Un jour, alors que je me rendais dans ma librairie habituelle pour acheter mes mangas, je suis tombé sur une BD dont la couverture m’a interpelé : « Le Bleu est une Couleur Chaude ». Intrigué je commençais à la lire puis l’achetais. Une fois chez moi, je l’ai dévoré en à peine 15 minutes et je fus sur le cul d’avoir découvert une histoire aussi magnifique, l’une des plus belles histoires d’amour jamais contée (je tiens à préciser que je suis hétéro grand fan de romans/BD/films fantastiques et d'horreur, donc mon jugement n'est nullement influencer par mon orientation sexuelle ou mes opinions). Alors quand j’ai su qu’on allait adapter cette BD au cinéma, j’étais trop impatient de voir le résultat, d’autant que le film avait tous les moyens pour surclasser "Love Story" ou "Philadelphia" en termes d’émotion. Cependant, mon enthousiasme fut rapidement calmé lorsque j’ai appris que c’est Abdellatif Kechiche qui allait le réaliser. Ce type que toute la presse pseudo-intellectuelle idolâtre alors que c’est l’un des plus mauvais réalisateurs exerçant dans notre contrée (tous ces plans n’ont ni début, ni fin, aucune technique de montage : tout est fait au hasard, même les caméras sont positionnées au hasard, les scènes de dialogues se contentent de champs/contre-champs sans saveur, la photographie n’est jamais réellement travaillée, tout juste le strict minimum syndical, une direction d’acteur à côté de la plaque, souvent outrancière, amenant la plupart du temps à l’image des clichés misérables qu’on ne devrait plus voir dans un film au 21ème siècle…bref, je doute que ce type est mis les pieds une seule seconde dans une école de cinéma !!). Mes doutes sont devenus plus grands lorsqu’ils ont dévoilé le titre du film ("La Vie d’Adèle" ??? Mais qui est Adèle ?? Où est Clémentine ?). Pire, tous mes espoirs sont partis en fumée lorsque j’ai appris que le film avait reçu la Palme d’Or, le trophée de cinéma ultime qui récompense toujours le film le moins intéressant du festival !! C’est donc tout de même avec un peu d’espoir que je me suis rendu au cinéma…mon dieu qu’ai-je fais ?? Mais comment une telle chose a-t-elle pu voir le jour ? Le titre du film aurait dû me mettre la puce à l’oreille : plus rien de la sublime BD de Julie Maroh ne serait-ce que le fil conducteur de l’histoire et son début où Emma se rendait chez les parents de Clémentine (et oui, Clémentine : PAS Adèle !!!!) juste après son décès…non on oublie tout ça et on se tape une longue et ennuyeuse scène de cours de Français dans une classe quelconque d’un lycée (et allez, Kechiche nous refait le coup de l’horripilant "La Graine et le Mulet"….mais putain jamais il nous lâchera avec ce docu merdique même pas digne d’Arte). J’ai cru me revoir en terminale : long, chiant et interminable. Une chose est sûre : Kechiche sait mettre en route une histoire !! Ensuite nous suivons Adèle avec ses copines pour de passionnantes et intellectuelles discussions (T’as déjà baisé ? Moi je suce si j’ai envie de sucer ! Tu l’as déjà fait à trois ?...ah quelles sont belles les jolies jeunes fleurs d'aujourd'hui...). Là où dans la BD on voyait Clémentine avec son ami homo Valentin lors d’échanges très intelligents, ici plus rien n’a vraiment d’intérêt scénaristique. Et c’est là où je veux en venir : d’habitude je ne suis pas contre le fait qu’une adaptation soit différente de son matériau d’origine, du moment que la différence est cohérente, construite et intéressante. Ici il n’y a que du néant. Par exemple dans la BD, Clémentine soulignait le doute intérieur qui la ronge par des monologues intéressants et criant de vérité, alors qu’ici on a juste des plans de l’héroïne qui ne dit rien, tentant de dévoiler une émotion sur son visage coincé mais au final on ne ressent rien, et pire : on ne comprend pas ce qui se passe dans la tête d’Adèle. Voilà pourquoi Kechiche nous affuble de deux scènes de cours de français redondantes : c’est le seul moyen qu’il a trouvé à l’écran pour