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    Melancholia
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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 26 décembre 2013
    Je méprise Lars Von Trier, le trouvant trop glauque et anxiogène, tellement torturé qu'il en devient sordide et sinistre. Je me suis donc lancé dans Melancholia avec un très mauvais préavis, j’ai pensé que je me devais de le voir simplement pour ma culture cinématographique et confirmer mes préjugés et mon dédain profond pour ce foutu réalisateur. Alors merde, je me suis senti bien con au milieu du film, me rendant compte que j'étais témoin d'un grand moment de cinéma.
    Contrairement à tous les éloges qui sont fait dans les autres critiques, les 10 premières minutes ne m'ont guère plus. Bon, en même temps, je suis coincé derrière mon pc, en streaming 720p, j'imagine que l'imagerie semblait nettement plus impressionnante en salle. Pour être honnête, ces images étaient parfaites, sublimes. Le problème, c'est justement cette beauté trop lourde, avec des effets stylistiques trop appuyés, un jeu de lumières théâtral, des ralentis pompeux, et des couleurs beaucoup trop vives. Tout ceci m'a semblé totalement artificiel et chargé. Je me suis dit "Ah... Lars Von trier dans toute sa splendeur !" tellement l'univers me semblait lent, oppressif et presque gothique, trop lugubre. Le tout affirmé par le fameux Wagner, qui ne colle que trop bien à Trier je trouve, les gens jugeant sa musique trop pompeuse, trop riche et complexe, incompréhensible, voir prétentieuse. J'ai donc laissé passer cette introduction lourdement, en étant déjà fatigué par l'atmosphère proposée, très semblable à celle de l'introduction d'Antichrist, tout aussi sublime et exaspérante à la fois.
    Arrive ensuite le premier chapitre, changeant soudainement d'atmosphère. On assiste à une fête de mariage. La caméra est tremblante, portée sur l'épaule, alliant zoom et dézoom, et avancées instables. Ce visuel m'irrite, m'agace, m'énerve, et je sais pertinemment que c'est volontaire. Ah je déteste ce Trier !
    Puis, petit à petit, de fil en aiguille, une sorte de lenteur psychédélique s'installe, un pouvoir sensoriel se créé, la réalisation devient finalement une signature, un trait de caractère singulier et hyperréaliste. L'environnement prend place, les situations s’enchaînent sans but précis, sans scénario concis, juste pour la beauté de l'art et l'étalage d'un personnage instable, à l'image de la réalisation, sensible et agressif, à la fois détestable et pourtant attachant par sa fragilité. Une dualité des sentiments se met en place, la psyché humaine dans toute sa splendeur, entre cruauté et sensibilité. Le bonheur n’est jamais acquis, il n’est que passager, et la condition humain reprend le pouvoir, la mort est une fatalité. Là encore, j’ai bien retrouvé Lars Von Trier dans son grand pessimisme, seulement ce mal être est pour une fois d’une beauté sans nom.
    Cette première partie du film se déroule presque en temps et en heure, le spectateur étant enfermé dans cette triste fête, empreinte de mélancolie et de détresse, comme lorsque l’on est invité chez des amis et que l’on ne trouve pas sa place, on ne se sent jamais aussi seul que lorsque tout le monde autour de vous est heureux. Le bonheur semble être une obligation, et vous n’avez pas le droit de ne pas sourire.
    La deuxième partie s’ouvre, l’intrigue faisant peau neuve, le spectateur sortant de cette éprouvante virée festive, d’une grande poésie mais d’une mélancolie incommensurable. Le duo, et en même temps duel, Gainsbourg/Dunst est plus qu’admirable. Les actrices sont sublimes, dégageant une certaine nonchalance pouvant les rendre très vite ennuyeuses mais qui fait finalement tout leur charisme, à l’image du film dont la lenteur est insupportable pour les uns et de toute beauté pour les autres. Une nouvelle intrigue se hisse petit à petit, sans pour autant créer d’inégalité au sein du film, la poésie du tragique est glorifiée, le conditionnement humain est exposé dans son plus simple appareil, la peur de la mort, la peur de mourir seul, non seulement la peur de mourir mais surtout la peur de ne plus vivre, une vie que l’on aura pourtant toujours détesté. L’idée seule est tellement triste qu’aucun pathos, aucune mièvrerie n’est nécessaire pour créer une proximité avec le spectateur. L’émotion est pure, sans artifice, sans musique, sans cadrage travaillé, tout semble spontané, vrai, authentique, tristement humain.
    Le film se termine par cette sublime apocalypse dont personne ne sort vivant. Non, je ne suis pas en train de spoiler la fin du film car la mort est son essence même, une autre fin n’aurait pu être pensée, toute espérance sur la vie des protagonistes n’aurait été qu’illusion. La planète nommée Melancholia s’écrase donc, le message ne peut être plus clair : La mort arrive, la mélancolie l’emporte et l’homme n’a d’autre moyen que de nier son déterminisme jusqu’au bout (d’où la création de la cabane imaginaire).
    Au final, une œuvre lyrique aussi détestable qu’admirable. Ma critique n’a que très peu d’importance, car ici, tout n’est qu’émotion, une question de sensibilité, de sensorialité. Et le sensoriel ne s’explique pas, il se vit simplement.
    septembergirl
    septembergirl

