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Septième Sens
84 abonnés
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4,0
Publiée le 31 mai 2013
Il existe des actes que l'on juge incompréhensibles, contre nature. En 2007, une femme assassine ses cinq enfants et tente de se suicider sans y parvenir. Quelles sont les motivations qui poussent à faire un tel geste ? Comment peut-on en arriver là ? Joachim Lafosse essaye de répondre à ces questions en reprenant librement ce terrible fait divers, accompagné de trois acteurs fabuleux : Dequenne, Arestrup et Rahim.
À perdre la raison aurait pu tomber dans une retranscription facile d'une terrible tragédie mais le cinéaste choisit la carte de la justesse en prenant son temps. Lent et assez silencieux, la mise en scène est dotée d'une intelligence qui n'a d'égal que sa précision. Le placement de la caméra (loin des personnages, derrière les murs) est tout à fait judicieux car il nous met dans une situation de voyeur. On observe cette famille se détruire de l'intérieur et cette mère tomber dans un gouffre de plus en plus profond. Pourquoi ? Car ce couple est parti sur une mauvaise base, et celle-ci a un nom : le Docteur Pinget. Joué par l'incroyable Niels Arestrup, une critique entière pourrait faire l'objet de ce personnage, où l'apparente quiétude de cet homme cache une manipulation hors du commun.
Mais À perdre la raison ne serait rien sans Émilie Dequenne qui nous livre une excellente performance. Changeant au fil du film tant dans son corps que dans sa tête, la femme perd pied peu à peu à cause de l'enchaînement de ses accouchements, où les enfants ne sont pas vus comme des cadeaux mais comme une succession de problèmes qu'elle ne pourra surmonter.
L'être humain est compliqué et imprévisible. Ce qui est certain, c'est que ces non-dit ont mené cette famille au drame, et ils participent à la puissance d'un récit qui se veut pudique et contemplatif. Une grande réussite.
j'a trouvé ce film en effet fort et fait de façon intelligente tout en étant ennuyeux à la fois un peu trop de longueurs à mon goût cela ne nuit en rien au talent des acteurs Emilie duquenne qui nous donne une leçon de cinéma dans le personnage de cette jeune femme, qui va sombrer petit à petit jusqu'à commettre l'irréparable Tahar RAHIM toujours juste, grave, émouvant dans le rôle de ce jeune homme sous la coupe de son père adoptif et aveuglé par l'amour de celui-ci Niels ARESTRUP fabuleux dans le rôle de père adoptif, étouffant, manipulateur, aux multiples facettes,
A partir d’un fait divers survenu en 2007 à Nivelles en Belgique où une jeune femme de 42 ans avait tué ses cinq enfants, Joachim Lafosse belge lui-même réalise un film sur une relation triangulaire déséquilibrée et névrotique qui amène un de ses membres jusqu'à un geste fou pour tenter de rompre l’enfermement duquel il croit ne plus pouvoir sortir. La caméra de Lafosse scrute chirurgicalement tous ces petits riens qui font comprendre à Murielle (Emilie Dequenne) que le lien qui unit son mari Mounir (Tahar Rahim) au Docteur André Pinget (Niels Arestrup) sera plus fort que tout ce qu’elle pourra bâtir avec lui, y compris les nombreux enfants qu’elle lui offre en gage de son amour. Cette toile d’araignée qui va piéger Murielle se tisse sans incident majeur au rythme du lancinant et majestueux « Mentre io godo in dolce oblio » d’Alessandro Scarlatti. On comprend assez vite que le lien qui unit le docteur Pinget au jeune émigré Mounir a pris avec le temps une tournure malsaine. Lafosse ne nous donne aucune piste sur les causes possibles de cette dérive en livrant très peu de choses sur le passé des protagonistes et en particulier sur le docteur Pinget dont on ne saura jamais si le sacrifice qu'il consent à ce jeune homme qu’il éduque depuis plus de vingt ans est dû à une rupture sentimentale ou à la mort d’un de ses propres enfants. De quoi est donc fait cet homme qui semble se fondre complètement dans le couple que forment Murielle et Mounir ? On entrevoit juste un malaise avec les choses du sexe quand la sœur de Murielle (Stéphane Bissot) lui propose clairement d'agrémenter ses moments de loisir à l’aide de ses formes généreuses. Mais Lafosse ne tient pas à donner une explication là où il n’y en a peut-être pas. Chacun est sans doute un peu coupable de ce qui est arrivé, y compris Murielle qui n’a jamais été réellement prisonnière que dans son esprit. Il y a seulement des êtres qui ne devraient jamais se rencontrer et qui au contact les uns des autres révèlent chacun le pire d’eux-mêmes. Il aurait seulement suffit au tout début de leur relation que Murielle refuse à Mounir que son mentor les accompagne en voyage de noces. La confusion s’est sans doute installée à ce moment précis dans l'esprit des deux hommes qui y ont vu comme une invitation de Murielle à n’être qu’une pièce rapportée au sein d’un édifice déjà solidement construit. Les acteurs sont bien sûr tous les trois formidables, portant dans leurs regards l’effroi que leur inspire souvent cette relation devenue contre nature et une sorte de piège pour chacun d'entre eux. Il est assez curieux mais somme toute aisé pour Joachim Lafosse d’avoir choisi de prolonger la relation de maître à élève que Niels Arestrup avait développé avec le jeune Rahim Tahar dans "le prophète" de Jacques Audiard (2009). Un film dérangeant, plusieurs fois récompensé après avoir fait un peu polémique en Belgique auprès des vrais protagonistes de ce drame.
