Et voilà ! Comme « Police Academy », comme « Saw » ou bien encore comme « le gendarme de St-Tropez », « Fast n’Furious » entre enfin dans le panthéon de ces grandes sagas un peu potaches à qui on ne demande pas grand-chose si ce n’est de nous resservir une soupe qu’on connait déjà si bien. Alors après, attention : loin de moi l’envie de cracher facilement sur un spectacle qui se veut avant tout un grand défouloir pas trop prise de tête. Moi-même d’ailleurs, le premier opus, c’était mon petit péché mignon (je suis allé jusqu’à acheter le DVD, puis le Blu-ray ! C’est dire !) Seulement voilà, ce que je trouvais gentiment niais au départ (et qui en faisait à mes yeux sa principale qualité), est devenu lourd au deuxième épisode, puis insurmontable au troisième (dont je n’ai d’ailleurs vu qu’un quart d’heure). Et donc, pour moi qui n’ai vu que deux épisodes et demi, j’avoue que j’attendais de ce septième (et vraisemblablement) dernier opus, dirigé qui plus est par un intrigant James Wan, qu’il sache renouer avec la simplicité du concept original, avec l’état d’esprit des débuts. Mais bon… Mauvaise pioche ! Parce que bon, voilà : moi, le trip de cet épisode là, je ne l’ai pas compris du tout. Autant je suis client des quelques scènes d’action, que ce soit celle en Afghanistan ou bien celle à Dubaï, autant je ne comprends pas tout ce qu’il y a autour… Mais pourquoi tous ces dialogues minablement à l’eau-de-rose entre Michelle Rodriguez et Vin Diesel ? (
…et attention, c’est du niveau « série pour mémé » à base de « oh j’ai perdu la mémoire donc je ne me souviens plus de à quel point je t’aimais » ou bien encore de « je vois bien dans tes yeux que je ne t’aimes pas autant que tu m’aimes »…
) Pourquoi aussi cette histoire d’espionnage qui vient se greffer là de manière totalement forcée ? (
…parce que oui, quand on y réfléchit, c’est du dur de suivre la logique d’ensemble. D’un gars qui cherche à se venger de Vin et ses potes… on passe au fait que le gouvernement veuille les aider dans cette démarche… et donc il va falloir choper un super-logiciel espion… qui ne marche que si on chope le pirate qui l’a conçu et le dit-logiciel qui est dans une… voiture ? Euh… Pardon les gars ?
) Mais surtout, pourquoi s’être à ce point tordu l’esprit pour nous pondre une intrigue qui n’a ni queue ni tête pour justifier l’enchainement des scènes de cascades automobiles ??? Le premier opus ne s’embarrassait de rien et ça marchait très bien pour moi ! On se concentrait sur le visuel, sur la route qui défilait, sur ces gaillards trompe-la-mort qui vivaient leur vie à l’adrénaline, comme de bon vieux cow-boys gentillets… Moi je trouvais ça simple, efficace, direct. Là, dans cet épisode 7, c’est tout l’inverse. Non seulement cette intrigue s’impose sur une bien trop grosse tranche de temps sur l’ensemble du film (moi, deux minutes de « faites des missions random pour le gouvernement afin de tuer le méchant » ça m’allait, par contre la moitié du film avec que ça sous la dent, forcément je m’ennuie et je m’agace de la vacuité de l’histoire), mais il faut qu’en plus de ça, cette même-intrigue capilotractée réussisse cet ultime exploit qui consiste à rendre confuse et illogique les enjeux des rares scènes actions qu’elle laisse subsister (
rappel : à la base le grand Vin veut pourraver Jason Statham. Alors pourquoi il ne lâche pas sa mission en Afghanistan pour aller lui pourraver la tronche ? Pourquoi à Dubai, il ne lâche pas ce logiciel dont il n’a rien à foutre pour aller pourraver à nouveau ce bon vieux Jason qui vient faire son guest ! Mais comment vraiment profiter d’une scène d’action si l’action en elle-même n’est même pas définie clairement ??? Mais les gars un effort quoi !
) Donc voilà, ça aurait pu être simple, synthétique et bon. Mais bon, visiblement c’était trop demander : il a fallu que ce soit boursoufflé, bruyant, numérisé de partout, pas logique, pétris de tous les clichés inimaginables… Moi, cette logique là, je ne le comprends pas, et ça me déçoit d’autant plus que je pourrais être client de ce genre de films, pour peu bien évidemment qu’on sache faire ça proprement. C’est triste à dire, mais au final, ce « Fast n Furious 7 », je vais davantage le ranger, dans mon esprit, au côté de « Police Academy 7 » qu’a côté du premier « Fast n’Furious »… C’est triste quand même…