    607 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 août 2012
    Un drame émouvant, empreint d'une atmosphère étrange et oppressante. Un film qui brille par ses plans de toute beauté, et par ses interprétations irréprochables. Une fin du monde lente et poétique, qui ne laisse pas indifférent !
    elbandito
    elbandito

    349 abonnés 964 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 septembre 2011
    Fidèle à l’état d’esprit du réalisateur danois, cet opéra poétique des plus pessimistes (fin du monde oblige) est divisé en deux parties, soit les derniers jours sur Terre du point de vue de deux sœurs que tout oppose, Justine et Claire.
    Le film s’ouvre sur une introduction formelle plutôt déstabilisante, composée d’images ralenties, façon tableau de maître sur fond musical de Wagner, mais s’achève sur une conclusion d’une émotion et d’une beauté visuelle sidérantes, l’impact de la planète Melancholia sur Terre. En revanche, les deux heures centrales sont interminables et d’un ennui mortel. Par ailleurs, Lars Von Trier doit être issu de l’école nihiliste pour que son seul et dernier message soit «life on earth is evil». Au final, si le film est effectivement emprunt d’une certaine mélancolie, il ne laissera en tout cas personne insensible mais s’avère beaucoup trop élitiste pour captiver un public large. Se limiter à l’étude d’une famille de bourgeois aigris et égoïstes est un choix personnel des plus curieux, car c’est un échantillon peu représentatif de l’Humanité, fort heureusement.
    traversay1
    traversay1

    3 645 abonnés 4 877 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 août 2011
    Melancholia. Qu’en reste t-il après ? Des images. Sublimes. D'un chaos et d'un K.O. De la fin d'un monde, et de la fin du monde. Si le silence qui suit du Mozart est encore du Mozart, celui d'après Melancholia est assourdissant et apaisé (normal, Wagner n'est pas Mozart). Paradoxal ? Certainement. L'idéal serait de voir Melancholia en ne sachant rien de son thème. Haïssons les critiques qui racontent le film de A à Z. Une ouverture et un diptyque. Trois segments dissemblables qui forment un ensemble bizarre. Mais beau. Le beau est bizarre. Le beau est bazar. Cette ouverture est fabuleuse. Muette. C'est un épilogue placé au début. Une idée géniale. A la fin du film, il faudrait pouvoir le revoir. Ce sera possible avec le DVD. En attendant, c'est notre propre esprit qui fait le lien. Et c'est un exercice stimulant. Un prologue en état de grâce. Des personnages comme englués, cloués au sol, extatiques et irradiants. Déjà morts ? Ou saisis au moment où ... Impuissants et vaincus.
    Premier acte : une longue limousine qui ne peut manoeuvrer sur de petites routes, bloquée, les mariés avec eux. Impuissance. Déjà, ou encore. C'est la scène préférée de von Trier, paraît-il. Ce n'est pas étonnant. Elle est cocasse et elle distille un certain malaise. Le ton est donné.
    Soirée de mariage. Deux soeurs. Claire, pragmatique mais angoissée (Gainsbourg) ; Justine, la mariée, volatile et dépressive (Dunst). Deux planètes opposées. Le film s'intéresse à leurs satellites, des tas de personnages qui s'agitent dans un théâtre de pantomime. Cynisme, gaité forcée, répliques assassines. Et une Cassandre se fait entendre. On ne l'écoute pas. La fête se poursuit, Justine s'enfonce et renonce à ce monde factice. Elle n'est plus là, au milieu de cette noce stupide. La fête est finie.
    Deuxième acte : les invités et le mari sont partis. Huis-clos à ciel ouvert. Une planète grossit dans le ciel, se dirige vers la terre. Les deux soeurs se retrouvent à nouveau. Mais tout a changé, leurs rapports se sont inversés. Claire panique, Justine se reconstruit. Parce qu'elle sait. Cassandre ne dit rien. Impuissance, toujours. Elles sont comme engluées, clouées au sol.
    La lumière viendra de l'apocalypse. La beauté, aussi.
    Misanthrope, pessimiste, Lars von Trier l'est depuis toujours. Dans Melancholia, il transcende ces sentiments pour donner une oeuvre d'art. Contrairement à ce que certains peuvent penser, il est meilleur cinéaste quand il devient simple et lisible, pas quand il fait dans le symbolique grotesque et sordide (Antichrist). A chacun son point de vue.
    Melancholia est le plus beau film de fin du monde avec En quatrième vitesse d'Aldrich. Les deux films ne se ressemblent pas. Ils ont pourtant en commun d'être ouverts à de nombreuses interprétations. C'est la magie du (grand) cinéma, créer une histoire et laisser des interstices pour que l'imagination du spectateur s'y engouffre. C'est comme ça depuis Méliès et ce le sera toujours. Jusqu'à la fin du monde.
    Jérémie
    Jérémie

