Soigné, intelligent, stylisé, avec des intérieurs dorés, dans une pénombre toute cuivrée, une lumière tamisée, un petit intérieur bourgeois, un film sentimental mais les personnages sont plus complexes que dans un mélo. Faut pas chercher à comprendre, Farhadi semble vouloir soigner son style plus que de révolutionner un style. Une histoire banale de divorce, un couple qui n’a pas réglé tous ses comptes, et une femme qui porte le film sur ses deux épaules, couronnée par le prix d’interprétation à Cannes. Soit dit en passant, même quand elle faisait le clown blanc discret aux côtés d’un Dujardin exubérant, on sentait bien qu’elle en avait sous le pied, quand même, Bérénice, la bien nommée. En comparaison, les mâles sont bien pâles, c’est ça le problème. Voulut ou pas, ça déséquilibre un peu le film. Il y a intrigue, c’est bien mené, et le spectateur, alléché attend une révélation qui tarde à venir, révélation retardée par un travail d’ellipses et de dissimulation, qui tient d’un talentueux artisanat cinématographique. On a dit thriller, je ne sais trop pourquoi. Ou alors c’est un thriller clin d’œil au troisième degré. De thriller plus qu’intello on redevient tranche de vie, ou étude de mœurs. Agréable à regarder, mais sans plus.