nous expliquer le désarroi de son héroïne par l'intermédiaire des explications de texte du professeur. C’était pas assez classe de garder l’idée des monologues ??!!! Mais, comble de la bêtise, c’est que les doutes d’Emma (alors pourquoi elle a gardé son prénom original elle, au fait ??) vis-à-vis de sa relation avec Clémentine sont totalement absent du film. Mais merde, c’est justement cette double peur de leurs sentiments qui rendaient ses deux personnages si touchants et attachants. Je ne parle même pas des personnages qui apportaient du poids au récit comme valentin ou Sabine, la copine d’Emma, qui sont juste relégués ici à une ou deux scènes sans importance. Alors ok, le réal veut s’éloigner de la BD, ok mais alors pourquoi avoir fait une love story si insipide ? Le film traîne tellement en longueur que s’en est navrant : on s’attarde sur des scènes fades qui n’apportent vraiment rien à la narration (la fête avec les amis d’Emma : pompeuse et inutile, le dialogue entre Adèle et Thomas sur le livre de français pendant qu’ils mangent un Kébab et les scènes de dégustations de spaghettis bolognaises….mais c’est quoi ce trip de montrer des gens bouffer en gros plan ??!! Et pourquoi leur demander de manger comme des sagouins ? C’est quoi le message : les jeunes d’aujourd’hui sont des gros porcs ??...démarche totalement incompréhensible). Justement, je me pose une question : le festival de Cannes 2013 avait-il lancé un concours du gros plan avec une somme à gagner à la clé ? Parce que "La Vie d’Adèle" est composé à 99,99% de GROS PLANS !!!! Mais à quoi ça sert ? On ne profite d’aucun décors, on ne voit même pas les figurants puisque la caméra étant à 30 cm de la tête de l’héroïne, tout ce qui est autour de sa tête est flou à mort ? Pour faire ça, pas besoin d’argent pour tourner dans des lieux et prendre des acteurs : Adèle sur un fond vert aurait suffit et coûté beaucoup moins cher !! Le comble c’est que ça rend quelconque des séquences censés être chargées d’émotions (comme le face-à-face entre Adèle et Emma sur le banc ou dans l’herbe), voire même ridicules (toutes les scènes de pleurnicheries où l’on ne voit que la morve coulant sur la bouche plutôt que la tristesse du personnage…mais au secours, c’est quoi ce film ??!!). Maintenant passons à LA chose qui a choqué les gens : les scènes de sexe. Il y en a trois dont la durée cumulée doit approcher les 15 minutes…là où la BD n’en contenait que 4 pages sur un total de 150 !!! La première étant la plus longue (presque 8 minutes !!) et tellement poussive (l’actrice qui simulait l’orgasme le plus violent avait droit à une prime de 1000 euros ??) qu’elle en devient ridicule là où, dans la BD, elle était un passage obligé mais tendre. Ici on a juste l’impression d’assister à un kama-sutra lesbien ou « comment faire jouir une meuf en 45 positions et pratiques ». Le comble c’est que sur ces trois scènes, deux sont hyper rallongées et la dernière n’existe pas dans la BD. Mr Kechiche avait-il envie de se faire plaisir en tournant ? Une vision d’hétérosexuel car au lieu de nous montrer une scène d’amour tendre entre deux femmes amoureuses dont l’une se laisse enfin totalement envahir par sa vraie sexualité, nous assistons impuissant et au bord de la crise de rire à une vulgaire scène lesbienne outrancière que l’on pourrait retrouver dans n’importe film porno de Marc Dorcel. Je crois que de nombreuses lesbiennes ont du avoir les dents qui ont grincé en voyant cette chose pathétique. Et puis je terminerais sur le « twist » amenant la fin du film (alors là, rien de rien à voir avec la BD de Maroh) où Adèle, devenue instit (là, aussi…dans la bd on a 3 cases….3 PUTAIN DE CASES qui nous indique qu’elle est instit….et nous on se tape plusieurs scènes scolaires entre Adèle et ses bouts de choux…"La Graine et le Mulet 2, le Retour"….c’est pas possible, Kechiche, va pourrir en enfer avec Ed Wood et Uwe Boll !!!!!!), commence à regarder ses élèves et on comprend que elle aussi