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    Maps To The Stars
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    benoitG80
    benoitG80

    3 409 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 24 mai 2014
    "Maps to the stars" n'est pas un film facile par le sujet lui-même et encore davantage par le parti pris mis en place, mais la seule signature de David Cronenberg, en fait-elle un film réussi et à la hauteur pour autant ?
    De mon humble avis, j'ai très rapidement ressenti un malaise face à ce défilé de personnages venus du "star system" d'Hollywood...
    Malaise dû à une accumulation, à un catalogue de névroses, d'addictions, de pathologies mentales, de violence, partagés par chaque protagoniste au passé de plus effrayant, à un point où tout devient gratuitement sordide et nauséeux à ne plus être crédible du tout...
    Chacun est de plus doté d'un lot de défauts tellement impressionnant qu'on n'entre absolument pas dans ce film irréaliste au possible !
    Le propos même de Cronenberg est à ce point outrancier, que le réalisateur passe à côté de l'enjeu apparemment visé et laisse ainsi le spectateur de côté !
    Ce dernier ne ressent aucune émotion, aucun intérêt qui puisse le faire adhérer un minimum à cette histoire ou à ce milieu de stars toutes trop profondément perturbées !
    De plus le scénario, encore par cette accumulation, ne semble pas crédible et nuit à la lisibilité et à la fluidité de l'ensemble...
    On peut bien sûr saluer la performance de Julianne Moore, car performance il y a, et en même temps son jeu ici aussi excessif, rend ce personnage caricatural et franchement peu crédible.
    Celui d'Agatha, plus dans le demi-mesure semble plus intéressant et énigmatique...
    Quant à la forme, l'excès est encore et toujours de mise et ajoute également à ce sentiment de rejet, comme ce poème d'Éluard déclamé tant de fois au point d'être galvaudé et inutile jusqu'à ne plus avoir aucun sens !
    David Cronenberg a réalisé un film ou tout semble gratuit et infondé tel un catalogue de monstruosités, d'horreurs, librement montrées à l'écran avec juste l'idée de provoquer, sans qu'aucune histoire plausible, prenante et pertinente ne lie ces personnages entre eux !
    Se situer une fois de plus dans le monde de l'argent et de la célébrité, renforce encore l'attrait que beaucoup ont pour cette société, qui au fond n'a rien de bien palpitant à dévoiler et à montrer...
    À ce titre et sans vouloir comparer, l'univers sinistre, misérable et donc totalement opposé du dernier film "Joe" de David Gordon Green, avait là de quoi nous faire frémir et également réfléchir, avec beaucoup de justesse, de talent et de style.
    L'exercice tenté ici peut certes plaire, mais pour mon compte, un sérieux élagage aurait permis de se concentrer sur un ou deux personnages importants, avec plus de finesse et de subtilité pour donner une vraie force, un véritable impact, indispensables et essentiels qui manquent énormément cette fois...
    "A dangerous method", "History of Violence", "Les Promesses de l'ombre" entre autres, étaient d'ailleurs bien plus pertinents et passionnants...
    L'univers envoûtant de David Lynch évoqué par certains ici, me semble bien éloigné de cet étalage de curiosités vraiment mal dégrossi et surtout totalement inabouti !
    Une déception absolue...
    lara cr28
    lara cr28

