"Maps to the stars" n'est pas un film facile par le sujet lui-même et encore davantage par le parti pris mis en place, mais la seule signature de David Cronenberg, en fait-elle un film réussi et à la hauteur pour autant ?
De mon humble avis, j'ai très rapidement ressenti un malaise face à ce défilé de personnages venus du "star system" d'Hollywood...
Malaise dû à une accumulation, à un catalogue de névroses, d'addictions, de pathologies mentales, de violence, partagés par chaque protagoniste au passé de plus effrayant, à un point où tout devient gratuitement sordide et nauséeux à ne plus être crédible du tout...
Chacun est de plus doté d'un lot de défauts tellement impressionnant qu'on n'entre absolument pas dans ce film irréaliste au possible !
Le propos même de Cronenberg est à ce point outrancier, que le réalisateur passe à côté de l'enjeu apparemment visé et laisse ainsi le spectateur de côté !
Ce dernier ne ressent aucune émotion, aucun intérêt qui puisse le faire adhérer un minimum à cette histoire ou à ce milieu de stars toutes trop profondément perturbées !
De plus le scénario, encore par cette accumulation, ne semble pas crédible et nuit à la lisibilité et à la fluidité de l'ensemble...
On peut bien sûr saluer la performance de Julianne Moore, car performance il y a, et en même temps son jeu ici aussi excessif, rend ce personnage caricatural et franchement peu crédible.
Celui d'Agatha, plus dans le demi-mesure semble plus intéressant et énigmatique...
Quant à la forme, l'excès est encore et toujours de mise et ajoute également à ce sentiment de rejet, comme ce poème d'Éluard déclamé tant de fois au point d'être galvaudé et inutile jusqu'à ne plus avoir aucun sens !
David Cronenberg a réalisé un film ou tout semble gratuit et infondé tel un catalogue de monstruosités, d'horreurs, librement montrées à l'écran avec juste l'idée de provoquer, sans qu'aucune histoire plausible, prenante et pertinente ne lie ces personnages entre eux !
Se situer une fois de plus dans le monde de l'argent et de la célébrité, renforce encore l'attrait que beaucoup ont pour cette société, qui au fond n'a rien de bien palpitant à dévoiler et à montrer...
À ce titre et sans vouloir comparer, l'univers sinistre, misérable et donc totalement opposé du dernier film "Joe" de David Gordon Green, avait là de quoi nous faire frémir et également réfléchir, avec beaucoup de justesse, de talent et de style.
L'exercice tenté ici peut certes plaire, mais pour mon compte, un sérieux élagage aurait permis de se concentrer sur un ou deux personnages importants, avec plus de finesse et de subtilité pour donner une vraie force, un véritable impact, indispensables et essentiels qui manquent énormément cette fois...
"A dangerous method", "History of Violence", "Les Promesses de l'ombre" entre autres, étaient d'ailleurs bien plus pertinents et passionnants...
L'univers envoûtant de David Lynch évoqué par certains ici, me semble bien éloigné de cet étalage de curiosités vraiment mal dégrossi et surtout totalement inabouti !
Une déception absolue...