Avec "Mademoiselle", le réalisateur de Old Boy et Stokers "Park Chan-wook" atteste et démontre une fois de plus tout ce qui forme son cinéma qui est synonyme de sa fascination et de son aveuglement passionné pour l'abjection humaine .Une oeuvre digne d'un roman noir charnel , pervers ,luxuriant et salace laissant libre court à tout ce qui touche l'amoralité et la perversité .En effet, la dépravation , la cupidité, l'innocence , la débauche ,la calomnie, la domination , l'euphémisme et l'impétuosité irascible font la structure même de ce récit , le tout sous poudré d'un zeste d'amour .
Tirée de l'adaptation du roman "Du bout des doigts de Sarah Waters" ,"Mademoiselle" est une parfaite combinaison de catégorie filmique à la fois thriller érotique et histoire d’amour dramatique appuyé par bon nombre de péripétie toute plus déconcertantes et renversantes les unes des autres .Une fresque d'une rare sensualité qui en somme démontre le plaisir et le talent d'un cinéaste libre de toute créativité qui aime être tragique avec nous .
Une fois de plus Park Chan-Wook s'impose comme un conteur hors pair , s'éloignant sans mal du scénario du Roman de base pour ramener le tout à sa sauce .Une sauce délicieuse et malicieuse délivrant une histoire complexe et aboutit (de loin supérieur au roman) livrant bon nombre de secrets et de révélation .C'est très simple, les méandres de l'intrigue sont constamment en mouvement , ils se passent continuellement quelques chose . Un déversement constant de revirement émotif ,inattendu et paradoxal , comme si on regarder un film d'action ou l'action ne s'arrête jamais et ou les explosions et autre grande bravoure viennent nous scotchés sur place . Sauf que la il ne s'agit pas d'action mais bien d'élément dramatique .
Je tiens tout de même à rassuré ,les déviances seules ne résume pas le déroulé de ce long métrage qui n'est pas que érotique et sadique ,mais également somptueux, raffiné et d'une précision sans faille .L’intelligence du déploiement de l'histoire embellie et accroît notre curiosité et vient même à mettre à contribution notre points de vue qui se retrouve littéralement malmené .Un jeu psychologique et physique de manipulations mis en scène avec une dextérité pathologique déconcertante .Un travail de mise en scène digne d'un maniaque égocentrique mais éclairé et ingénieux .
Favorisant l'avantage obtenue par nos certitudes sur bon nombre d'aspect , le réalisateur nous envois une bonne grosse droite suivis d'une série de gauche à laquelle il est impossible de faire virevolte tant le coup est dur . Il nous mène tout du long par le bout du nez et ne cesse de nous rappelé à chaque instant ou l'on pense avoir deviné le fond de l'histoire que c'est lui le conteur et le patron , pas nous ! En cela "Mademoiselle" s'identifie à un labyrinthe en mouvement aboutissant sur un puzzle énigmatique ou les pièces seule ne suffisent pas pour être emboîtés . Les dialogues quand à eux sont du finesse remarquable , et particulièrement soigné . Chaque mot à son importance surtout pour quelques séquences ou le langage est utilisé d'une manière très particulière , c'est épatant et parfois très existant .
D'un point de vue qualitatif visuel le metteur en scène Chan-Wook fais preuve d'une grande virtuosité .C'est remarquablement bellissime et subtilement soigné , on croirai voir une oeuvre d'art en mouvement .Sa en est bluffant ! Tout est minutieusement détaillé à un point ou le visuel et ses couleurs viennent à nous faire ressentir la moindre brise de vent ou la plus petite odeur de parfum et de chaleur des corps d'ou découle la transpiration de leurs ardeurs échauffés
C'est une fable poétique sensuel dont les scènes de sexe viennent estampillé l'écran tel un coup de pinceau sur la toile d'un artiste que l'on admire avec silence et ébahissement . La caméra ne se détourne à aucun moment de l’ébat charnel, l'entrechoc des corps est filmé avec raffinement délicatesse érotisme et passion, c'est beau et poétique . Mélangeant la aussi avec un soin déconcertant le visuel et le son dont les résonances sont quasi constante et d'une importance cruciale .On entend le moindre bruit d'enroulement de langue , le plus petit frottement , la plus frêle des caresses . Un travail sophistiqué fais par un filmeur hors-pair qui à attaché une importance capitale à absolument chaque point ,c'est déroutant .
