L'héroïsme est à la portée de chacun de nous, et ça Fast and Furious 6 me l'aura prouvé. Non pas que ses personnages atteignent le statut de héros, statut inimaginable dans un monde où on ne meurt jamais tant qu'on fait partie du gang de Dom Torreto et que l'on est trop précieux aux yeux de la production. Non, c'est simplement de moi que Fast 6 a fait un héros. Parce que pour supporter cette débauche de fx moisis, de rebondissements nanardesques (quoi que, comment ce qui n'a jamais décollé pourrait-il rebondir ?), de vide, de vide absolu, et bien il faut avoir l'étoffe d'un surhomme, non ? En fait, je me demande à présent si le film est un énorme nanard ou si j'ai pris plusieurs années en une seule, car il me semble désormais impossible que je puisse m'intéresser sérieusement à une série qui parvient à se rendre aussi bêtement tape-à-l'oeil. Les deux facteurs doivent jouer, j'imagine. Enfin bref, de jolies caisses, du fight, de toutes aussi jolies filles, des pseudos-discours sur l'honneur et la loyauté en marge d'une indépendance sans limite ; ce que montre le film a tout pour contenter la fanbase de jeunes ou d'ados à laquelle j'appartenais il y a peu. Mais je dois être trop vieux pour ces conneries (ah Lethal Weapon, ça c'était une vraie série d'action !) et à côté de ça, impossible de voir quelque chose à déterrer de ce fouillis. De Fast and Furious sixème du nom je tire cependant un paquet d'enseignements, une énorme quantité d'entre eux, pour faire de la sociologie de comptoir, sur les jeunes générations et la faiblesse de leurs exigences cinématographiques, mais un autre bien plus notable : la tendance actuelle des allocinéens à surnoter n'est pas un mythe (4.2, au secours !). Décérébré, totalement, et désespérement.