer ces exubérances et les intègrent totalement au film.

    Alors je vais reprocher deux trucs, la scène de fin est peut-être un peu longue, on sent que c'est la fin et ça s'étire un peu trop... enfin trois fois rien... et la copine sonne peut-être un peu faux lorsqu'elle crie, ou alors son anglais sort mal, je sais pas...

    Mais sinon tout le reste est non seulement poignant mais propose quelque chose d'assez inédit... comment aborder les relations sexuelles dans un film d'auteur après Nymphomaniac (autre grand film réalisé par un type pas du tout subtil). Je veux dire ces scènes de sexe je ne les ai jamais vu ailleurs, on est loin de ce qui peut se faire d'autre, Noé a son style bien à lui, reconnaissable et pour une fois bien paisible... Comme une caresse.

    Bref ceux qui font la dualité : film d'auteur/film porno n'ont rien capté du tout, le porno d'auteur n'est pas un oxymore...
    Et j'ai adoré le bruit du sexe, ben oui doigter une fille ça fait du bruit... et c'est ça qui est génial, c'est du vrai sexe, je n'ai pas cette impression de fausseté, les acteurs ne font pas semblants. D'où la nécessité de tourner des scènes en vrai, sans simulation !

    Par contre pour l'histoire de la blonde, elle est tellement mignonne qu'il aurait pu demander à Marie Sauvion un mot d'excuse ! Quel homme aurait fait différemment ?
    SAMETHAN
    SAMETHAN

    121 abonnés 31 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 août 2015
    Comme pour "Irréversible" et "Enter The Void"
    : Chef-d'œuvre. Intelligent, puissant utile et sincère. C'est pas fait pour divertir mais pour faire ressentir, réfléchir.
    La polémique sur les scènes de sexe explicites démontre à quel point, l'être-humain peut être petit.... Et surtout combien il est hypocrite, ancré dans des fausses valeurs religieuses qu'il ne respecte pas quand ça l'arrange bien. L'œuvre est tout sauf "porno". Ceux qui n'y voient que du porno, feraient d'aller consulter, ils ont clairement un problème.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 18 juillet 2015
    Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en allant voir Love, exceptées les scènes de sexe dont on nous a rabattu les oreilles.
    J'ai été agréablement surprise en découvrant derrière ce film très controversé une véritable histoire d'amour. Les scènes de sexe sont nombreuses, mais à mon goût toujours justifiées.
    Ce film est loin du "porno" que la presse critique, mais bien un film d'amour, passionnel, dramatique et très fort en émotions. Quelques pointes d'humour et de décalage dans l'écriture qu'on apprécie.
    La réalisation est encore une fois remarquable, malgré quelques longueurs qui rendent la fin du film un peu "lourde" malheureusement. Le rythme est langoureux, les acteurs magnifiques.
    La musique, judicieusement choisie, donne beaucoup de relief au film.
    La 3D n'est, à mon sens, malheureusement pas justifiée, complètement accessoire et qui dessert parfois l'esthétisme du film.
    Pour finir, un énorme coup de chapeau pour la photo du film, qui est simplement sublimissime ! Les corps ne peuvent pas être mieux mis en lumière et certaines scènes sont de véritables chefs-d'oeuvre !
    C'est certain que Love n'est pas un film grand public. Mais osez aller en salle, car Love est une superbe ode à l'Amour.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    « Love » un film éthique ?
    « Love » de Gaspar Noé a été présenté hors compétition à Cannes comme un "porno 3D". Le réalisateur a raconté pendant la séance en sa présence que cette originalité du 3D lui a aidé à trouver un financement mais cela n’était pas vraiment prévu dès le début. C’est un film qui va loin sexuellement et dépasse les tabous, de scène en scène, la condensation finit par devenir ennuyeuse et on commence à se demander où va tout cela… et déjà… si cela va quelque part… ou bien il s’agit d’un porno sexe full time et rien d’autre. La trame plutôt médiocre semble à peine tenir début et les personnages hors les scènes du sexe peu crédibles. La fin est pourtant belle et surprenante… une sorte de catharsis désespérée… où l’eau de la douche reflète les beaux souvenirs des débuts d’une histoire d’amour se mêle aux larmes et à la souffrance… Au final, il s'avère que la vie sexe-rock-and-roll n’a conduit les protagonistes qu’au vide, à l'épuisement, dans des voies sans issue et au drame. L’amour abreuvé à l’eau des égouts s’est transformé en poison. La question que pose Gaspar Noé au fin fond du film semble celle-ci : Sommes-nous capables d’aimer aujourd’hui ?
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 juillet 2015
    5/5 pour le grand retour de Gaspar Noé et ce "Love" qui est une pure réussite. C'est LE drame sentimental, LE film d'amour que j'ai toujours voulu voir. Réaliste, touchant, puissant, vrai, original et space avec la 3D, sombre à l'ambiance excellente (On pense à "Enter the void"), monté tel un puzzle (On pense à "Irréversible"). La BO est superbe et colle parfaitement à l'ensemble. Les références et clins d'oeil sont variés. La technique et la photographie sont réussies (Magnifique traveling dans le parc, magnifiques lights, images sublimes). A aucun moment, je n'ai eu l'impression de regarder un film porno. D'ailleurs, ceux qui pensent cela n'ont rien compris à cette oeuvre. "Love" est au final un film triste et désenchanté qui fait très mal. Chef-d'oeuvre incontournable.
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 juillet 2015
    Ce film est une prouesse cinématographique, car effectivement les images des corps faisant l'amour, bien que très explicites, ne relèvent pas du registre pornographique. C'est assez mystérieux, car le sexe masculin en érection, la pénétration vaginale, les scènes du trio amoureux, voire des scènes plus trash dans un club échangiste, eh bien par je ne sais comment, mais ce n'est pas du porno. Peut-être d'ailleurs que ce ne sont pas des corps (même s'ils sont magnifiquement filmés) qui font l'amour, mais des êtres et que c'est ça qui change tout. Et puis, il y a aussi le fait que le film soit en 3 D. C'est sans doute la première fois que ce procédé cinématographique m'intrigue par la distance qu'il introduit parfois. Quand j'ai vu le dernier film de Godard en 3 D, cela m'a semblé totalement superflu. Il faut dire que la veille, je m'étais trompé de salle et avais vu un autre film en 3 D, qui m'avait d'abord fait songé que l'audace godardienne était sans limites! Dans "Love", cette étonnante profondeur de champ créée par la 3 D a un effet sur la perception de la position des personnages dans la manière dont ils s'incarnent dans leur histoire. Même le gros plan sur l'éjaculation du sperme ne relève pas du registre pornographique. Comment expliquer cela?! Ensuite ou d'abord peut-être, il y a cette histoire d'amour à rebours. Les Rita Mitsouko chantaient qu'elles finissent toujours mal. Ici, Murphy relit son histoire avec Electra, il se remémore et revoit, et revit les scènes de son histoire d'amour. Il est devenu le père d'un petit Gaspar avec une autre femme. Une nouvelle année commence et Le souvenir d'Electra est réactivé, ravivé... Le propos de ce film est poignant, oppressant parfois. La drogue, la jalousie sont aussi des composantes, qui accentuent cette sensation d'étouffement. Gaspar Noé a produit un film, dont on ne sort pas indemne, mais pas un film scandaleux.
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