L’ histoire raconte la dépendance, affective et financière, du couple vis à vis du médecin (Niels Arestrup).
Le duo devient rapidement un trio. L’ascendance du médecin sur Mounir est effrayante. Arestrup joue, tour à tour, le bienfaiteur et le propriétaire de la famille. Murielle se laisse envahir puis dé Dequenne est une actrice incroyable, on la suit et elle occupe l’écran avec ses émotions : l’amour, la joie, la fatigue, le doute puis la folie. Mille fois bravo. Tahar Brahim a un jeu plus timide et plus réservé. mais n’est-il pas l’instrument du médecin. Le film, inspiré d’un fait divers, est magnifiquement adapté par Joachim Fosse avec juste ce qu’il faut de distance . C’est un film tragique et d’une grande puissance.
A Perdre La Raison commence mal car Joachim Lafosse a pris le parti de dévoiler le dénouement dès les premiers instants: 4 cercueils de petite taille, qui plus est blancs, en train d'être chargés en soute, on a vite fait de faire le lien ce qui casse donc complètement l'effet de surprise et gâche une partie de l'intérêt du film, qui de toute façon est minime. En effet, on a affaire à un scénario superficiel, qui pose beaucoup de questions mais qui n'apporte que peu de réponses, laissant le spectateur sur faim ce qui s'avère très frustrant. On a du mal à saisir les enjeux et à comprendre ce qui motive les uns et les autres car sous couvert de suggérer, le film n'approfondit en fait rien. L'intrigue est très, très limitée, les ressorts dramatiques sont quasi inexistants et le manque criant de dialogues est aussi lourd que l'ambiance qui règne au sein de cette famille pour le moins particulière. On retiendra surtout de ce film le personnage d’André, assez intriguant et excellemment bien campé par l’inoxydable Niels Arestrup.
Un film bouleversant. Déjà le nouveau long métrage de Joachim Lafosse brille par son audace narrative - principalement dans son utilisation très casse-gueule de l'ellipse - sidère ensuite par la prestation unique d'Emilie Dequenne, la prestance terrible de Niels Arestrup et le quasi contre-emploi de Tahar Rahim et finit par totalement désemparer dans sa tension émotionnelle, alimentée par un sujet tout à fait inconfortable, presque intenable. A perdre la Raison se boit des yeux sans que l'on en manque une miette, d'une efficacité telle qu'on oublie complètement que l'on regarde un film. Mais il ne divertit pas : il recentre le spectateur face à une réalité, celle du propos parfois romancé tenu par Joachim Lafosse. Voilà un pur drame cancérigène que peu de cinéastes français sont capables de concocter, confirmant ce que je pensais déjà du réalisateur d'Elève Libre : un immense talent de conteur et de direction d'acteurs. Déchirant, écoeurrant, déprimant : A perdre la Raison est une vraie claque !