    148 abonnés 755 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 mars 2018
    Je n’ai rien aimé de ce film. D’emblée, le pseudo aspect poétique me fatiguait. Ensuite, de longues tirades inutiles pour gonfler un film catastrophe sans saveur. On sait où on va dès le départ. Le film se veut comme une photographie intemporelle, mais c’était est rien. Le réalisateur essaie de meubler cette absence totale de scénario en confrontant deux visions différentes de deux sœurs de la « fin ».
    Un film dénué d’intérêt et de tout divertissement, à éviter !
    JokerDreizen
    JokerDreizen

    295 abonnés 310 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 21 septembre 2011
    Une fin du monde dans le cadre d'un mariage amer qui part en sucette. A vrai dire, malgré les excellents avis lus sur Allociné, je savais pas trop à quoi m'attendre. C'est après 5 petites minutes d'images perturbantes à la "Tree of life" que le film part dans le drame et dans le style "caméra à l'épaule". Alors une seule question à Lars Von Triers : Pourquoi ? Pourquoi gâcher le plaisir du spectateur avec une caméra mettant si peu en valeur l'égarement de Kirsten Dunst en mariée complètement perchée, loin d'être aussi épatante qu'on l'aurait cru ? Je vais être honnête, j'ai trouvé la première heure du film mortellement ennuyeuse, sans rien relever d'intéressant. Reste Kiefer Sutherland en beau frère qu'on aime ou qu'on n'aime pas mais que la présence a rendu, pour moi, la séance un tantinet plus agréable (avec tous ses "unbelievable"). Finalement, le film vire au drame du personnage de Charlotte Gainsbourg, confrontée à une peur grandissante face à Melancholia, inquiétante planète bleue dont la silhouette grandit de jour en jour. Le sentiment de vide s'est progressivement emparé de moi, associé à l'ennui qui, au milieu du film, m'a confronté à une irrésistible envie de dormir. C'est finalement dans la dernière demi-heure que l'angoisse des personnages s'installe, mêlée à la fascination. Un final réussi, pour le coup, qui ne rattrape hélas pas le film dans sa globalité, porté par des critiques presse exaspérément élogieuses (à mon avis). Libre à chacun d'aller le voir pour se forger un avis, car Melancholia reste une fin du monde peu commune, portée par des interprètes qui, sans m'avoir bouleversé, fournissent une prestation qu'aucun ne pourra qualifier de mauvaise.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 096 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 août 2011
    Dans la famille artistes lourdingues je demande LVT ! Oui LVT est un gros lourdaud sans grande subtilité, je veux bien le reconnaître, ses blagues ne sont pas les plus fines et on ne peut pas dire que antichrist soit le film le plus léger du monde (de même que Dancer in the dark), seulement j'adore ses films, et celui ci ne fait pas exception. Ce mec aussi maladroit qu'il puisse être possède quelque chose (peut-être même qu'il ne le fait pas exprès, je pense que Antichrist est un bon film, que LVT a réussi à faire malgré lui), il arrive à mettre dans ses films ce qui rend l'humanité si dégueulasse, mais parfois aussi en même temps si belle, cette dichotomie, sans que justement ça soit lourd, appuyé, expliqué à outrance, c'est juste comme ça.
    Le film parle de deux soeurs, et s'ouvre sur une introduction très antichristienne, ralentis, objets qui tombent, j'ai eu un doute sur le fait de reprendre le procédé de son précédent film, mais bordel c'est beau, c'est juste beau, il faut se laisser conquérir par cette scène, certes qui n'est pas d'une subtilité folle, mais d'une beauté certaine. Elle a quelque chose que je n'avais pas encore vu au cinéma, en bidouillant l'image pour obtenir des effets qui rendent superbement.
    Le film commence superbement, je n'ai rien à redire, ça annonce déjà la beauté plastique du film. Parce que si le film est tourné à la LVT, c'est à dire caméra à l'épaule n'ayant pas peur du faux raccord qui va chercher les personnages, les suivre, tourner auteur d'eux, le film est un régal pour les yeux, il y a des scènes de toute beauté, dont une splendide où à gauche à la Lune éclaire le jardin d'un jaune et à droite mélancholia éclaire le jardin d'un bleu, et on voit Gainsbourg regarder ces deux astres, c'est sublime, on peut détester le film, mais on ne peut pas dire que c'est pas beau.
    Alors le film est divisé en deux parties, une fois l'introduction passée, une première axée sur le mariage de Justine (Dunst), ici pas question de melancholia, c'est à la fois surprenant et bien trouvé, on voit alors les personnages évoluer se haïr dans tout ce que l'âme humaine a de plus dégueulasse et d'immonde. Certes c'est aussi un peu drôle, grâce au personnage de John Hurt (globalement le casting est hallucinant), ou bien grâce à la méchanceté de la mère (Rampling, juste énorme), qui est à la fois drôle mais donne aussi un ton très amère à cette première partie.
    Cette partie présente le caractère de Justine, dépressive sur les bords, mal dans sa peau… Et s'achève sur une phrase magnifique, très flippante.
    J'ai l'impression qu'il ressort de ce mariage quelque chose de très pessimiste sur l'âme humaine, d'amer, de misanthrope, et ce n'est pas pour me déplaire.
    Durant la seconde partie il est enfin question de melancholia et on suit le personnage de Gainsbourg : Claire. On sent cette attente, cette crainte de cette planète, mais cette partie possède quelque chose de beau, qui n'est pas seulement plastique, c'est aussi quelque chose sur la beauté de l'âme humaine (tout en traitant toujours de sa méchanceté), je ne veux pas spoiler, mais le final est magistral, durant le film LVT n'a pas peur de mettre de la musique à fond les ballons, mais là il décide de filmer Gainsbourg pleurer, sans mettre de musique, et bordel c'est beau, beau parce que la musique ne vient rien surappuyer, ne privant pas le spectateur de son émotion, pour dans le final se lâcher niveau musique et faire vibrer la salle de cinéma et le spectateur avec, rien que pour cette scène il faut voir le film au cinéma, pour sentir le siège vibrer durant cette scène sublime.
    Et puis ces trois personnages, où aucun n'est dupe, jouant tous le jeu jusqu'à la fin, c'est vraiment beau, je pense qu'il n'y a pas d'autre mot, même si l'acceptation de la mort n'est pas une chose facile.
    En tous cas je pense que Gainsbourg aurait mérité un prix à Cannes avec Dunst tant elles sont toutes les deux monumentales (un prix groupé en somme). LVT sait filmer les femmes, les rendre belles malgré l'âge, malgré les tourments et ceci sans chercher à les sublimer.
    En tous cas ceux qui n'aiment pas LVT vont détester ce film et ceux qui adorent vont adorer, car ses défauts sont toujours les mêmes, pour toujours les mêmes qualités, mais ce film là a quelque chose de très sensoriel, très puissant et de vraiment unique.
    D'ailleurs il a été présenté à Cannes en même temps que le Malick, où il y a des scènes similaires avec des photos prises par Hubble, où on voyage dans la photographie, les étoiles avançant vers nous, j'ai préféré voir ça dans le LVT, car ça arrive à un point donné dans le film, où ça a un sens (sens qui est explicité par un dialogue durant la seconde partie).
    En tous cas le film est fascinant, là LVT n'a pas créé une symbolique comme dans antichrist, juste des personnages confronté à l'impossible. Et c'est beau.
    Le personnage de Dunst est vraiment sublime durant la seconde partie, la froideur de son visage…
    Vraiment un beau film.
    B-Lyndon
    B-Lyndon

