Bien qu'assassiné par la critique, ainsi que par le public, je décidais tout de même d'aller voir Players, film qui avait attisé ma curiosité en cette fin d'année 2013, quitte à le défendre bec et ongle après la projection. Je ne mettrais pas mon plan à exécution mais je ne tirerais pas sur une ambulance en feu, au contraire je préfère venir avec mon petit extincteur. Car oui, Players est loin d'être bon mais ce n'est pas non plus le navet auquel je m'attendais.
Quoi qu'il en soit, j'ai conscience que j'ai mis du temps à écrire cette critique, bien que je n'ai pas grand chose à dire sur le film. C'est d'ailleurs assez frustrant, car il y a de bonnes qualités mais mal exploités. Le problème de Players est qu'il est comme un train qui passerait devant nous : c'est sympa à voir, mais une fois disparu, on ne s'y éternise pas et on retourne vaquer à nos occupations. Il manque, malheureusement, de saveur et pourtant il y avait de quoi faire un bon film.
Foncièrement, on ne passe pas un mauvais moment devant, mais tout s'enchaine trop rapidement. Brad Furman ne prend pas la peine de poser son récit, d'exposer clairement les éléments de celui-ci et de bien les exploiter. A aller trop vite, le réalisateur ne peut que perdre l'attention du spectateur et donc faire en sorte qu'il ne se sente pas concerné par ce qui se passe devant ses yeux. Ce sentiment d'empressement est accentué par le scénario et par la réalisation.
La mise en scène est correct et très classique mais légèrement gâchée par un montage qui veut aller plus vite que la musique. Les conséquences étant que parmi les enjeux présentés, certains sont pulvérisés sur place ou très mal exploités. Le film dure 1h30 et l'on voit clairement que rajouter 30 min (voire un peu plus) n'aurait pas été un luxe, au contraire, vu le déroulement de l'histoire, l'intrigue se devait d'être posée et donc le réalisateur d'éviter que les évènements n'aillent à la vitesse de l'éclaire.
La faute aussi à un scénario loin d'être bon. Qu'il soit classique n'est pas dérangeant, mais il est trop prévisible et manque de "surprises". Comme évoqué précédemment, certains éléments sont mal exploités et d'autres mal expliqués, voire pas du tout. L'exemple étant avec l'un des sujets du film : les jeux de poker en ligne. Celui-ci étant résumé en une scène. La question étant : est-ce suffisant ? La scène est bonne (faisant penser au film The Social Network) mais pas très explicative, il aurait donc été intéressant de fouiller un peu plus le sujet (à mon humble avis).
Il y a aussi un problème dans le traitement des personnages, celui-ci étant très sommaire et donc pas assez fouillé. Certains personnages sont très mal écrits. Il en va de même avec les relations entre les différents protagonistes, exemple avec Ivan (Ben Affleck) et Rebecca (Gemma Arterton), ou même Richie (Justin Timberlake) et son père. Tout cela fait que le scénario manque de profondeur.
Au niveau de l'interprétation, les acteurs et actrices font ce qu'ils peuvent pour sauver le film. Ben Affleck tire son épingle du jeu et est crédible dans un rôle de "méchant" (première fois pour lui). Justin Timberlake est loin d'être bon, et pourtant il a prouvé qu'il pouvait être un bon acteur (The Social Network, Time Out). Gemma Arterton, quand à elle, n'a pas un rôle à la hauteur de son talent, mais prouve qu'elle a beaucoup de charme.
Pour conclure,
Players est une déception bien n'étant pas un mauvais film. Il se laisse regarder et l'on peut passer un bon moment devant. Simplement, il y avait matière à faire beaucoup mieux, la faute à un scénario loin d'être à la hauteur et à une réalisation qui ne prend pas la peine de poser les éléments du récit.