Au niveaux des décors , l'immersion est totale et remarquable . Le manoir où se situe le plus clair des événements, est d'une finesse architectural insolite et laisse comprendre qu'elle n'est qu'une façade . J'accorde un profond respect pour le graphique de la bibliothèque , qui est la représentation ultime de la malfaisance et de la décadence . La magnificence du Manoir et des lieux qui la compose sont étonnante , car elles sont un mélange des cultures et des édifices de site Japonais , Francais , Coréen et Anglaise .Un subtil mélange de civilisation qui fais son effet et qui se retrouve dans son mobilier, ses tenus, les statuts et les objets qui entre en parfaite osmose avec l'ambiance du théâtre et de la beauté des actrices et des acteurs .Les objets prennent une place importante car ils sont souvent traité d'ordre sexuel , mannequin , boule de Geisha ...
Le compositeur coréen Cho Young-Wuk retrouve à nouveau Park Chan-wook sur un même projet après "Oldboy", "I'm a Cyborg, But That's OK" et "Thirst".Et le moins que l'on puisse dire c'est que son travail sur la bande-originale est magique . Ces musiques n'illustre pas, elle sont partie intégrante de la narration ce qui rend son approche remarquable . La poésie émanant de sa mélodie ne semble jamais surabondante , avec son ton lyrique on est absorbé et plongé dans des instant plus magique ou plus abrupt mais tout aussi envoûtants et perceptible .Un ensemble de partition brillant qui dévoile avec efficacité le lien profond entre les personnages et la gravité apparente .
Kim Min-Hee (Hideko) , Kim Tae-Ri (Sookee) , Ha Jung-Woo (Le Comte), Cho Jin-Woong ( Oncle Kouzuki)sont les quatre acteurs phare de ce mélodrame satyre et j'ai une seule chose à dire pour eux tous : "bravissimo"! .Tous estampe de leurs personnes et l'écran devient une pièce de théâtre ou chacun tient son rôle principal tant l'investissement y est .Oncle Kouzuki est sans doute l'un des personnages les plus détestable et débauché que j'ai pu voir . C'est un homme de pouvoir charismatique qui accorde un soin absolue à la sexualité et transforme un fantasme en une réelle perversion . Il est en soit le maître de la jouissance et tient en exploré chaque monstruosité avec délectation .
Le Comte quand à lui est un homme avide et cupide ne cherchant que le profit , et délaissant l'amour à la richesse . C'est escro doublé d'un homme réfléchis qui n'hésite pas à se servir d'un tel ou d'un autre pour arriver à ses fin . J'aime beaucoup ce personnage très classe qui dans n'importe quelle situation fais d'abord passé sa logique avant ses sentiments personnel . Bien que sérieux il a un côté assez drôle vu qu'il se prend pour un lover pas aussi raffiné qu'il aime laissé croire .Il fera partie du triangle amoureux .
Ensuite vienne les belles et tendre Hideko et Sookee , qui forment un duo charnel magique .Hideko la riche maîtresse mielleuse au possible qui n'est autre que la fameuse "Mademoiselle", avec sa servante Sookee , une pickpocket au caractère bien sec et qui sais pourquoi elle est la . Et c'est alors que dans ce double jeu l'on vient à être témoin d’un jeu de séduction au début par de simple regards furtif finissant par ce transformer en un fort désirs sexuel . De l'union de ces deux actrices une fusion complète des corps vient à ce concrétisé jusqu'à atteindre de superbe plan incroyablement retranscrit . Les deux actrices envoûtes et séduises et nous livre une magistrale interprétation à un point ou Hideko ma complètement intimidé sur une séquence .
CONCLUSION:
Mademoiselle est un thriller au multiple facette qui destabilise . A la fois dur subtil et sophistiqué ce mélodrame se révèle être au final une fable érotique troublante et incarnés par des acteurs investies et des actrices aussi belle que convaincante .Une mise en scène d’une élégance absolue, suivie d'une histoire implacable et d'une bande originale magnifique .Park Chan-Wook prouve avec Mademoiselle qu'il est le plus imprévisible et minutieux des cinéastes. Du haut de ces 2h25 de durée ce long métrage est à mon sens le meilleur film de l'année 2016 ! Mademoiselle est un grand film !
5/5 Chef d'oeuvre !