    75 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 mai 2014
    Dans la série satire de l’American way of life, Cronenberg s’attaque au système hollywoodien . On suit le parcours de la jeune Agatha qui débarque de la Floride avec sa « maps to the stars, » entendez la carte qui permet de se promener en découvrant les habitations des célébrités. Elle fait étrangement penser à la Rita amnésique de Mulholland Drive qui va rester dans les faubourgs du saint empire du cinéma. On se rend vite compte que la voyageuse porte les stigmates d’un premier voyage et qu’elle n’a rien de la touriste ordinaire. Dès lors le point de vue est lui-même totalement perverti puisque la caméra devient une machine à déconstruire, à ne filmer que l’envers du décor, à révéler la noirceur. On suit le triste parcours de deux stars, celui de Havana prête à tout pour obtenir un rôle et de Benjie, un garçon, jeune coqueluche mais déjà supplanté par son plus jeune collègue. Les manettes du vice sont poussées à fond : schizophrénie, inceste, folie, drogue, manipulation, égoïsme, harcèlement sexuel, gourouterie… Comme une toile de Bacon, l’image hollywoodienne d’Epinal se délite et vient finir sa course dans ses petites caravanes peu glamour où ont lieu les tournages, sinon dans le fond de la cuvette des toilettes de Havana .C ne s’interdit rien. Bref, l’usine à rêves est devenue un immense hôpital psychiatrique, en témoigne l’espace aseptisé de l’appartement des Weiss. Une triste métaphore du système mais plus profondément, un questionnement sur le vieillissement dans une ville où on est « ménopausé » à 23 ans où les très jeunes enfants meurent, où l’adolescence est déjà blasée où une actrice de 50 ans doit subir les pires épreuves pour obtenir un rôle. Ce qui est vrai pour chacun, l’est sans doute plus pour un acteur : vivant son existence dans son extériorité, il n’en est que plus aspiré par les lois du déterminismes, comme les héros mythologiques d’une tragédie antique, il s’enferme dans un sombre destin, sa vie est faite de paillettes et sa mort atroce. Mais, comme un leitmotiv, une petite voix poétique se fait entendre mais n’est jamais écoutée car il n'y a ni la place ni le temps pour ce petit mot de P. Eluard « liberté »
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 668 abonnés 12 406 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 juin 2015
    Le cinèma de David Cronenberg dans toute son inquiètante ètrangetè! A travers les relations incestueuses et consanguines de tous ses personnages, le cinèaste èvoque le fonctionnement des studios hollywoodiens! Cela ne pouvait donner qu'un Prix d'interprètation fèminine pour Julianne Moore au Festival de Cannes 2014! Sans elle, cette satire de Hollywood aurait une autre saveur! Actrice vieillissante et dèsespèrèe qui rêve de refaire un film qui a rendu sa mère cèlèbre, Moore est à la fois extravagante, excentrique et drôle avec cette obsession pour la cèlèbritè! Quand Julianne Moore / Havana Segrand est à l'ècran, elle existe et en même temps elle est seule dans sa bulle, avec cette espèce d'enfermement permanent! il faut savoir que les films sur Hollywood parlent souvent de fantômes ("Sunset Boulevard" de Billy Wilder, "Mulholland Drive" de David Lynch...) et là l'idèe, c'est de relier les fantômes à quelque chose de personnel où chaque image ressemble à un miroir! Comme si Havana Segrand se voyait elle-même! C'est à dire que Havana est vraiment le fantôme de sa mère! Côtè distribution, Moore est entourèe de John Cusack, Robert Pattinson en chauffeur particulier et surtout de Mia Wasikowska, ètonnante (il faut la voir assise à quatre pattes sur Hollywood Boulevard avec des ètoiles dans les yeux). L'affiche en elle-même est fort rèussie et indique que Hollywood est en train de brûler! il n'est donc pas surprenant de voir que le film est une farce ironique, extrêmement fèroce avec un côtè très jouissif! Même si ce n'est pas le meilleur long-mètrage de Cronenberg, on y prend un plaisir fou parce qu'il y a quelque chose de outrageux dans cette histoire. "Maps to the Stars", c'est donc une cruautè, une drôlerie mais aussi une part èmouvante dans le rècit avec un jeune Evan Bird qui dègage un dèsenchantement de vieil homme! Mais aussi et surtout cette atmosphère chère à Cronenberg avec des acteurs sur la corde raide, qui peuvent chavirer sur l'autre versant à n'importe quel moment...
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    133 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2014
    Avec ce film, Cronenberg s'inscrit dans la lignée des réalisateurs qui ont critiqué le Hollywood d'aujourd'hui. Sauf qu'il déforme les règles concrètes grâce à sa réalisation incroyable... qui fait froid dans le dos. Les acteurs sont formidables, justes et (bien sûr) tout le contraire de prudes! Ils peuvent discuter d'inceste et manger en même temps, ou baiser à l'arrière d'une voiture, peu importe! Dès que la mise en scène est fabuleuse et le scénario bien écrit, tout passe! (façon de parler) Voici du vrai et pur cinéma, incontestablement le meilleur que peut nous offrir celui indépendant. Certes parfois gênant à souhait et surjoué, cette perspective du monde du business délivre un message intime, intéressant et réellement percutant. Tout comme les scènes de rêve, crédibles et tellement angoissantes à vivre pour nous, spectateurs... Du très bon Cronenberg, de qualité majeure.
    Alex*56*
    Alex*56*

