A défaut de l’avoir vu au cinéma, s’il y a un film qui faut voir en DVD et même mieux : en Blu-ray, c’est bien "Gravity". Et pourtant, c'était LE film à ne pas manquer dans les salles obscures. Visuellement parlant, en tout cas. Malgré le fait que ce long métrage ait fait beaucoup parler de lui, j’étais loin de m’imaginer un tel spectacle. Et apparemment, je ne suis pas le seul car le spectacle offert était le principal thème de discussion concernant ce film. Bien sûr, nous avons tous eu l’occasion un jour ou l’autre de contempler à travers divers reportages de splendides panoramas offerts par notre belle planète bleue, que ce soit par des extraits vidéos ou tout simplement par des clichés photographiques dont nous gratifient de temps à autres les plus grandes agences spatiales.
Eh bien dites-vous que vous êtes loin du compte, car "Gravity" se distingue plus par ses qualités visuelles qu’autre chose. L’image est d’une pureté incroyable, et les prises de vue sont exceptionnelles. Osons le dire : le spectacle est saisissant !! "Gravity" n’est pas pour autant un film de science-fiction au sens propre du terme, mais plutôt une pure fiction qui tend vers le genre catastrophe, et qui nous confirme bien que la conquête spatiale transforme peu à peu l’espace pur en poubelle.
Les qualités visuelles sont si immenses qu’on peut se passer de la 3D (en tout cas sur nos écrans qui sont loin d'avoir la taille de ceux des complexes de cinéma), d’autant plus que le réalisateur Alfonso Cuarón use largement de plans séquences, ce qui a le don de mettre le spectateur en état d’homme d’équipage en observation. Cependant je ne peux juger de la 3D, puisque je ne l’ai vu qu'en version normale. Mais si la 3D est réussie, il y a fort à parier que l’immersion du spectateur n’en sera que meilleure dans cette folle aventure.
L’histoire est quant à elle des plus simples, ce qui explique qu’on puisse déplorer ici et là la maigreur du scénario. Ce n'est pas tout à fait faux, étant donné que ce dernier a été construit autour du "syndrome de Kessler", phénomène bien réel concernant les débris en orbite où chaque élément représente un danger potentiel à toute mission spatiale. Oui, comme je le disais un peu plus tôt, l’espace devient peu à peu une véritable poubelle, mais nous le savions déjà après tout.
Reste le casting, peu conséquent puisque seuls deux noms se partagent l’affiche : George Clooney et Sandra Bullock. Le tournage a dû être vraiment très particulier pour elle dans le sens qu’elle a été ballottée dans tous les sens par des marionnettistes maniant pas moins de 18 câbles liés à l’actrice afin de donner l’illusion de l’apesanteur. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est très réussi, même si cela a dû (au risque de me répéter) être très particulier pour la comédienne, mais aussi éprouvant, du fait qu’elle perdait toute maîtrise quant aux déplacements de son personnage. Une telle méthode a de quoi donner son lot de stress, ce qui s’avère très utile pour l’interprétation du personnage. On peut regretter cependant le côté trublion de son supérieur, car je ne pense pas vraiment qu’il y ait beaucoup de place à la plaisanterie lors d’une mission où toute erreur peut se révéler fatale. Néanmoins, cela a le mérite d’apporter un peu de fun, avec quelques répliques pour le moins... prémonitoires.
Quoiqu’il en soit, "Gravity" offre un spectacle grandiose que nul n’est près d’oublier, si somptueux que nous ne nous en lassons pas et que nous sommes presque tristes d’arriver si vite à la fin, ce long métrage ne nous donnant que 90 (petites) minutes de bonheur, à la fois visuel et sonore (superbe partition musicale de Steven Price qui accompagne très efficacement le film), où nous pouvons profiter tour à tour de l’impressionnant silence absolu régnant dans cet univers dans lequel les bruits ne se déplacent qu’à travers la matière (ce qui amène un son très particulier). Une œuvre totalement hypnotique.