Sans être pour autant un réalisateur incontournable, George Clooney n’en était pas à son premier coup d’essai avec Monuments Men, du fait d’une certaine expérience dans le domaine ; ajoutons à cela un sujet historique (tiré de faits réels) intrigant et un casting aguichant, et l’on obtenait alors un film prometteur. Pourtant, cette adaptation sur grand écran d’une page méconnue de la Seconde Guerre mondiale manque clairement le coche, car à demi-convaincante. Au rayon des satisfactions l’on pourrait souligner les quelques performances d’interprétation, toutes réussies, et ce au service de personnages plutôt attachants ; ces derniers véhiculent par ailleurs un humour bienvenu, quoique très éparse, mais aussi fin que savamment distillé, à grand renfort de situations incongrues (la paire Murray/Balaban est savoureuse). Du côté de la réalisation la mise en scène est propre, ni plus ni moins, pas original mais sans anicroches ; la reconstitution des décors etc. de l’époque est quant à elle excellente, sans surprise, et une sympathique BO parsème le tout. En résumé Clooney démontre à nouveau qu’il n’est pas un manche derrière comme devant la caméra, celui-ci s’en sortant même admirablement bien. Néanmoins, le bât blesse énormément concernant le fond de Monuments Men, à savoir le plus important : le traitement de son sujet. Et bien que dans sa globalité ce long-métrage ait remplit son propos historique, l’intrigue en elle-même est beaucoup trop décousue pour pouvoir nous passionner comme il se devrait ; le rythme est ainsi cruellement lent, tandis que le fil rouge perd en teneur au gré des péripéties séparées vécues par les MM. Naturellement, il n’était pas aisé de traiter en deux heures d’un sujet d’une telle ampleur, autant géographique que chronologique, mais il subsiste tout de même un ennui latent parsemant tout du long le film ; enfin, semi-déception concernant les protagonistes, qui bien que constituant un atout de poids comme vu précédemment n’atteignent à aucun moments leur plein potentiel, tant ils ne sont que trop peu approfondis (et desservis par des dialogues en demi-teinte). Bref, Monuments Men est un divertissement somme toute réussi, surtout dans sa forme, et est porté par un casting à la hauteur du projet ; reste de nombreuses ombres au tableau ternissant le tout, notamment en termes de dynamisme et d’intrigue, faisant alors de la dernière réalisation de George Clooney un long-métrage tout juste bon. Dommage.