    279 abonnés 314 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mai 2014
    Ce nouveau Cronenberg est intéressant, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un scénario aussi travaillé, avec des protagonistes tout aussi bien ficelés niveau psychologie. Un film à l'ambiance schizophrénique, un film intelligent, noir, lugubre, incestueux... autant d'adjectifs qui pourraient identifier "Maps To The Stars". Cette satire d'Hollywood et de son milieu très "fermé" est mis à mal par David Cronenberg, expert dans l'art de captivé le spectateur, personne n'est épargné : Producteur, réalisateur, actrice, jeune premier, enfant(s) star, assistant de star... tous sont montrés de manière assez cynique, et c'est ce que j'aime chez Cronenberg. Les acteurs sont tous impeccables, en commençant bien sûr par Julianne Moore (qui à d'ailleurs cassé son glamour dans la scène des spoiler: toilettes et de sa fameuse constipation
    !), qui joue une actrice vieillissante prête à tout pour rester au sommet, donc un personnage gâté d'avance niveau psychisme, laissez Julianne Moore vous guider. Les autres acteurs aussi ont des rôles à fort potentiels qu'ils exploitent parfaitement, Mia Wasikowska, John Cusack et surtout Evan Bird mon convaincus. La mise en scène est efficace, on décroche pas une seconde, même si le scénario est un peux complexe, il s'installe vraiment à partir de la 15ème minutes, en tout cas c'est à partir de là que je suis vraiment entré dans le film.

    En bref c'est une très bonne satire d'Hollywood, avec un lot de personnages aux cas pathologiques qui ferait pâlir les meilleurs H-P du pays, interprétés par de brillant comédiens. L'histoire peut paraître complexe, mais elle est intéressante et gênante à la fois, elle peut cependant en rebuter certains qui ne serait pas habitués au "genre Cronenberg".
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 058 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mai 2014
    Cosmopolis m'avait vraiment marqué, sauf pour ses dernières minutes qui cassaient un peu le film, mais j'attendais quelque chose du même genre, une oeuvre aussi étrange que radicale et dérangeante. Et c'est ce que j'ai eu.

    Durant les premières minutes du film j'ai dû m'habituer à cette photographie numérique qui rappellerait plus INLAND EMPIRE que Mulholland Dr., à ce rythme lent, posé, quasiment sans musique, sans "bruit", juste avec ces gens qui parlent, qui disent des choses parfois atroces, incompréhensibles à ce stade du film en attendant et en espérant que le bizarre l'emporte et m'emporte avec.

    C'est ce qui s'est passé. Parler du film est assez vain vu qu'il faut le voir, c'est une expérience, un film qui ne ressemble pas à ce qui se fait d'habitude, un film qui dit des choses, qui montre des choses qu'on ne préférerait pas voir, pas savoir, pas entendre.

    Il serait sadique de parler de la "grosse" révélation du film, mais putain, faut être un gros malade, mais Cronenberg en est un, donc les choses sont normales… Ce film montre Hollywood et les gens qui le peuplent comment des abrutis, mais pas seulement, ça on le savait, mais comme des gens sales, avec une crasse que je ne pense pas avoir vu au cinéma depuis Killer Joe. Ils sont tous immondes, personne n'est à sauver, la seule purification possible serait de tous les brûler et de tout brûler.

