' Ach je vais faire un nouveau film et ça sera un chef d'oeuvre d'anticipation. D'abord je vais faire une longue séquence au ralenti, comme on a fait pour Antichrist, avec une bonne musique classique bien allemande ! Comme c'est la mode en ce moment et pour faire comme les grands du septième art je vais bourrer le film d'images de l'espace, de planètes, de belles nébuleuses. Ah oui, j'oubliais, Ach, je vais faire plusieurs parties, parce que ça fait classe et les gens pourront reconnaitre mon cinéma ! Je vais les plonger dans l'univers de la petite bourgeaoisie, parce que ça fait classe et tout le monde fantasme dessus ! Mais je vais finir subtilement par une morale parce que je suis intelligent ! Allez on bouge la caméra ! Ach ! ' ... ... ... "Melancholia" commence par dégouter le spectateur, ou bien l'aveugler en lui faisant croire à de la beauté par des artifices pompeux et ridicules, à voir selon les spectateurs... Le génie allemand nous révèle un prologue digne de son Antichrist. Une scène au ralenti sur fond de musique classique, mais cette fois, il numérise le tout. Et là, ça devient un calvaire visuel, les cinq premières minutes sont hideuses à part peut être les plans des planètes (mais ça n'engage que mon obsession pour la représentation de l'espace au cinéma...) et encore parce que autant voir un 2001 ou "Tree of Life". Le reste est dégoutant, le numérique est d'une laideur insoutenable, à en faire mal au crâne dès le début du film. De la science fiction, des couleurs et des lumières plus tape à l'oeil les unes que les autres, ça se veut esthétique, révolutionnaire, c'est lamentablement ridicule et prétentieux. Enfin, après l'un des plans les plus réussis, la colision des planètes, vient ce fameux panneau style Antichrist "LARS VON TRIER MELANCHOLIA"... Puis on arrive sur Terre, oui, sur Terre, à l'entrée d'un grand manoir de bourges, dans une limousine. Là c'est l'horreur visuelle. Lars Von Trier ne sait pas filmer. Il filme comme un gosse de huit ans qui voulait essayer la caméra de son père. Les mouvements floutent l'arrière plan, et parfois même le premier, les zooms incessant donnent réellement mal à la tête, et ça n'arrête pas. Dans tout ce passage dans la limousine, faussement drôle, la caméra n'est jamais stable, ça bouge, ça bouge. Pourquoi ? Pourquoi ne pas mettre un trépied, pourquoi ne pas faire un plan fixe ? Ils arrivent au manoir et là c'est pire la caméra s'affole. La longue séquence du dîner ne change pas, zooms, zooms, caméra qui fait un 180 à toute vitesse et on décroche. Même dans des espaces clos, dans des plans ou gros plans, trop nombreux au passage, l'image n'est jamais stable. Les cadres sont laids. Il arrive même à faire à un moment un 180° rapide pour enchainer sur un autre plan, un autre cadre fixe. A quoi ça sert ? Qu'est-ce qu'il veut dire en filmant comme ça ? Après ceux qui comparent ce film à la merveilleuse Palme, ça m'horripile, les mouvements de caméra de Malick sont sublimes, fluides et ne floutent jamais l'image. Chez Von Trier, les zooms brutaux rendent flou tout l'écran pendant une fraction de seconde. Et c'est déjà trop. Von Trier doit absolument changer de métier, arrivé à cannes, à ce stade avec un tel déchet cinématographique, c'est une arnaque, c'est révoltant. Comment tous les critiques ont pu se masturber sur ce film ? Je suis resté jusqu'au bout, avec beaucoup de peine. En plus de ça le film est servi par des acteurs médiocres. Sutherland est ridicule, Gainsbourg jamais crédible, comme tout le film, et Kirsten Dunst mérite t-elle vraiment son prix... seul John Hurt tient la route et c'est dommage qu'il se barre aussi vite. Techniquement immonde, scénaristiquement inintéressant, suivre les caprices et le mal de vivre de la petite bourgeoisie pendant une heure pour nous servir une morale nihilliste à deux francs trois pièces à la fin de son chef d'oeuvre : "La vie sur Terre, c'est mauvais" TAN TAN TAN... Quelle claque ! Personne ne regrettera la Terre, la vie sur Terre c'est mauvais, oui surtout surtout si c'est pour nous servir un tel déchet nihilliste anti artistique. "Melancholia", j'étais sceptique... Sceptique seulement... Je suis sorti dégouté, dégouté par un cinéma éxecrable, long, lent, pompeux, inintéressant... ... ... Et puis merde, c'est une merde.