Monument Mens, ou dérision d'un conflit mondial, si le film bien-pensant de George Clooney fait tapage et attire les regards, il ne montre qu'un excès de zèle à montrer que les nazis sont méchants que les gentils sont anglais ou américains. On bascule donc dans une simplification un peu trop radicale d'un film d'auteur prometteur au casting ultra performant à un film de bas étage basculant presque dans le blockbuster d'action avec ses quelques phrases plates et trop vides de sens, de ces rêves utopiques de la guerre, qui à en croire le film n'est rien d'autre qu'une avancée massive de fantassins tous bien-pensants vers une mort héroïque et sans autre forme de douleur qu'une merde particulièrement sonore, et dans cet univers presque rêvé, on se rend compte que le film devient presque un Indiana Jones 3.5, avec ses trois blagounettes pâteuses, ses deux références littéraires et ses différences de style, qui au contraire de ce qu'il y a dans un Indiana Jones sont mal gérées ici.
On passe d'une scène brillante où trois hommes, deux anglais et un allemand, s'assoient dans une herbe ma foi mal tondue, échangeant , une clope dans une main et un pistolet mitrailleur dans l'autre à la dérisoire histoire du film (honorable certes mais mal racontée). En fait le film me déçoit, par ce qu'il ne rend pas justice à son matériau de base, à la promesse sensée être tenue, il ne donne pas ce que l'on aurait pu réclamer, et ne passe pas assez de temps sur l'essentiel, à savoir l'horreur d'une longue guerre, le peu de bien qui se dégage des deux camps (nombre dans la vraie histoire de viols et de méfaits peu recommandables), enfin le film simplifie tellement le tout que l'on pourrait juger la tournure trop film historique pour troisième inculte, ou dans un halo de terreur sort la tête du prof d'histoire, trapu et chauve, déclamant : « souvenez vous les enfants, Hitler, a écrit le traité Néron pour dissuader sa mort et se protéger »
On pourrait presque juger l'insuffisance et la vanité sous entendue du film, genre, ouais pas la peine de bosser le scénario, avec le casting qu'on a, il va partir comme des tartes.
Point positif, Alexandre Desplat, signe une bonne bande son, qui pendant un instant m'a fait croire à du John Williams, c'est pour dire.
On pourra aussi sentir, pendant le film, que de gars et de peu philanthrope producteur se seront dits : "George, dis moi, on pourrai pas mettre un méchant russe ?"