Un petit bateau de marchandises danois se fait aborder par des pirates Somaliens en plein océan Indien. Installés à bord pour une durée indéterminée, ils demandent une rançon pour libérer le navire et les sept hommes d’équipage, en communiquant à Copenhague par radiotéléphone et fax avec le PDG de l’entreprise, épaulé par une équipe de pros.
Mise en scène réaliste et intimiste d’une prise d’otages de plus de quatre mois, avec tout ce que ça comporte comme violence, longueurs, vécu du pourrissement d’une situation par deux camps jonglant sur la guerre des nerfs, de l’usure, de la négociation tant humaine que financière, avec la vie de marins en permanence sur le fil du rasoir.
Ce film, extrêmement réaliste, sans spectacle gratuit ou héroïque, nous fait vivre l’histoire par les yeux et les actions de deux protagonistes, un patron et un employé comme on aimerait en voir plus souvent par ici, que cet épisode douloureux et dramatique altérera irréversiblement. D’abord l’enfer vécu du dedans à travers l’intimité du cuisinier à bord, touchant de courage, de souffrance et d’abnégation. Et d’autre part dans celle du PDG, impressionnant de lucidité, de responsabilité, et d’humanité, malgré sa monstrueuse froideur, nécessaire pour sauver ses hommes sans pour autant se faire tondre.
Décidément quand le cinéma danois parvient à passer les barrières commerciales de l’offre française il sait nous laisser pantois.