Godzilla revient sur grand écran avec une nouvelle adaptation made in usa. Certes, il ne brille pas grâce a son scénario ni a ses personnages, mais ce vois néanmoins doté d'une mise en scène particulièrement aboutis pour un film de ce genre ci.
Gareth Edwards (II), auteur de l'excellentissime mais trop méconnu Monsters, met ici en scène un film de divertissement dont le principal objectif réside dans la volonté de renouer avec le personnage emblématique qu'est Gojira (VO). Et pour ce faire, il n'hésite pas a reprendre la thématique profonde du film d'origine de 1954 : le nucléaire. L’hommage rendu par Gareth Edwards est ici d’une sincérité poignante. Le film mise tout sur une ambiance sombre, oppressante, sans une once d’humour et sur la crainte de la menace imminente.
L’histoire met ici un petit moment à s’installer, et pourtant, nous sommes comme happé dès les premiers instants par une scène catastrophe presque intimiste, portée par l’excellent Bryan Cranston. Puis progressivement, l’enquête se termine pour laisser place à une tension maîtrisée à la perfection. L’apparition du monstre vient alors bouleverser le déroulement du film. Les certitudes s’évaporent, les solutions manquent, la nature reprend alors ses droits. Et la fin du monde n’a jamais été aussi bluffante visuellement.
La réalisation de Gareth Edwards sublime la majorité des plans de destruction massive. Des scènes parsemées d’étranges moments de lyrisme et de brutalité : les images vous laissent tous bonnement sans voix par leur intensitées. Je retiens notamment quelques passages visuellement impressionnants, tel que l’imposante apparition de Godzilla en contre-plongée, littéralement à couper le souffle, la magnifique et sensationnel chute des parachutistes au cœur de la ville ou encore le cataclysmique affrontement final. Nous sommes comme hypnotisé par ses images puissantes.
Cependant, il m'est possible de comprendre un détail qui peut s’avérer quelque peu rédhibitoire pour certains : Godzilla n’est pas extrêmement présent à l’écran, et met même du temps à se montrer. Pourtant, l’intelligence du projet est justement là : créer le manque pour mieux nous exalter ensuite. Au début, on parle de lui comme de l’ennemi le plus terrible connu à ce jour, la matérialisation des pires cauchemars de l’Homme, naît grâce à l’arme la plus destructrice qu’Il possède. Par la suite, la bête se dévoile petit à petit : son dos, ses jambes, son ombre dans la poussière environnante… La tension monte, l’impatience se fait sentir. Et quand le premier plan dévoile enfin le titan dans son intégralité, et que son rugissement se fait entendre, des frissons parcours notre corps. L'effet attendue par le réalisateur est au rendez vous, une séquence indéniablement réussie, et totalement bluffante.
Mais là encore, son absence brille à nouveau, malgré quelques moments qui n'en reste pas anodin, l’attaque du Golden Gate Bridge par exemple. C’est parce qu’il y a une raison considérable à cela : la scène finale. L’intensité que nous sommes amené a ressentir durant la bataille apocalyptique finale, où toute la puissance de Godzilla est déployée comme jamais, et qui nous prend clairement aux tripes, est dûe à la frustration de ne pas voir le monstre assez souvent. On l’attend de pied ferme, et quand tout se met à exploser, on ne peut que jubiler devant ce dernier acte transcendant.
Bien entendu, Godzilla n’est pas exempt de défauts, loin de là. La banalité du scénario, un héros toujours présent là où il ne faut pas, des seconds rôles transparents en sont quelques exemples, cependant on prend tellement son pied à voir la petitesse de l’humanité, même ayant une puissance de feu dévastatrice, impuissante face au gigantisme infini des créatures que ces défauts sont alors oublié par le spectateur.
Pour résumer le bête, une esthétique et un visuel effarant, une ambiance sombre et mature, ainsi qu'un dernier acte transcendant. Godzilla est un bijou d’intensité maîtrisé à la perfection.