    Cronenberg a dit qu'il ne voulait pas faire une satire, mais un film réaliste et que l'humour naîtrait de ce réalisme, du décalage entre ce qui se dit et le naturel avec lequel ils le disent. C'est assez terrifiant

    C'est vraiment un film à ambiance, c'est un truc viscéral qui se vit, on peut rester en dehors, mais ça serait dommage. On raterait l'un des trucs les plus puissants à n'en pas douter de l'année au cinéma.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 octobre 2015
    David Cronenberg replonge dans ses obsessions des débuts en les intégrant dans le formalisme glacé de ses derniers films ("A dangerous method" "Cosmopolis"). Comme d'autres avant lui et non des moindres, tels Billy Wilder ("Sunset Boulevard", 1950), Robert Aldrich ("Qu'est-il arrivée à Baby Jane ?",1962) ou Robert Altman ("The player",1992), il livre sa vision horrifique de la Mecque du cinéma qui quelque soit les époques, dévore tout cru ses enfants. C'est justement aux enfants que fait essentiellement allusion Cronenberg dans son film, rappelant comment ils ont de tout temps été broyés au sein de l'usine à rêves qu'ils soient ou non devant la caméra. Havana Segrand (Julianne Moore) fille de star devenue actrice n'arrive pas à se dépêtrer de l'aura envahissante de sa mère morte très jeune dans un incendie ni des sévices moraux subis tout au long d'une enfance passée à l'ombre d'une star à l’ego démesurée. On pense bien sûr à des histoires célèbres comme celle Maria Riva la fille de Marlène Dietrich qui raconta par le menu dans un livre qui fit scandale le peu d’amour maternel reçu et surtout comment sa mère la livra à plusieurs reprises en pâture à ses amants ou amantes ou encore à celle de la fille adoptive de Joan Crawford victime du refus de vieillir de l’actrice sur le déclin devenue alcoolique, immortalisée par le film de Frank Perry, « Maman très chère » en 1981. La famille Weiss est l’archétype de la fratrie dysfonctionnelle où se côtoient, Benji l’enfant star sortant d’une cure de désintoxication cornaqué par sa mère Cristina (Olivia Williams) avide d’argent et de succès, Stafford (John Cusack) le père psychologue new age devenu le gourou des stars, incapable lui-même d’éduquer ses enfants et enfin Agatha (Maria Wasikowska) adolescente perturbée bannie de la famille de retour à Hollywood après sa sortie d’un hôpital psychiatrique de Floride. Cronenberg se sert des relations tortueuses et souvent malsaines au sein de cette petite communauté pour dresser par extension un portrait ravageur de la gentry hollywoodienne rongée par l’inceste, le stupre et la soif du pouvoir. Pour renforcer cette impression de décrépitude, Cronenberg toujours secondé à la photographie par Peter Suschitzky alterne une vision enchanteresse des décors avec celle oppressante des corps et des chairs, évoquant une décomposition en attente. Hollywood dont le nom s’affiche en toutes lettres en haut d’une des collines dominant la ville n’est plus ici la porte qui s’ouvre sur les rêves mais une prison dorée qui étouffe ceux qui l’habitent. Pas étonnant dès lors que par la voix d’Agatha le poème symbolique de Paul Eluard « Liberté » serve de litanie à celle qui est revenue sur les lieux pour un règlement de comptes rédempteur. On retrouve avec « Maps to the stars » un David Cronenberg moins formel donc forcément plus dérangeant, laissant à nouveau place à ses obsessions métaphysiques. Julianne Moore qui a récolté le prix d’interprétation à Cannes est fort méritante de s’être laissée filmer aussi intimement pour incarner le désespoir d’une star déchue qui n’est pas sans rappeler par son outrance les deux sœurs interprétées sensiblement au même âge par Bette Davis et Joan Crawford dans le film d’Aldrich cité plus haut. Un film âpre, souvent déroutant, assez évident dans sa démonstration mais qui se perd parfois inutilement dans des digressions un peu pompeuses.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 juillet 2014
    Hypocrites, cupides, mauvais, inconscients, dérangés, prétentieux, telle est la petite société d'Hollywood que nous décrit Cronenberg. Avec son côté choc, violent mais à la fois profond, il nous dresse une myriade d'histoires croisées dans la cité des Rêves, de l'actrice ratée à l'enfant-star, en passant par les incestes dégénérés. Le scénario est très bien ficelé, la violence est très présente et la folie aussi. La réalisation est simple, la musique de même. Le film est donc choc, puissant mais ne parvient selon moi pas à atteindre les sommets de par son manque d'originalité dans les personnages et cette absence totale de lumière.
    Un bon Cronenberg, mais pas forcément à la hauteur de ses classiques.
    De smet M.
    De smet M.

