Dès l’introduction, Neill Blomkamp montre un aperçu des qualités qui feront la réussite du film: Un univers impitoyable, brutal et glauque, une esthétique et des effets spéciaux très travaillés et soignés (et c’est un point cruellement important pour tout film de SF qui se respecte et qui souhaite acquérir un minimum de crédibilité), et un sens de la narration qui donne au film une grande force émotionnelle se mêlant parfaitement à la beauté visuelle du film. L’immersion est presque immédiate, et la réalisation très rythmée transporte le spectateur dans une terrible course à la vie. Mais arrivé au climax du film, Elysium devient longuet et déçoit car on se rend vite compte que la science fiction n’est qu’un prétexte pour dénoncer la dérive des hommes et les soins médicaux non équitables. Cela joue légèrement en la défaveur du film, qui, dans sa deuxième partie, sombre dans la prévisibilité, tuant légèrement l’énorme tension dramatique mise en place au début et s’enfermant dans un classicisme décevant. Une impression de déjà vue se fait sentir, sans gâcher le plaisir du spectacle, mais en l’atténuant. Le scénario reprend d’ailleurs quelques grandes idées déjà exploitées au cinéma : la mort programmée (Time Out), les rapports Terre/Elysium se rapproche beaucoup de ceux du Capitole /Panem (Hunger Games) ou encore Kruger personna non grata sur Elysium (Land of the dead). Le second défaut majeur du film est sans aucun doute le manque de profondeur et d’écriture des personnages. En effet, mis à part Matt Damon (Max Da Costa) et Jodie Foster (secrétaire Delacourt), le reste du casting peine à exister à l’écran, la palme étant remise à l’antagoniste qui est aussi creux et expressif qu’une huître, et dont le niveau de charisme atteint des sommets d’inexistence. Néanmoins, cela est compensé par l’intensité du "combat final", qui est à l’image de l’ambiance général du film, et par la fin, d’une ampleur émotionnelle forte ajoutée à une poésie visuelle m, cocktail de science fiction déja vu, reste toutefois un bon
divertissement à voir mais à prendre au second degré car trop d’anachronisme y sont présent.