Après Cosmopolis, film qui avait divisé la critique et le public (le public a crié à l'arnaque et la critique au génie), Cronenberg revient avec Maps to the stars, un long métrage qui ne fera pas l'unanimité.
Premier point important à signaler, je pense qu'il y a une erreur d'interprétation de la part de la presse sur Maps to the stars. En effet, la plupart des critiques nous présentent le film comme une charge satirique, voire une réflexion cynique du monde Hollywoodien. Certains comparent même le film au chef d’œuvre de Billy Wilder, Sunset Boulevard. Alors certes, Cronenberg tire à boulets rouges sur la célébrité et les stars vieillissantes, mais l'essentiel du film n'est pas là selon moi. A 71 piges, Cronenberg continue de radiographier la folie humaine. Si on jette un œil sur sa filmo, la plupart de ses héros sont des cinglés notoires. Dans Cosmopolis, Pattinson est un neo-freak déguisé en trader, dans A History of violence, Viggo Mortensen brise des nuques sans sourciller, et déjà en 1986, le réalisateur dressait le portrait d'un scientifique chtarbé dans La Mouche. Pas étonnant non plus qu'il est réalisé le film A Dangerous Method, film dans lequel le cinéaste scrutait les parents terribles de la psychanalyse, Carl Jung et Sigmund Freud.
Maps to the stars, c'est plutôt l'histoire tragique d'une bande de schizophrènes ayant tous pris cher dans leur enfance. Les coupables? Les parents! Toujours les parents! Maps to the stars, c'est un cauchemar éveillé au pays de l'inceste et du refoulé. Avec une noirceur redoutable, Cronenberg propulse le spectateur dans les tourments psychanalytiques de personnages condamnés par la fatalité, et putain, c'est passionnant. La figure parentale en prend plein la gueule et c'est ce thème là qui est vraiment intéressant dans Maps to the stars, et jamais la critique du monde de la célébrité. Pour une critique virulente d'Hollywood, on préférera par exemple un film comme The Player de Robert Altman. Cronenberg balance quand même quelques vacheries sur des acteurs connus, se moque un peu de l'industrie, mais ce qui le motive vraiment, c'est une nouvelle fois de sonder l'esprit malade de ses contemporains. Et à Los Angeles, dans le milieu du cinéma, la santé mentale est souvent mise à mal.
Niveau casting, c'est le sans faute. Julianne Moore est encore une fois formidable (Juilanne Moore joue bien est un pléonasme) mais la véritable révélation revient au couple frère-soeur interprétés par Mia Wasikowska et Evan Bird. La première excelle dans ce rôle border line ou la gentillesse se confond à la folie et le jeune Evan Bird, 14 piges, est plus qu'impressionnant. Dans le rôle d'un jeune acteur prétentieux et ordurier, il glace le sang.
Réussite totale, Maps to the stars est tout simplement le 14ème classique de David Cronenberg. Une carrière impériale.