    81 abonnés 45 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 janvier 2012
    Un visage. Des cheveux trempés dans l'eau. Dans l'or. Des yeux azurs qui ne fixent rien. Un visage lumineux aux traits durs, terrifiant de pâleur et de beauté crispée. Derrière, des ailes tombent, lourdement. Le ciel n'est pas tout à fait sombre, des touches roses s'y parsèment, discrètes... Et le plan dure. Infiniment. Apparaît, soudain, sans fondu, une somptueuse image : un château élevé derrière une pelouse, verte, étendue, comme infinie, où dessus erre une silhouette blanche, fixant un cadran solaire, lui même regardant le soleil mourir, comme aujourd'hui le monde... Et encore, le plan dure. Puis, c'est un tableau, un vrai, qui s'affiche alors. Il s'agit de couleurs froides, pâles, noyées dans un blanc de neige où des chasseurs progressent. Des arbres s'y tiennent, des feuilles de cendres tombes : le tableau, brûle... Cela continue, et le pourrait encore. Un morceau de Wagner se délivre doucement, des notes comme chuchotées parsèment un autre plan, cosmique cette fois : une planète, la notre, et non loin de là, une lanterne rouge, se rapprochant...Puis, des personnages, enfin : la mère, courant sur l'herbe, son enfant dans les bras, échappant à la mort, pour quelques secondes encore, le temps de quelques battements, de quelques souffles, de quelques pas. Des pas, mués en galops pour ce cheval qui dans l'obscurité de la nuit, s'affaisse, se meure, s'écrase désespérément contre le sol. Des pas devenant battements, pour ces papillons qui, nombreux, paniquent, volent dans l'espace pour échapper au néant, qui guette, si proche...Encore, toujours : le plan dure, dure, dure. Jusqu'à ce que le plus beau survienne : la mariée sortant d'un marécage, sa robe empêtrée dans des filets de boue, courant toujours au ralenti, fugace lenteur. C'est la lumière sortant des ténèbres, c'est ce qu'est le film : la beauté surgissant de l'horreur, l'image sublimée du néant, mais du néant de soi : la dépression, la mélancolie, la tristesse. Lars Von Trier transforme ses lubies pessimistes en œuvres d'arts contemplative. Son regard brutal et sans pitié envers l'âme humaine en série de visages froids et durs, tableaux désincarnés reflétant le vide des êtres. Il fait de sa mélancolie un pouvoir de voyance, de connaissance, et de Justine (magnifique Kirsten Dunst) un prophète annonciateur de l'état du monde : "La vie sur terre est mauvaise", dit-elle alors à sa sœur, Claire, les cheveux en pagaille, l'air absent. Melancholia n'est donc pas un film sur la fin du monde. Pour le cinéaste, celle-ci est constante : le monde n'existe pas, les hommes ne sont que vide. Ici, le mari de Claire (Keiffer Sutherland, qui pour une fois ne pourra sans doute pas sauver le monde : belle ironie de la part du cinéaste) croit pouvoir acheter le bonheur ; et des collègues de Justine, sur les nerfs, viennent parler business, la harcèle à tout moment sur le travail à accomplir. Tout est vain, inutile. Plus que d'un cauchemar, le film est un rêve à la beauté envoûtante et à l'épure grandiose. Sa caméra est tremblante, en mouvement, tout le temps sur l'épaule, nerveuse, rageuse, mais parfois, retrouvant une certaine stabilité, elle inonde l'oeuvre de moments de pures instants de poésie esthétiques : Justine accueillent Melancholia, nue au bord de la rivière, pour une première fois sereine. La scène est trouble, belle, dérangeante, étrange. La planète Melancholia devient à ce moment là une possible incarnation de Justine, elle-même l'incarnation certaine de la mélancolie. De leur rencontre se dégage un sentiment d'harmonie véritable, échappant vraisemblablement à Claire, sœur de Juliette, observatrice de la scène. Celle-ci (tout simplement excellente Charlotte Gainsbourg), héroïne de la deuxième partie, cette fois antérieur à celle (un poil trop longue) du mariage attribuée à Justine, se rend compte qu'elle a tout à perdre : son fils, son mari, ses amis, et au contraire de sa sœur, cherche un moyen d'y échapper. Von Trier la regarde avec ironie, l'enferme dans des cadrages oppressant, la perd, cruel et sans pitié : de cela se dégage un bouleversement rare, une compassion à l'état pur. Et ce jusqu'à sa fin, plan somptueux et terrible : Justine et Claire, opposées mais main dans la main, et le fils de la seconde, (étonnant de justesse) ; allongés sous un simple tipi formé de quatre cinq branches attachées : Von Trier place, dans la grandiloquence, une touche de simplicité infantile et innocente. Et fait monter Wagner, comme il le fit au prologue, jusqu'au moment de la fin : Melancholia terminant sa course sur la terre, s'écrasant dessus désespérément, la mélancolie s'amoncelant donc définitivement sur les êtres. Point d'orgue et point final d'une œuvre grandiose. Fugace et contemplative, hurlante et douce : immense. 18/20.
    Caine78
    Caine78

