En 2009, Neill Blomkamp, un jeune réalisateur sud africain, envoyait une bouffée d'air frais sur la science fiction avec un film phénoménal : District 9. Découvert par Peter Jackson, le jeune homme avait su créer un film original mêlant fiction et faux documentaire avec un style visuel qui lui est propre. 2013 voit son retour avec Elysium, nouveau long métrage bénéficiant cette fois ci de stars à l'affiche et d'un budget colossal.
C'est avec beaucoup d'impatience mêlée de curiosité que l'on attendait le second film de Neill Blomkamp d'autant plus qu'il a su pendant très longtemps gardé le mystère sur le scénario de ce second long métrage. Au final pas de grande surprise dans ce nouveau long métrage qui délaisse Johannesburg pour un Los Angeles futuriste pas plus en meilleur état que les bidon-villes sud-africains de District 9. L'univers visuel est exactement le même au point qu'on pourrait presque imaginer qu'Elysium et District 9 se déroule dans le même monde a quelques années d'écarts.
Bénéficiant d'un budget de 100 millions de dollars équivalent à trois fois celui de District 9, on aurait pu penser que le réalisateur aurait de quoi améliorer sa vision de Science Fiction. Pourtant rien n'a changé, Alors ou est passé l'argent ? Malheureusement on a bien l'impression que c'est dans la distribution. Se payer des stars comme Matt Damon et Jodie Foster n'était franchement pas nécessaire pour porter cette histoire. Non pas que les acteurs ne donnent pas le meilleur d'eux mêmes mais parce que cette histoire aurait pu largement se suffire à elle même. La présence d'acteurs moins connus comme Sharlto Copley, héros de District 9, ou William Fichtner dans les autres rôles le prouvent largement.
L'autre problème de Elysium provient d'un scénario qui a des airs de déjà-vu. Cette lutte des classes entre riches bien portant et pauvres miséreux tout comme ces les quelques scènes d'actions n'ont déjà été que trop vu par ailleurs. Ou est passé la virtuosité de Neill Blomkamp capable de nous éblouir avec ses tous premiers courts métrages bien plus impressionnants. Et ne parlons pas aussi des invraisemblances de ce scénario parfois trop capillotracté : Une machine capable de reconstruire un visage complet barbe incluse ou un personnage important qui perd si rapidement l'envie de vivre comme si il fallait absolument s'en débarrasser.
Même si on a tendance à s'ennuyer un peu face au manque de renouvellement, Neill Blomkamp a tout de même eu quelques brillantes idées dans son Los Angeles de 2159. La scène du conseiller robot va certainement faire flipper tous les fonctionnaires de Pôle Emploi ou de la sécurité sociale quand ils verront qu'ils ne valent pas mieux que l'automate du film. Peut être une vengeance du réalisateur ?
Si vous n'avez jamais vu District 9, il y a fort a parier que vous serez ébloui par Elysium, ceux qui en revanche connaissent déjà le premier film du réalisateur ne pourront être déçus par le manque de renouveau proposé par son second long métrage. Un peu comme si il avait juste voulu amener la même vision de la SF a un plus large public sans chercher à faire mieux. Espérons qu'il retrouvera l'inspiration pour son troisième film.