« À perdre la raison » est pour moi le second film de Joachim Lafosse que je vois, on y trouve, comme dans « Un élève libre », des thèmes comme les transgressions dans les relation ou la manipulation. Il place ici son trio d’acteurs dans une relation de ménage à trois qui ne dit pas son nom où un couple se retrouve à partager la vie d’un bienfaiteur plus âgé qui insidieusement les tient sous sa coupe. Lentement il tisse sa toile et rend leur émancipation de plus en plus impossible, en les rendant matériellement dépendant de lui : le mari est son employé, il paye l’appartement puis la maison et leur offre de nombreux cadeaux. Niels Arestrup est fantastique en manipulateur bonhomme à la générosité bonasse qui insidieusement joue les pères de substitution, les beau-père, le parton, le proprio…, et qui dès que l’un ou l’autre des membre du couple prétend fuir hausse le ton en rappelant qui paye ce qu’ils ont. Mais celle qui offre la performance la plus bluffante c’est Emilie Duquesne dont on voit lentement le personnage sombrer devant une situation où elle se sent emprisonner et seule contre deux. Sans grands effets scénaristique le réalisateur dessine une trame diabolique où le quotidien glisse insensiblement dans une situation hors norme où les repères sont biaisés et où les relations perverties. J’ai beaucoup aimé l’utilisation de la musique classique qui permet par son retour un peu lancinant de marquer à chaque fois une étape dans la dégradation des relations entre les personnages. Le film évite également par une habile ellipse le côté sanglant du dénouement en appliquant la vieille règle du théâtre qui faisait tuer les personnages dans les coulisses, ce qui ne rend pas moins horrifiant ce qu’on devine se passer. Un film très fort sur la manipulation des sentiments et de l’affection et le basculement dans le crime d’un personnage acculé au désespoir. Les acteurs y sont tous les trois formidables et sont pour beaucoup dans la crédibilité du drame. Je le conseille sans hésitation.
Mounir vit chez le docteur Pinget, son père adoptif. Lorsqu'il épouse Muriel, il n'est pas question de vivre ailleurs.
En choisissant d'expliquer dés la première scène du film l'issue de son histoire, Joachim Lafosse laisse toute la place au véritable sujet de son scénario : comment son héroïne a-t-elle pu en arriver là ? Le récit parfaitement maîtrisé, le montage et la mise en scène précis sont d'une efficacité redoutable. On sent l'oppression montée et l'on suffoque avec Émilie Dequenne qui est époustouflante dans ce rôle de femme qui étouffe et se perd. Joachim Lafosse propose un film d'une grande maîtrise, d'autant plus remarquable que son sujet est particulièrement casse gueule.
Nul!!! J'ai regardé ce film parce que je suis fan de N.ARESTRUP. Ce film est long, même incompréhensible, pourquoi la fille a perdu la raison jusqu' à un acte insensé de tuer ses propres 4 enfants. Très décue.
Superbe interprétation d'Emilie Dequenne et thème délicat et rondement mené. Scénario méthode rouleau compresseur pour l'intensité. Que du bon. Seul énorme regret qui enlève tout l'intérêt du film : la première scène ! 3.5/5 !!!
Un film dont on a pas beaucoup parlé malgré sa très bonne qualité. A perdre la raison est un film très dur dont on voit le terrible dénouement approché inexorablement. La qualité des trois protagonistes rend cette histoire encore plus crédible, je n'ai jamais vu Emilie Dequenne aussi bonne au cinéma. Bref, le meilleur film français de cette rentrée 2012.
"A perdre la raison" (2012) Arte le 02.03.2016 A perdre la raison ? Ce qu'il y a de sûr, c'est que j'ai perdu mon temps à regarder ce film : le scénario est consternant : sans même regarder le casting, j'aurais juré qu'il était à plusieurs mains ! Bingo ! Ici, ils s'y sont mis à trois, dont le réalisateur de surcroit qui aurait mieux fait de peaufiner un peu plus sa mise en scène ! Il en résulte une histoire à laquelle je n'ai pas adhéré une seconde, faite de longueurs, de lenteurs.Heureusement, Emilie Dequenne enlève un peu de souffrances à ce purgatoire cinématographique ! Peut-être que les amateurs de cinéma d'art et d'essai apprécieront ? En tout cas, moi je conseille de ne pas y perdre son temps. Et je ne suis pas le seul à le décrier : ce fut un bide commercial avec 150 000 entrées ! willycopresto
Inspiré d'un fait divers belge, "A perdre la raison" nous entraîne avec intensité dans une sensation de mal-être et de dépression parfaitement interprétée par la talentueuse Emilie Dequenne et ses compères. Une petite mélodie répétitive en harmonie avec cette ambiance routinière, une prestation d'actrice remarquable, une histoire bouleversante où le rêve de petite fille s'écroule, bref le film prend aux tripes par son réalisme pour aboutir à une scène finale vraiment talentueuse. A découvrir.