    6 797 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 février 2012
    Adulé par la plupart, détesté par quelques-uns, légèrement controversé : le moins que l'on puisse dire, c'est que « Melancholia » n'a pas laissé indifférent. Cela n'a pas non plus été mon cas, même si je suis un peu partagé. C'est toutefois le positif qui l'emporte : un vrai sens de la mise en scène, des choix très audacieux, quelques grands moments... Le dernier film de Lars Von Trier s'avère infiniment plus riche que son précédent et atroce « Antichrist ». Faut-il pour autant le considérer comme un chef d'oeuvre absolu? Je n'en suis pas sûr. On sent que le réalisateur danois aime bien se regarder filmer, et l'intensité s'en ressent à plusieurs reprises au point que l'on s'ennuie parfois un peu. De plus, si la première partie nous offrait avec ce mariage tournant en pugilat une vraie tension, c'est moins le cas de la seconde, moins puissante malgré un ton désespéré très bien rendu. Reste une beauté formelle indéniable et une oeuvre qui a quand même de la gueule : à défaut d'être dithyrambique, ce « Melancholia » m'a paru digne d'intérêt.
    Aurélien Vaillant
    Aurélien Vaillant

    14 abonnés 23 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 juillet 2013
    Ni un chef-d’oeuvre, ni un navet. Juste un film pas mal de Lars Von Trier avec les qualités et les défauts qu’on lui connaît. Indéniablement plus fin qu’« Antichrist », le réalisateur parvient à mettre le doigt sur des aspects intéressants de la psyché humaine, notamment dans ses rapports à l’altérité et à la mort, sans tout à fait parvenir à faire oublier quelques longueurs et pesanteurs. Pourquoi, alors, tant de battage et de positionnements extrêmes sur ce film? À croire que les critiques redécouvrent la façon de réaliser de Von Trier à chaque nouveau film, et se montrent incapables de l’aborder autrement qu’en extra-terrestre (ce qu’il n’est assurément pas, même s’il tente de nous convaincre du contraire).
    Bricoleur et manipulateur, Von Trier aime à embobiner son monde (et lui-même, car je doute qu’il soit tout à fait conscient de cet état de fait). Depuis l’invention de son fameux « dogme », il a toujours prétendu faire du cinéma « à part », mêlé d’expérimentations et d’un farouche « refus de la compromission ». L’objectif revendiqué d’une telle démarche serait d’approcher à la plus complète authenticité. Ce qui est loin d’être toujours le cas voire aboutirait plutôt à l’effet inverse : la mystification pure et simple du spectateur qui ne sait plus où il en est. La violence émotionnelle extrême des scènes, couplée à des innovations formelles déroutantes, se révélant presque toujours efficace à déstabiliser et à « orienter » son public.« Dancer in the dark », véritable prise en otage des affects, en est le meilleur exemple à mon sens : film qui lui valut la palme d’or, et le demi-désaveu confus de la critique à peine l’effet immédiat dissipé. Le plus fort, c’est que cette « efficacité » vous prend aux tripes même quand vous en êtes prévenus et que vous ne reconnaissez pas de qualités à ce que vous êtes en train de voir (j’ai eu la boule au ventre en regardant « Antichrist », tout en le trouvant lourd et misogyne). On aurait pu croire néanmoins, après une demi-douzaine de films du fieffé danois, les critiques suffisamment avisés sur « l’effet Von Trier » pour ne pas nous donner du « Chef-d’oeuvre instantané » ou du «pose narcissique d’ado attardé » à peine les portes de la salle franchies. Dans un cas comme dans un autre c’est passer à côté des vrais enjeux de sa réalisation, pour ne se centrer que sur la façade formelle tapageuse et les frasques du réalisateur. En effet, en dépit des travers que nous venons d’aborder, Von Trier reste un cinéaste intéressant, qui sait à ses heures exprimer des réflexions pertinentes et bien senties sur la société. Il serait dommage de ne voir en lui qu’un adepte du gadget visuel ou un imposteur du grand écran.
    « Melancholia » est un peu tout cela à la fois : un peu expérimental (surtout au début), excessif, pompeux par moments, touchant et vrai à d’autres… Avec une balance positive du côté des qualités.
    Le prologue, composé de « tableaux » surréalistes et prophétiques annonçant les thèmes-clés du film, est effectivement d’une grandiloquence à couper le souffle. Ces prédictions oniriques de mauvais augure, grassement soulignées par du Wagner, nous sont balancées au visage sans préambule, ni grille de compréhension permettant de se les approprier. D’où malaise, choc, et, éventuellement, fascination. C’est là la principale expérimentation formelle du film. Il faut un petit moment pour s’en remettre sur le coup, mais on ne peut dénier une certaine efficacité au procédé par la suite : les images nous reviennent au cours du film, au fur et à mesure que nous pouvons les associer aux scènes auxquelles elles se réfèrent, comme une toile de fond fantasmatique et vaguement ésotérique. Idée intéressante que de tenter de nous rendre dépositaires des visions de Cassandre/Justine, d’essayer de nous faire partager son état d’esprit. Mais, une fois encore, Von Trier se révèle incapable d’intégrer harmonieusement l’artifice et à en gommer la lourdeur. Même si le « truc » fonctionne, on voit beaucoup trop les fils. Le reste du film est dans l’ensemble tout à fait honnête, et l’on est contents de retrouver une réalisation plus classique après le déballage de l’intro.
