Une romance mélodramatique ennuyeuse et superficielle depuis son premier jour. "Un jour" sorti en 2011 est l'adaptation du best-seller éponyme de David Nicholls. Étant donné que c’est l’écrivain lui-même qui est à l’origine du scénario on aurait pu s’imaginer que le film serait donc sans reproches, mais la réalité est toute autre. L’histoire est celle d’Emma et de Dexter qui sont amis depuis 3 ans, depuis la fin commune de leurs études, ils se sont rencontrés une nuit à la fin de leurs études. Bien qu'ils soient très attirés l'un envers l'autre, ils décident de rester amis. Pendant vingt ans, ils vont apprendre à se quitter pour mieux s'aimer... Emma vit à Paris; elle travaille dans un restaurant mexicain minable en attendant d’écrire son livre. Dexter vit à Londres où il est le présentateur en vogue à la télévision. C’est une belle histoire d’amour qui commence entre Emma et Dexter le jour où ils reçoivent leurs diplômes. Emma est tout de suite amoureuse de Dexter mais Dexter n’est pas prêt à vivre en couple. Ils restent bons amis et dès 1989, les deux jeunes gens ont l’habitude de se retrouver tous les 15 juillet à la Saint Swithin. Dexter et Emma s’aiment, se séparent, s’aiment à nouveau, se perdent de vue, se retrouvent... C’est un couple qui ne peut pas se quitter. Lui est insouciant et frivole, elle est bourrée de complexes. Pendant 20 ans, Dexter et Emma vont s’adorer, se séparer, se détester, se manquer… Mais finiront-ils par comprendre qu’ils ne sont jamais aussi heureux que lorsqu’ils sont ensemble ? Un jour donc, le 15 juillet, date fatidique et unique lorgnette de la vie d’Emma et de Dexter qui vont vivre de nombreuses années après un rendez-vous fortuit de remise de diplômes vite relégué au passé et au commencement de leur belle amitié. Jusqu’à finalement se rendre compte de l’évidence qui était là sous leur yeux depuis le début (même s’il y en a réellement qu’un sur les deux dans ce cas-là). Emma est l’introvertie intello peu sûre d’elle et Dexter son évident contraire, mais le premier problème du film est que la belle attire sans difficulté l’empathie mais lui est vite insupportable. Plus de 100 minutes au cœur desquelles on se retrouve en plein cœur d’un drame romantique déjà vu et revu, entre deux individus qui préfèrent rester amis plutôt qu’en couple. C’est ainsi qu’entre les années 1980 et 2000, ils ne cesseront de se revoir, à chaque fois l’intrigue se déroule un 15 juillet (ce qui a le don de devenir répétitif et donc lassant). C’est une romance à l'eau de rose efficacement mise en scène et superbement éclairée mais dégoulinante de clichés (la séquence en France est un vrai festival), prévisible et limite moraliste qui devrait faire le bonheur des lectrices de "Cosmopolitan" et "Elle". Le film est long, on se demande où le réalisateur veut nous emmener, on attend en vain un rebondissement qui arrive bien trop tard
(la mort brutale d’Emma qui finit renversée par une voiture)
, et les personnages sont loin d'être attachants. Le charme des acteurs pourrait suffire à faire oublier le caractère prévisible et convenu de cette comédie romantique adaptée d'un best-seller. Mais, outre le fait qu'on ne s'attache pas aux personnages, caricaturaux et désincarnés de bout en bout, on est gênés par une photographie sombre et glaciale qui uniformise les différentes époques que l'histoire traverse et laisse le spectateur en-dehors. L’histoire nous emmène à Edimbourg, Londres, et Paris. Et aussi à travers les époques, avec les musiques, les tenues, les ambiances estivales (plage, soleil, mer, bains de minuit…). Confondant les paysages entre Londres et Paris ou insérant des drames parallèles (la mère de Dexter); on regrette que l'histoire ne se fasse pas plus sur l'instant plutôt que dans le temps à défaut d'étendre une série de costumes et de "je t'aime, moi non plus" nous faisant reconsidérer à chaque fois les sentiments concrets des personnages, ce qui donne parfois une impression de superficialité (les vacances en Italie au début du film qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe). Trop souvent répétitif, jamais original, enchaînant les lieux communs et les clichés les plus purs de la comédie sentimentale américaine, "Un jour" déçoit énormément et offre une morne représentation de la passion amoureuse, c’est-à-dire plutôt plate, terne et sans visage et sans effusion. Jamais le film ne concorde parfaitement avec le scénario qu'il propose et c'est en fait dans des scènes sans sens véritable qu'il se perd pour ne jamais se retrouver. Qu'en tirer alors ? Certainement pas non plus l'évolution des personnages à travers les années qui n'apporte rien si ce n'est une petite dose de pathétique tout à fait inutile et soporifique. Cela dit, la fin a beau être originale et on ne peut pas le nier, elle n'apporte pas satisfaction pour autant, elle est même plutôt frustrante. Reste le plaisir coupable de regarder l'évolution de ces opposés qui s'attirent. Lone Scherfig, la réalisatrice, prend un malin plaisir à jouer sur les codes vestimentaires et musicaux de l'Angleterre des années 1990. Le scénario n'est clairement pas assez travaillé selon moi et parfois avec des incohérences (comment est-il possible que toutes ces choses ne se passent qu'uniquement à la même date, c'est impossible), et la réalisation est par moments un peu trop sommaire. Le rythme est lent, l’ambiance sympathique mais morose, voire déprimante par instants. La mise en scène est sobre, sans surprise, avec l’incontournable scène du mariage. Les dialogues font parfois sourire en restant assez convenus. On a cependant de très jolies scènes pleines de poésie, et très imprégnées de culture britannique et française, ce qui donne beaucoup de charme au film. Cela reste au final cependant un film de vacances, un film d’été ainsi qu’un film d’amour vraiment pas terrible et assez décevant tant la romance semble convenue et superficielle, et c’est malheureusement une adaptation de roman plutôt décevante pour ma part malgré le très bon talent des comédiens principaux (Anne Hathaway et Jim Sturgess) qui ne donne pas vraiment envie de découvrir le roman d’origine