    10 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 septembre 2014
    Maps to the Stars n'est absolument pas un mauvais film, ni un mauvais Cronenberg ; c'est un Cronenberg moyen. Cronenberg fait du Cronenberg, ressasse une nouvelle fois ses obsessions : la chair, le sang, le sexe, la pulsion. Programme sans surprises donc [...]

    Suite de la critique sur le blog de Pours-Culture.

    Pours-Cinéphilie.
    scrabble
    scrabble

    34 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 27 mai 2014
    comment peut-on classer ce film en super film. si je pouvais mettre 0 étoile je l'aurai fait. ce n'est qu'une névrose, parano, vulgaire, incestueux, bref... une m..... porter Julianne More au rang de meilleure actrice... si péter, se torcher les fesses, être sodomiser ou gueuler pour rien... sont les critères alors je ne dis pas bravo.
    Zoé B.
    Zoé B.

    461 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 31 mai 2014
    Je le sais depuis "Peau d’Ane", Jacques Demy était très clair là-dessus : les enfants n’épousent pas leurs parents. Et voilà que David Cronenberg en rajoute une couche. Dans "Maps to the Stars", sorte de conte défait qu’il situe à Hollywood, il y va à son tour de sa mise en garde glaçante : Frères et sœurs, tenez vous tranquilles. Attention, danger ! C’est le grand message du film. Parce que pour le reste, l’argument marketing - le portrait au vitriol de la Mecque du cinéma, le regard sans appel que Cronenberg poserait sur la cité des rêves – tout ça est une blague, un raccourci hâtif à destination des journalistes. Assez commode au fond pour taguer leurs papiers après une projection cannoise qui les a laissés pour le moins décontenancés. Je trouve pour ma part la vision d’un Paul Schrader, dans le récent et sous-estimé "The Canyons", autrement plus intéressante. Mais si "Maps to the Stars" me déçoit autant, c’est que Cronenberg est sans doute le metteur en scène qui m’impressionne le plus. Par sa longévité, par la qualité incroyable de ses films, tous différents et pourtant cohérents, composant une œuvre absolument singulière de prototypes. Et surtout par la puissance de sa réalisation qui me laisse à chaque fois baba : "Spider", "Les Promesses de l’ombre" ou le très décrié "Cosmopolis" sont quelques exemples de cette maestria confondante, cette puissance de feu à mon avis sans équivalent. Mais qu’on se rassure, Cronenberg n’a pas perdu la main. Si "Maps to the Stars" est indéniablement plus sage, assez facheusement marqué aussi par son image numérique, il y a tous ces plans qui continuent de signer la suprématie du maitre. Cette façon redoutable de doser les durées, de mettre en scène le dérèglement, d'assumer la violence… Mais le script de Bruce Wagner - scénariste de "Wild Palms" et de "Freddy, les griffres du cauchemar" (!) - très habile pourtant dans sa mise en place, ne s’épargne aucun cliché. Collage en apparence idéal des grandes obsessions de Cronenberg, la chair et la psyché, il peine à faire autre chose que payer son tribut. Reste heureusement la captivante Mia Wasikowska.
    Flaw 70
    Flaw 70