    La dépression de Justine constitue indubitablement la toile de fond de « Melancholia » (le titre parle de lui-même), au point de se demander pourquoi Von Trier a décidé de nommer « Claire » la seconde partie du film, Justine apparaissant d’emblée comme le personnage principal autour duquel toute la thématique du film va tourner. La première partie, l’échec du mariage de Justine, met en scène avec beaucoup d’intensité (bien que de façon un peu systématique) la façon dont la jeune femme est rattrapée par ses démons au moment de ce qui aurait dû être son « apothéose ». La faille de Justine n’apparaît pas immédiatement (on pourrait l’imaginer au départ comme plutôt heureuse de l’événement), mais se fait jour peu à peu, par petites touches, jusqu’à saturer toutes les relations entre les personnages et devenir l’enjeu principal de la réunion. Il y a là quelque chose de « Festen » : une déliquescence généralisée provoquée par le refus, irréductible, du personnage principal d’adhérer à l’événement fédérateur. Justine envoie tout valdinguer car elle ne parvient plus à faire semblant. Le beau vernis s’écaille, laissant apparaître tous les squelettes au fond du placard qui plombent la vie de l’héroïne et de ses proches : tensions, rancoeurs, calculs, désamour, lâcheté, égoïsme, dégoût de soi et des autres… Mais la comparaison s’arrête là, car si les révélations dans « Festen » (pour terriblement brutales qu’elles soient) avaient quelque chose de libérateur, les médiocrités mises en évidence par le comportement de Justine ne sont que l’aveu d’un échec personnel, et n’ont rien de secret. Justine est minée par autre chose, d’une façon bien plus profonde et intime, qui surpasse les circonstances et les travers de ses contemporains. Quelque part, elle se fout de ce qui l’entoure, et sa tendance à tout faire merder n’est que l’expression de cette faille identitaire, un genre de pulsion autodestructrice fondamentale.
    C’est à cette pulsion de mort que vient faire écho, dans la seconde partie, l’entrée en scène de Melancholia (pour ceux qui n’auraient pas compris la subtile allusion). La planète errante, et potentiellement meurtrière, apparaît comme le prolongement du spleen de Justine qui trouve en elle la voie de son anéantissement. Sorcière ayant attiré le malheur sur le monde ou simplement devin, la Femme, incarnée par Justine, est une fois encore marquée du sceau du surnaturel, et présentée comme émissaire naturel des forces invisibles. Sous un angle de lecture moins mystique, on pourrait également présumer que Justine tire une forme de lucidité exacerbée de sa profonde dépression. Rien ne lui important vraiment, elle n’a aucun tabou à voir au fond des choses.
    Elle s’oppose, en tout cas, diamétralement à son beau-frère. Celui-ci, un peu à la façon du mari psychanalyste dans « Antichrist », est un modèle de rationalisme « masculin ». Scientifique et cartésien, il oppose aux sombres présages de Justine le farouche optimisme de l’occident chrétien, sûr de son pouvoir sur la création. Il ne peut avoir tort, car cela impliquerait de trop graves conséquences pour lui, sa famille et l’Humanité. Il possède la Foi, il veut croire. C’est ce qui causera sa perte. Quand il comprendra son erreur, il ne pourra l’assumer et se suicidera pour ne pas avoir à faire face aux conséquences de son entêtement. Justine, elle, n’a pas besoin de croire : elle sait. Elle n’a donc aucune raison de s’effondrer. Elle part se baigner à poil dans la rivière, telle l’Ophélie d’Hamlet, quand tous les autres courent en tout sens comme des poulets décapités.
    C’est là tout le paradoxe du final : au moment où toutes les personnes « sensées » auront perdu leur capacité d’agir et de penser face à l’imminence de la catastrophe, c’est elle, la dépressive nihiliste, qui va prendre les rênes et se charger de guider sa sœur et son neveu lors de leurs derniers instants. C’est l’insensée qui va trouver un moyen, certes tout symbolique, pour rétablir un peu de sens quelques minutes avant l’apocalypse, pour parer d’un peu de magie l’horreur de l’agonie. Pas pour elle (elle n’en a nul besoin), mais pour sa sœur, manifestement incapable d’empêcher sa propre angoisse de se communiquer à son fils, et plus encore pour son neveu, qui est le seul à l’avoir vraiment accepté comme elle est.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    400 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 novembre 2014
    Voilà pourquoi Lars von Trier est un cinéaste d'exception, "Melancholia" reste à ce jour un de ses films les plus abouti dans une filmographie déjà parsemée d'œuvres de qualité, mais celui ci réussi un tour de force des plus spectaculaire en proposant une vision intimiste de l'apocalypse, loin des blockbusters hollywoodiens, pied de nez fantastique. Après je ne sais pas si LvT voulait surfer sur la hype 2012 et des prédictions mayas, mais force est de constater que le film était sorti au bon moment (courant 2011) pour jouer avec l'angoisse inconsciente des spectateurs et en tirer une version poético-terrifiante de la fin du monde.

