J'ai rien de particulier contre Niccol, puisque les idées de bases de ses films sont bien souvent très agréables et sympathiques, bien plus que ses films eux mêmes malheureusement.
In Time (non mais là il faut qu'on m'explique le titre français, parce que question connerie on fait fort là, parce que si tu sais ce que veut dire time out, tu sais aussi ce que veut dire in time, enfin bon), c'est un pitch très sympa, le temps remplace l'argent. Bon le mec est pas allé cherché très loin non plus : "le temps c'est de l'argent". Et hop on fait une "métaphore" (j'ose à peine utiliser le mot tant c'est grossier), de notre civilisation dans ce film futuriste. Et moi je suis pour, on fait un film d'action ou un thriller, dans un univers qui ressemble au notre, et j'aime le film pour ça, surtout que je n'aime pas trop Amanda Seyfried (que je déteste dans cher john, le chaperon rouge, Jennifer's body (et on peut continuer la liste de ses navets), mais que là Niccol me la rend agréable, et même je la trouve belle, avec sa coupe de cheveux, une petite robe etc. Après je n'ai rien contre Timberlake qui semble bien choisir ses films (je ne connais absolument pas ce que ce monsieur a pu faire comme "chanson"), ou du moins y tient un rôle pas forcément mauvais et ne joue pas plus mal qu'un autre le beau grosse trop dark.
Et Murphy que j'adore vraiment (bon il n'a pas l'air d'avoir 25 ans lui), dans le rôle d'un flic tenace, ça lui va bien, bien que la psychologie de son personnage aurait pu être un peu plus fouillée (en fait toutes les psychologies).
Le souci c'est que le film n'épargne aucun cliché, aucun poncif du genre à son spectateur. Tout est toujours cousu de fil blanc. Il n'y a aucune surprise, jamais.
Je veux dire le coup de la mère qui meurt les violons à fond, après 10 minutes de film, on se doute que comme par hasard, il va se passer la même chose avec l'héroïne du film, que la manière dont le père du héros est mort, va se répéter etc. Et toujours la musique d'une banalité affligeante, ultra pompeuse pour faire chialer dans les chaumières.
La photo du film ressemble plus par moment à une pub, filtres jaunes à gogo. Je n'aime vraiment pas ça. Je sens comme pour les autres films de son auteur une sorte de volonté de rendre le film accessible pour les ados, et c'est dommage.
Le pire reste la fin, et son happy end de merde.
Je veux dire, le film aurait dû finir comme Bonnie and Clyde, (le film étant un mélange de Bonnie and Clyde et de Robin des bois).
Et puis j'aime certaines scènes où ils se rendent compte que distribuer du temps ne sert à rien, comme dans la réalité, le marché va venir réguler tout ça, seulement Niccol ne s'en est pas contenté. Et c'est navrant.
C'est comme la fin de Gattaca ça nuit à la dureté et l'âpreté de l'univers. Et surtout ça empeste la naïveté.
Là où un happy end collait bien avec l'univers de the Truman Show (dont Niccol a écrit le scénario), là non, parce que l'univers est total, il n'y a pas d'échappatoire. En fait en faisant cette fin, c'est comme s'il ne croyait pas à l'univers qu'il a créé. Surtout qu'il y a plein de facilités scénaristiques.
Je ne sais pas si c'est des coupes au montage, mais voir Timberlake avoir 100 ans, et en parier 200 au poker, mouais. Personne ne se dit qu'il y a un souci ?
Par contre le film nous épargne l'écueil de l'explication scientifique de comment on fait pour stopper le vieillissement des gens à 25 ans.
Après l'univers je le trouve bizarre, on peut voler bien trop facilement du temps à quelqu'un. Et puis leurs banques ne sont pas très bien gardées. Enfin bon. Personne n'est à l'abri des incohérences. Dommage.
Après quelques scènes sont pas trop mal foutues, arrivent à créer un faux suspens, mais bon. C'est reste globalement très moyen, même si le film a excité mon côté marxiste.