Changement de réalisateur pour ce qui marque un tournant,voire la fin de la saga. Justin Lin a laissé la place à James Wan, jeune réalisateur talentueux à qui l'on doit "Saw", et le dytique "Insidious". La saga est en plein succès commercial, réussissant à faire de chaque épisode un succès retentissant. Cette fois, un sérieux coup de frein a été donné à la fin novembre 2013 avec la disparition tragique de Paul Walker dans un... accident de la route, épouvantable ironie du sort. Le tournage ayant été interrompu, décision a été prise de le reprendre moyennant 50 millions de dollars supplémentaires pour compléter numériquement les scènes avec le regretté Paul Walker. Peu importe la somme, "Fast and furious 7" a été dédié à l'acteur, et nous assistons à un émouvant hommage en toute fin de film, scène où l'ensemble des acteurs est au bord des larmes. Avec cette interruption qui aura retardé de près d'un an la sortie de cette séquelle, et l'obligation de maintenir la saga au niveau qu'on lui connaît, la tâche n'aura donc pas été facile pour James Wan qui aura su relever le défi. Il a su garder toutes les recettes qui ont fait le succès de la franchise : des bolides aussi beaux que survitaminés, des filles aussi jolies que sexy, et de l'action, beaucoup d'action. Globalement, on peut dire que ce 7ème épisode est celui qui comporte le plus de scènes d'action, ce qui donne peu de temps au spectateur de reprendre son souffle. Côté spectaculaire, il arrive presque au niveau du 5 et sa célèbre scène finale concernant le coffre-fort, ou du 6 et sa scène mythique du char. Mais qu'est-ce que c'est bien filmé !! James Wan nous montre tout son talent, en sachant crédibiliser chaque scène d'action dont la chorégraphie aura été soignée jusqu'au moindre détail, ce qui donne une esthétique de tous les instants, y compris dans les phases boostées aux effets spéciaux. Car les effets spéciaux sont là et bien là, et on peut même dire qu'ils sont carrément bluffants, si bluffants que je défie quiconque de différencier le vrai Paul Walker de son double numérique. Nous avons donc grand plaisir à retrouver toute l'équipe de Dom Toretto, auxquels viennent s'opposer Djimon Hounsou plus ou moins associé à Jason Statham que nous n'avons pas l'habitude de voir en méchant, même en très méchant, si méchant et profondément déterminé qu'il en fait parfois froid dans le dos, auxquels s'opposent Kurt Russell et Nathalie Emmanuel. On se demande presque pourquoi ce que Kurt Russell avec son personnage de Monsieur Nobody vient faire là-dedans, si ce n'est d'apporter un soutien logistique précieux
à l'équipe de Dom, victime d'un retour de flamme par le biais d'une soif de vengeance du grand frère de Owen Shaw, dernier adversaire en date qui s'était révélé très coriace
. Cela dit, on sent l'ensemble du casting plus concentré que jamais, et les visages semblent plus graves qu'à l'accoutumée, ce qui se comprend si on considère le côté hyper coriace de leur nouvel adversaire et la tragédie qui a frappé leur copain. Malgré de grosses incohérences,
comme Dom qui soulève à lui seul l'avant d'un splendide bolide rouge (certes le moteur est à l'arrière mais quand même...), ou encore Deckard Shaw qui se fait renverser durement par ce même bolide et qui pourtant se relève comme si de rien n'était, ou encore Hobbs qui enlève son plâtre pour aller se mêler à la bagarre sans même avoir l'air de souffrir de sa fracture, ou tout simplement le scénario qui se résume presque à leur faire parcourir le monde pour récupérer un objet qui leur permettra de retrouver le type qui les poursuit alors qu'ils ont à chaque fois l'occasion de lui régler son compte, alors qu'il suffit qu'ils l'emmènent sur leur terrain de prédilection,
"Fast and furious 7" offre assurément du grand spectacle, d'autant plus que la qualité de l'image y est excellente, ainsi que la bande son. La musique, plutôt éclectique, suit à merveille le film, que ce soit dans n'importe quelle phase. Mais surtout, cet épisode a un parfum particulier, car nous savons que Paul Walker n'est plus là, ce qui rend le bel hommage qui lui est rendu en fin de film d'autant plus superbe
, surtout que les scénaristes ont choisi de ne pas le faire mourir, et de lui faire prendre une retraite bien méritée
. Mais attention... alors que le numéro 7 était encore à l'affiche, un nouveau numéro divisé en 3 parties était dans les cartons... avec le retour de Justin Lin à la baguette... En l'état, rien de concret, ce qui explique sans aucun doute l'absence de scène supplémentaire au cours du générique de fin comme les épisodes 5 et 6 nous l'avaient proposés.