    "Melancholia" est un film fataliste, cette gigantesque planète bleue va nous percuter, on le sait, ce flash-forward en guise d'introduction nous percute, d'un esthétisme époustouflant sous les violons de Wagner, le reste du long métrage ne sera qu'une lente agonie vers l'inéluctable. Et Lars est un type malin et indomptable, il n'entends pas nous divertir, il nous l'annonce même implicitement dès le début de la seconde séquence avec cette limousine ayant toute les peines du monde à traverser les routes sinueuses des bois amenant à ce château où se déroule le mariage de Justine, cette scène n'a pas de sens, placée là presque comme un avertissement signé par le réalisateur "Attention vous allez patiner !".
    Cet acte de la cérémonie ratée semble presque interminable, mais c'est à mon sens complètement justifié et volontairement dépeint comme ennuyeuse et triste, on y voit en elle seule l'évolution du personnage de Justine incarné par Kirsten Dunst, d'abord paraissant comme une petite poupée souriante pour brusquement dériver dans une déprime quasi incompréhensible, par la suite on "comprendra" ce comportement, Justine est décrite comme une femme clairvoyante, elle sait les choses, elle sait qu'elle vit ses derniers jours, ainsi débute une lente descente aux enfers qui semblera lui enlever sa substance vitale et son insouciance.

    Là où le film est réussi c'est grâce à son ambiance, les yeux rivés vers le ciel cette étoile sonne comme une menace pour les uns, une beauté inoffensive pour les autres, mais elle ne laisse pas indifférente, le shining de Justine nous effraie et l'espoir de John (Kieffer Sutherland) semble presque déconcertant de naïveté et de positivisme, le seul personnage qui a le cul entre deux chaises est celui de Claire (Charlotte Gainsbourg), au final c'est celui vers lequel on préfèrera s'identifier en quelque sorte, après tout l'introduction pouvait tout aussi bien être un rêve.

    von Trier garde son habitude à dresser des plans fabuleusement esthétiques pour les imbriquer dans ce style caméra à l'épaule, lointain souvenir du Dogme 95, les non initiés pourront être perplexes mais les habitués seront confortablement installés dans cette réalisation atypique et brillante. Les performances de Dunst et Gainsbourg sont parfaites, Lars a du bon à être odieux avec ses actrices, il arrive véritablement à en extirper le meilleur, la première étant légitimement récompensée à Cannes (comme Björk l'avait été pour "Dancer un the Dark"), globalement la mise en scène est un sans faute.

