« La Momie », réalisé par Stephen Sommers en 1999, se présente comme un savoureux cocktail d'aventure et de surnaturel, bien agité mais non sans quelques grumeaux. Ce film, qui modernise le classique de 1932, s'immerge dans les sables mouvants d'une Égypte aussi mythique qu'épique, où le grand prêtre Imhotep, ressuscité malgré lui, sème la terreur avec une ambition démesurée mais un charisme incontestable.
Brendan Fraser, incarnant Rick O'Connell, apporte une énergie contagieuse à ce rôle d'aventurier intrépide, teinté d'un humour parfois aussi sec que le désert de Sahara. Rachel Weisz, en Évelyn, ne se contente pas de jouer les faire-valoir féminins ; elle démontre une certaine profondeur et une intelligence vive, bien que son personnage frôle parfois la caricature de la damoiselle en détresse. Le duo fonctionne avec une alchimie palpable qui ajoute une dimension relationnelle crédible et attachante au milieu du chaos ambiant.
Sur le plan visuel, le film est un festin. Les effets spéciaux, bien qu'ayant quelque peu vieilli, servent adroitement l'ambition spectaculaire de Sommers, rehaussant les scènes d'action avec une ampleur pharaonique. La direction artistique et les décors recréent une Égypte de carte postale, oscillant entre authenticité et fantaisie, un terrain de jeu idéal pour cette aventure haute en couleur.
Cependant, le film n'est pas sans défauts. Le scénario, bien que dynamique, manque parfois de la finesse nécessaire pour élever le récit au-delà d'un divertissement de masse. Les dialogues, oscillant entre le cliché et le passablement drôle, ne réussissent pas toujours à éviter les écueils des grandes productions hollywoodiennes, et certains personnages secondaires frisent la caricature sans jamais vraiment s'en détacher.
La musique de Jerry Goldsmith, bien que fonctionnelle, ne marque pas les esprits de manière indélébile. Elle soutient l'action sans vraiment enrichir l'univers du film, ce qui est dommage pour une œuvre où la musique pourrait transcender les images et renforcer l'immersion dans ce monde ancien revisité.
En somme, « La Momie » de 1999 est une réalisation qui oscille entre le respectueux hommage au cinéma d'aventure classique et la modernisation parfois maladroite d'une icône cinématographique. Malgré ses imperfections et une certaine prévisibilité, le film demeure une expédition divertissante, offrant suffisamment de frissons, de rires et de spectacle pour captiver un public large et varié. Un voyage dans le temps qui, tout en manquant de la profondeur nécessaire pour en faire une œuvre mémorable, reste un agréable divertissement.