En pleine Seconde Guerre Mondiale, sept samaritains non soldats (des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, des historiens d’art) s'aventurent en zone de conflit à la recherche d'œuvres d’art volées par les nazis afin de les restituer à leurs légitimes propriétaires (musées, collectionneurs). Guidés par leur amour de l'art, ces hommes vont se lancer, au péril de leur vie, dans une folle course contre la montre pour tenter d'empêcher la destruction de mille ans d'art et de culture, trésors de l'Humanité.
Un des gros problèmes de Monuments Men c'est qu'à aucun moment on n'a pris le temps de nous présenter les personnages, si bien que l'on se rappelle à peine de leurs noms et encore moins de la profession qu'ils exercent. Le film étant tellement découpé entre chaque binôme que l'on n'a pas le temps de les connaitre et qu'aucune dynamique ne peut se créer. Ils souffrent d'un manque de développement, de profondeur. Dès lors l'identification aux héros apparaît fortement compromise et l'attachement illusoire même si nous ressentons un pincement au cœur quand l'un d'eux décède. Deuxième gros problème : le rythme. On ne s'ennuie jamais vraiment mais c'est mou, sans surprises, sans réels enjeux, ce n'est pas vivant. Cela manque d'action, de tension, de temps forts, de rebondissements, d'émotion, d'une réelle ambition. C'est dommage car le sujet est intéressant et historique mais il n'est pas traité de façon à nous mettre l'eau à la bouche, à retenir toute notre attention. Clooney cherche à faire un film de potes décomplexé avec légèreté et bons sentiments mais ce dernier n'est pas pour autant drôle, on sourit parfois tout au plus, et il oublie l’essentiel : raconter une histoire digne d’intérêt.
La BO est caricaturale et convenue à souhait. Elle se révèle mal pesée, est lassante et envahissante tant et si bien que c'est redondant avec le propos qui se suffisait en lui-même. C'est une musique sur fond de bravoure, taillée pour un public américain patriote.
De rares bons moments sont notables comme la scène où Clooney interroge un général nazi. Les personnages passent un temps fou à bavarder, l'intrigue n'avance pas jusqu'à ce que tout d'un coup une information capitale arrive. Le film finit par se lancer au bout d'une heure trente (à partir du moment où Madame Simone remet son précieux carnet à James et que les Monuments se réunissent à l'assaut des mines allemandes) mais il est déjà trop tard même si mieux vaut tard que jamais.
Le métrage aura au moins la vertu de nous faire découvrir cette partie de l’Histoire si rarement contée. Ce Monuments Men est une belle coquille vide !