Joachim Lafosse nous offre un film à la fois fort, puissant et directe mais nous déçoit car il ne va pas assez loin dans les actes des personnages. Pourtant, tout aurait pu être parfait dans ce film, que cela soit les acteurs (Emilie Dequenne époustouflante, Tahar Rahim incroyable et un Niels Arestrup, bien qu'en retrait, joue son rôle à la perfection). La mise en scène est sublime, alors on aurait peut-être envie d'une approche plus concrète avec les personnages. Mais qu'importe ce détail lorsque on est en plein dans le film et qu'on l'adore en même temps. A voir absolument lorsque l'on est d'humeur plutôt joyeuse.
Quand le pékin moyen tombe sur la page des faits divers, il esquisse bien souvent une grimace de dégoût, face au sordide relaté régulièrement dans nos quotidiens, maudissant dans le même temps les auteurs des actes les plus sinistres quand ils ne leur souhaitent pas tout simplement une mort lente et douloureuse (à plus forte raison lorsqu'il s'agit de crimes perpétrés contre des enfants
Pour le Bobo de base, c'est un peu plus compliqué. En effet, son rapport au réel étant singulièrement altéré, il est obligé d'imaginer un contexte rassurant, pour mieux se convaincre que l'horreur de ce monde n'est pas celle que les médias alarmistes se plaisent à décrire, se complaisant au passage que sa mansuétude à l'égard des criminels (qu'ils ne fréquentent pas) est plus due à la grandeur de son âme qu'à l'avantage de sa confortable condition sociale.
Ainsi donc, le film de Joachim Lafosse (septique) nous expose naïvement le quotidien assez particulier d'une famille recomposée (avec des arabes, t'as vu, par ce que ça fait plus proche du manant) recyclant au passage le duo du déjà pas très crédible "Un prophète" (Rahim/Arestrup) dont les liens particulièrement équivoques (en gros c'est l'histoire d'une petite entreprise de mariage blanc qui ne connait pas la crise) sont non seulement très étranges mais surtout incompréhensibles (pourquoi un tel dévouement du parrain pour la famille de Mounir?
Passé la rencontre du couple Duquesne/Rahim et l'exposition des personnages annexes (qui ne servent à rien), le film raconte grosso merdo la vie d'une pauvre petite malheureuse mariée à un arabe embourgeoisé (ce que Rahim est de toute façon), transformée en pondeuse malgré elle (parce que les moyens de contraceptions elle ne connait pas vous comprenez) qui fini par ne plus avoir de vie à elle, déchirée entre ses chiards et les élèves de son école, et subissant comble de malheur la mainmise absolue du Parrain Arestrup sur sa vie de couple (parce que c'est quand même lui qui allonge l'oseille) Du coup, cette dernière, arrivée à bout et complètement défraichie (toute ressemblance avec le clichés de la femme de maison maghrébine, pondeuse et soumise au patriarcat est bien sûr délibérée) se voit contrainte, la mort dans l'âme de sacrifier ses gosses (Snif, vous allez quand même les enterrer au bled hein?), parce que dans sa connerie, prendre une nourrice comme des millions de femmes lui est tout simplement impossible!! (encore moins divorcer, penses tu malheureux!!
Voilà tout quoi! On soupire, on se demande bien pourquoi tout ça!
Sans parler du sous texte légèrement raciste mais suffisamment adroit pour que cela ne se voit pas trop (Si quand même? Bon tant pis
Une légère tendance à justifier l'injustifiable (on imagine le mec traitant de la pédophilie voir de l'inceste) quand on sait que bien souvent, c'est l"immaturité et l'égoïsme qui engendrent ce genre d'horreur (à ce titre on peut s'interroger sur la troublante complaisance des médias dès lors que la cause féministe est mise en perspective avec le crime comme avec ce film dégueulasse) La sensation d'avoir encore affaire à un réalisateur oeuvrant pour une cause qui ne dit pas son nom (à la Céline Sciamma) et des kilomètres de pellicule encore foutues en l'air sur l'autel de la prétention (en supprimant les dizaines de minutes de vide cinématographique et celles des dialogues parfaitement inutiles on obtient un court de 10-15 minutes à tout péter!!
A perdre la raison? A perdre son temps plutôt oui!!