Sex, drugs and... jazz. Et vitesse aussi. Speed, nom qui sera donné aux dérivés de l'amphétamine, la benzédrine qui se consomme partout, tout le temps dans ce film à la gloire des débuts de la contreculture beat.
Si le film est lent, l'interprétation est excellente et Garrett Hedlund crève l'écran dans le rôle de Dean Moriarty, pseudonyme donné à Neal Cassady par Jack Kerouac dans son roman, lui-même rebaptisé Sal Paradise.
Film lent, donc, qui ne raconte pas vraiment d'histoire sinon celle de la fascination exercée par Dean sur toutes les personnes qui croisent son chemin, On the Road balaie les Etats-Unis de part en part avec Denver comme point de départ pour Dean et New-York comme point de chute, dans une société à l'agonie par trop de moralisme : la guerre est finie, la France connaîtra les Zazous, les Etats-Unis enfanteront les Beatniks comme un prolongement de l'avant-guerre et une prodigieuse envie de vivre à toute vitesse. Speed, donc.
Si ce film n'est pas un chef d'oeuvre du 7ème art, prétention qu'il n'a d'ailleurs pas, il a le mérite de nous replacer dans l'histoire sociale et culturelle d'un nouveau monde à venir, multiculturel et ouvert, prêt à toutes les expérimentations, à tous les excès, aussi celui de l'égoïsme d'un Sal qui oublie sa mère ou d'un Dean incapable d'assumer ses responsabilités familiales.
Lent et speed, un film à deux vitesses, entre deux extrêmes.