    Le second acte nous dévoile plus précisément l'évolution pessimiste de Justine, la désincarnation du personnage et son rapport réceptif à la planète géante est encore plus effrayant car il nous convainc définitivement de la finalité de cette chute en avant, le cadre intimiste est loin des codes préconçus du thème de l'apocalypse (comme l'avait fait Shyamalan pour celui de l'invasion extraterrestre avec "Signs"), et ça a le mérite de convaincre car retranché et minimaliste. S'en suit un crescendo émotionnel personnifié par l'angoisse de Claire contrastant avec l'acceptation de Justine, le chaos se rapproche lentement mais sûrement, inévitable et sans espoir, les réactions sonnent admirablement juste et le final est franchement incroyable de puissance et de grâce.

    "Melancholia" nous plonge littéralement dans l'agonie sombre et sinistre de la perdition terrestre et de la désincarnation humaine, nullement accroché à tout conformisme et ne songeant pas à prendre son spectateur par la main, fascinant, puissant et beau, un film limite jouissivement neurasthénique et misanthrope, pas de doute Lars est un grand.
    cylon86
    cylon86

    2 547 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2011
    La fin du monde vu par Lars Von Triers est à la fois magnifique, envoûtante et déconcertante. Comme chacun de ses films, "Melancholia" est inclassable, il fascine presque autant qu'il énerve. Choisir de filmer la fin du monde d'une manière aussi intimiste et donc anti-hollywoodienne est une idée géniale et la première partie du film est à mes yeux la plus réussie, avec toutes ces apparences qui se fissurent, ses conflits tapis dans l'ombre et dans le coeur de chacun et son défilé d'acteurs tous formidables (John Hurt aussi génial en vieux cabotin que Charlotte Rampling en vieille mégère). La seconde partie se concentre sur la relation entre les deux soeurs que sont Justine et Claire, permettant à Charlotte Gainsbourg de prouver qu'elle méritait tout autant le prix d'interprétation féminine que Kirsten Dunst, qui paraît si fragile mais si forte. Il ne faut pas oublier Kiefer Sutherland, tout aussi génial et puis aussi les images superbes que Von Triers gâche par sa mise en scène sans cesse en mouvement. Pas un plan n'est fixe, il faut que la caméra bouge même si c'est inutile et que ça donne la nausée. Ce choix assumé agace autant que la torpeur dans laquelle entre le film à quelques moments. Mais l'ensemble reste d'une beauté et d'une poésie rarement vue pour une fin du monde.
    7fabcool7
    7fabcool7

    56 abonnés 595 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 mars 2013
    Oui c'est vrai de très très belles images complètement mélancoliques à la limite du macabre surtout au début, mais le film est un peu trop long de 20-25 minutes...Qq moments ou on s'ennuie quoi - Le mariage dure trop longtemps et dans la seconde partie ça manque tt de même de personnage; je trouve...Heureusement aussi que la somptueuse Kirsten Dunst est présente dans ce film.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 25 mai 2014
    Mon film favori à l'instant où j'écris ces lignes. Narrant l'histoire de deux soeurs, Claire et Justine, le film opère un long crescendo, un véritable opéra vers la fin du monde. Tandis que la mélancolie atteint de plus en plus profondément Justine, la planète Melancholia approche de la Terre, et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Elle est là, la force principale du film : montrer frontalement le désespoir latent, insidieux, menant à l'auto-destruction, hyperboliquement étendu à la fin de la vie de tout être.
    Grandement assisté par les performances géniales de Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg, par la mise en scène tantôt retenue (due à une application exemplaire du Dogme 95), tantôt empreinte d'un baroque grandiose, par la symphonie Tristan und Isolde de Wagner, au delà de tout qualificatif, utilisée parfaitement de manière exclusive et répétée, par la psychologie TRES fine de chaque personnage, par les rapports entre les deux soeurs, par... la fin (meilleure scène de l'histoire du cinéma à mon sens...) : le film est un véritable chef d'oeuvre, terrassant, fascinant, complexe, terrifiant mais sublime, mélancolique mais lumineux. Inoubliable et hantant.
    carbone144
    carbone144

    94 abonnés 775 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 août 2012
    Je rejoins certaines critiques qui disent déjà clairement ce que je pense : c'est très bien réalisé, c'est très joli, l'interprétation est juste, mais au bout d'un moment, on finit par se demander où l'on va et sans véritable surprise, l'aspect mélodramatique de se film m'a exaspéré. A quoi ça sert ? pourquoi après deux heures, en arriver là ? finalement pas très intéressant. Dommage. Le début avec les images en mouvement sont magnifiques.
    Les meilleurs films de tous les temps
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