    259 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mai 2014
    David Cronenberg est un cinéaste passionnant qui à marquer le cinéma par ses films avant-gardistes et intelligent mais depuis quelques temps il semble opérer une réorientation de sa filmographie, il s'adapte et évolue marquant clairement deux phases dans sa carrière. Durant une majeure partie de sa carrière il a eu cette fascination pour la dégénérescence des corps ainsi que le difformité et les malformations physiques qu'il a magnifiquement exploité dans des films de science fiction, fantastique et même poussant jusqu'au thriller érotique avec le troublant Crash. Pour autant il s'intéressait toujours autant à la psychologie et aux limites de l'esprit qui pousse parfois à la folie. Et après son visionnaire eXistenZ, il opéra un changement pour faire passer la folie et la dégénérescence de l'esprit avant celle des corps et s'orienta vers un cinéma plus psychotique et névrosé parfois de façon très réussi ( Spider ) parfois moins ( A Dangerous Method ). Il a donc persévérer dans cette voie jusqu'en 2012 ou il se plongea dans le métaphysique avec l'inspiré mais maladroit Cosmopolis qui permettait en plus de révélé Robert Pattinson comme un acteur solide et intéressant. Aujourd'hui avec Maps to the Stars il continue ce qu'il a entrepris avec Cosmopolis comme si les deux films formait un diptyque ( à la manière que le très bon A History of Violence et l'excellent Eastern Promises en formait un ). Pour être clair ce dernier film est plus abouti que Cosmopolis grâce à une intrigue mieux mené et plus pertinente mais à force de vouloir créer différents niveaux de lectures, des doubles sens, le scénario digresse et ce vide de sa substance à tel point qu'a un certain moment on se dit tout ça pour ça car il a tendance en faire trop pour dire peu. Pourtant la satire hollywoodienne est excellente et permet au film de livré ses meilleurs scènes grâce à un sens de la caricature et de l'ironie poussé à l’extrême qui se montre jubilatoire surtout que l'ensemble est soutenu par d'excellent dialogues. Mais c'est lorsqu'il se concentre sur son personnage central que le film devient moi intéressant pour ne pas dire chiant car au final on se contrefous de cette histoire familiale qui ne sait pas ou elle va et qui parfois ne semble être là que pour créer du choc et du drama. D'ailleurs c'est ce qu'on peut reprocher au film, c'est que parfois il crée le choc pour le choc spoiler: ( Julianne Moore était vraiment obliger de ce faire sodomiser à l'arrière d'une limousine ? était elle obliger d'avoir une scène ou elle est sur les toilettes pour parler constipation ? La mère était elle obligé de s'immoler à la fin ? )
    . Néanmoins lorsqu'il explore la perfidie et l'incestuosité du milieu hollywoodien le choc est plus justifié et bien mieux employé mais malheureusement il n'exploitera jamais pleinement cela. Par contre les personnages sont tous très bien écrit, on a vraiment affaire à un festival de monstres au complexe œdipien hanté par leurs démons du passé ce qui permettra d'avoir quelques bons moments onirique. Malgré tout la vraie bonne idée du film est l'utilisation répété du poème d'Eluard "Liberté" qui donne une toute autre dimension au film rendant l'ensemble symbolique et qui est plus que pertinent dans un système qui broie les gens, les pousse à la haine et à la folie, il interpelle comme un cri de révolution et pousse les personnages à la transcendance spoiler: ( surpasser ses parents incestueux pour le cas d'Agatha et surpasser sa mère en l'incarnant pour Havana )
    . C'est donc un propos très noir que nous offre le film mais parfois il se perdra dans ses métaphores et il pourra paraître vide de sens ce qui l'handicap grandement spoiler: ( comme l'histoire des parents d'Agatha qui n'a pas grand intérêt )
    . Mais le vraie problème du scénario est d’être en retard sur son temps car les rouages d'Hollywood son connus de tous, la satire est parfois déjà vu et on ne sera jamais surpris par ou le film nous emmène surtout que dans le genre on à vu mieux et plus intelligent avec le culte Mulholland Drive. Pour le casting les acteurs sont tous très bon mais la seul performance qui marquera les esprits c'est celle de Julianne Moore qui est tous bonnement prodigieuse et qui livre une des ses meilleurs performances. Notons aussi que le jeune Evan Bird fait sensation et ce montre comme un acteur talentueux à suivre de près et que Robert Pattinson est décidément très bon hors de Twilight, il se crée une bonne réputation et même si ici il n'est que peu présent j'attend avec impatience de pouvoir juger de sa performance dans le très prometteur The Rover. Pour ce qui est de la réalisation, la photographie est léché mais il est dommage que Cronenberg ait laissé passer un effet visuel aussi hideux à la fin spoiler: ( la femme en feu )
    alors qu'il était dans les années 90 à la pointe de ce genre d'effets surtout quand on voit son travail sur Scanners et The Fly qui surpasse de loin ce qui est produit ici. Tandis que sa mise en scène est plate alors qu'il aurait du y mettre de la fantaisie pour transcender son scénario mais malheureusement il n'en faire rien, il se contente de filmer le tout avec froideur et détachement même si il y à quand même une grande maîtrise sur l'ensemble. En conclusion Maps to the Stars est une preuve de plus que le David Cronenberg que l'on a connu n'est plus, il a le mérite d'essayer quelque chose de nouveau ses derniers années mais malheureusement cela a tendance à entacher la qualité de son cinéma malgré tous il n'est pas pour autant devenu un cinéaste inintéressant car on est très loin du mauvais film et que malgré quelques tares vraiment dérangeantes son Maps to the Stars est un bon film et qui, lors de ses moments forts, s'apparente même à une belle réussite.
    cinoque
    cinoque

