Je savais avant d’aller voir ce film, qu’il ne fallait pas s’attendre à quelque chose de bien dynamique. Je partais tout de même dans l’idée qu’un film primé à Cannes devait forcément avoir un petit quelque chose d’intéressant. Echec. Echec sur toute la ligne. L’histoire est d’une banalité affligeante, et est tournée de manière si lente qu’on s’ennuie du début à la fin. Aucun rebond, aucune révélation importante, même la chute est molle, et à aucun moment on est surpris. Est-ce là ce que cherchait le réalisateur ? Peut-être, en tout cas je n’en vois pas l’intérêt. L’histoire d’un divorce et d’un remariage n’a rien de fou, et si les gens sont impressionnés par un scénario aussi simple, ils n’ont qu’à aller discuter un peu avec leur voisin et leurs amis. J’ai l’impression que la tendance en France est à « qui réussira le mieux à peindre le quotidien », réalisée simplement par des personnes qui ne vivent pas du tout dans le quotidien. A la limite, le scénario aurait peut être gagné mon estime s’il avait été tourné différemment : MAIS, entre la réalisation (lenteur, blanc, silence, ambiance morose,couleurs tristes, dialogues creux, pluie, aucun décor, aucune musique …) et le jeu des acteurs (aucun sentiment, aucune émotion, …) on a qu’une envie : quitter la salle ! Bérénice Béjo, assure un raté monumental : elle intègre toutes les mimiques qui lui allaient si bien dans The Artist … sauf que The Artist, c’est une comédie, et qu’on ne peut pas copier des expressions de la comédie dans la tragédie en croyant que l’effet sera le même. Bref, juste une petite étoile, pour le petit Fouad, qui est bien le seul à rendre ce film un minimum attendrissant, et pour Ali Mosaffa, simple et à l’accent exotique.