la pauvre, elle e envie d’être mère…difficile quand on est lesbienne. Je ne raconte pas plus pour ne pas faire de spoilers, mais j’ai envie de demander c’est quoi la morale ? Pour avoir un enfant soyez hétéro ? Toute cette histoire avec Emma n’était qu’une expérience curieuse, rien de plus ?? Mais on va où là : on est carrément à l’opposé du message de l’œuvre de Maroh….non mais allo quoi ?!! (oui je sais : cette référence est navrante d’incultisme, mais je me mets au niveau de Kechiche). Côté acteurs bin on va juste parler des deux principales puisqu’on ne voit qu’elles à l’écran : tout d’abord je ne comprend pas pourquoi on a pas choisi de vraies adolescentes pour incarner Clémentine (oui : le prénom Adèle m’emmerde) et Emma car soyons francs, si Léa Seydoux arrive à nous faire croire à une étudiante en art, Adèle Exarchopoulos est décidément trop vieille pour incarner une jeune fille en première Littéraire ! (à quand Emmanuelle Riva dans l’adaptation de Yoko Tsuno ?). Et puis Léa Seydoux, qui est pourtant bonne actrice, voit son personnage d’Emma très diminué dans l’histoire par rapport à son modèle et se contente de quelques lignes de dialogues dont certaines sont même navrantes (quand Emma demande à Clémentine de partir, jamais une grossièreté n’est utilisée dans la BD et on en a pas besoin pour ressentir toute la colère d’Emma, alors qu’ici les mots « pute » et « traînée » sont balancés jusqu’à l'overdose…pour Kechiche la vulgarité est le seul moyen d’exprimer la colère ?...faut vraiment prendre des leçons mon pote…) ; mais le pompon revient à « LA » star du film : Adèle Exarchopoulos. Quel foin on fait sur cette actrice et sa soi-disante prestation magnifique…mais soyons sérieux : elle affiche toujours la même tronche, sorte de mélange entre un cocker battu et un drogué qui regarde devant lui bouche bée. Adèle fait nous la compassion : gueule de cocker battu junkie…la mélancolie : gueule de cocker battu junkie…le doute : gueule de cocker battu junkie…la colère : gueule de cocker battu junkie..qui hausse la voix ! ….et la tristesse : gueule de cocker battu junkie avec de la morve plein la bouche ! Même Sandra Bullock ou Diane Kruger qui comptent parmi les actrices les plus insignifiantes du moment a plus de charisme que Mlle Exarchopoulos...et même Marine Vacth aurait été meilleure, c’est pour dire !! Alors pourquoi ce premier rôle ? En plus on oublie le prénom de l’héroïne de base pour garder le sien et on le case dans le titre du film ??!! Est-elle la maîtresse actuelle de Mr Kechiche (ou l’aurait-il bien voulu ?). C’est à n’y rien comprendre et il aurait encore mieux fallu prendre une totale inconnue. En plus, lors de scènes n’ayant pas lieu d’être, Kechiche fait dire à son personnage des choses aberrantes de stupidité lui faisant perdre toute crédibilité : une fille en L qui ne connaît que Picasso comme peintre, qui croit que l'huître est un crustacé et qui donne des exemples de réalisateurs comme Stanley Kubrick sans arriver à nommer un de leurs films (Inculte va !!!).
Bref, si on oublie sa durée supra exagérée (toutes ces longueurs inutiles…le film aurait pu tenir en 1h45/2h !), "La Vie d'Adèle" peut être un bon film aux yeux de personnes non cinéphiles, non exigeantes ou n’allant que très rarement au ciné mais, comparé à son modèle d’origine, se plante totalement dans son message. D’ailleurs je comprends mieux pour Kechiche n’a même pas mentionné Julie Maroh lors de la remise de sa Palme…et aussi pourquoi Holy Motors ne l’a pas gagnée : il y avait encore plus nul cette année !! Alors pour tous ceux qui ont aimé la BD, fuyez cet insulte visuelle ; pour ceux qui ont aimé le film, lisez la BD pour vous rendre compte de la chose (et surtout parce qu’elle est 1000 fois mieux que le film) et regardez "Philadelphia" pour voir une vrai film émouvant et intelligent sur l'homosexualité. Pour ma part, encore une Palme d’Or de la honte…enfin c’est pas la première, et certainement pas la dernière !!