    11 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 24 mai 2014
    En quoi cette accumulation de personnages tordus, incestueux, niais, avides, vulgaires, hystériques, dans un récit mièvre, informe, maladroit et sans perspectives constitue-t-elle une œuvre? N'allez pas y chercher, comme le prétendent certains critiques (menteurs!), une évocation acide des turpitudes d'Hollywood, vous n'apprendrez pas grand chose (l'actrice vieillissante taraudée par la peur du vide professionnel, depuis "Sunset..", tout le monde connaît.). Non, c'est un long gloubi-boulga mystico-ésotérique assez incompréhensible, à propos des tracas d'un couple incestueux et de sa descendance tarée, bouillie pas fraîche truffée de crimes, de sang, de pets, de menstrues, de flammes, de merde, etc. Tantôt puérilement violente (comment tuer sa prochaine à l'aide d'un Oscar), tantôt bêtement sentimentale (dernière scène du "mariage incestueux"). C'est, de plus, visuellement vilain ( pauvres comédiennes épouvantablement costumées, maquillées et éclairées...) et platement filmé en champ/contrechamp. À la fin de la projection, on finit par douter de l'âge et de la santé mentale du réalisateur ( il serait dans une phase régressive, Cronenberg?). Et puis aussi, que vient faire le poème d' Éluard dans cette galère? ( C'est un poème de résistance écrit pendant l'Occupation et cette "Liberté" à un tout autre sens, non? )
    annereporter94
    annereporter94

    49 abonnés 1 006 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 25 mai 2014
    David Cronenberg dans toute sa splendeur ou dans tout ce que l'on peut détester chez lui: l'exagération! Et là, il n'y va pas avec le dos de la cuillère; pas un personnage qui ne soit "fêlé". Trop, c'est trop...
    septembergirl
    septembergirl

    602 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 septembre 2014
    Un drame de David Cronenberg qui dévoile les dessous d'Hollywood afin d'en offrir une critique grinçante et féroce. Malheureusement, malgré un thème riche et prometteur, la réalisation est étrange, antipathique, décousue et offre un scénario creux, qui ne tient pas en haleine. Les personnages présentés sont névrosés, détestables, horripilants ou pitoyables. Un film décevant qui manque de pertinence et d'aboutissement. Aussi nébuleux que "Cosmopolis" !
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