Il n'y a rien de plus frustrant lors du visionnage d'un film que de regarder celui-ci gâcher son potentiel tout du long, sentiment que j'ai ressenti lors de ma séance de Godzilla.
Le film a pas mal déçu a sa sortie, surtout après toute la hype qu'il avait suscité après son teaser, extrêmement marquant. Plus d'un l'ont traité de film vide, oubliable.
C'est pourtant, à mon avis, loin d'être le cas. Si les équipes du film avaient été plus ambitieuses, elles auraient même pû offrir au spectateur un monument du film catastrophe. En effet, elles ont clairement réussi à comprendre les codes de ce genre et a les utiliser de manière interessante.
Sur le papier, le pitch de base du film est très prometteur.
Au niveau du scénario, tout n'est pas a jeter et il y a même de très bonnes trouvailles. Le film présente l humanité de manière assez intéressante en la décrivant repliée sur elle même, persuadé d'être protégé par la religion, la science, les armes et la technologie, coupée de la nature surtout depuis l invention de la bombe atomique,symbole de la capacité de destruction humaine a son apogée. La prise de conscience se fait lorsque les kaijus se réveille, indestructibles que ce soit par les armes, la science, la technologie (d'où l existence de la capacité de couper l électricité aux alentours), véritables dieu vivants représentant la nature, destructeurs des villes, lieux humains par excellence.
Le film prône la paix (inutilité de toute tentative de répression par la violence tout au long du film), la communion avec les autres et la nature (le pamphlet antinucléaire).
Godzilla pousse à ne plus commettre les mêmes erreurs du passé qui n ont amené reflexion sur la place de l'humanité et sur terre des tragédies; on retrouve dans le film la destruction des deux plus grandes valeurs de l'Amerique, a savoir la famille ( au tout début avec l'accident dans la centrale ) et la patrie (dans la dernière partie on retrouve 2 allusions au 11 septembre avec un avion qui s'écrase sur un tour et une autre tour un peu plus tard ressemblant au twin towers qui s m'effondre à cause des kaijus
On a donc ici une maniere interessante de traiter les aspects propres au film catastroohe (la destruction d'une partie de la civilisation humaine, la monstruosité, réflexion sur la place de l'humanité, son impact et rapport avec la nature,...
Cependant, au niveau de la forme, le film reste trop dans des schémas classiques. De peur d'ennuyer le spectateur, le film se concentre beaucoup trop, surtout au milieu, à des scènes de destruction massive, certes grandiose, mais au détriment du développement du propos du film en échouant à prposer à la fois un spectacle divertissant et intelligent, a contrario de jurassic park, dont on ressent l'influence au long du film. En fuyant ainsi les risques, le film s'enferme malheureusement malgré le potentiel que l'on ressent, en nous offrant des clichés au niveau des personnages ( ce sont tous des archétypes facilement présentables qui n'apporte pas grand chose au récit car ils sont sous développés: le scientifique, le soldat, le commandant, la mère, l'enfant,... ) et du recit en lui-même (la destruction du golden gate, le compte à rebours de la bombe,le personnage toujours la comme par hasard au mauvais moment au mauvais endroit à chaque destruction pour nous permettte d'apprécier la scène,...
Quant à Garreth Edwards je suis à nouveau mitigé:
Ayant commencé comme Neill Blomkamp dans dans le domaine des effets spéciaux, il en a retiré des bonnes et des mauvaises choses dans son travail.
Au niveau de la réalisation c'est grandiosement réaliste et guerrier dans les scènes d'actions quant du même moment il échoue a proposer une mise en scène qui ait du sens dans le reste et filme comme n'importe quel autre yes man
Au niveau technique et visuel par contre c'est globalement excellent, on a droit à une très belle photographie, des effets spéciaux irréprochables, un sound design époustouflant. L'apogée de ces effort est atteinte lors de la scène du parachutage, juste sublime.
Finalement, du côté des acteurs, ca passe plutôt bien ( Bryan Cranston est au top comme d'habitude malgré un sous-rôle) à part Aaron Taylor-Johnson, franchement moyen qui a pourtant naturellement la gueule du soldat, ce qui pourrait aller si ce n'était juste l'acteur principal.