Il est peu dire que le dernier Tim Burton n'a pas fait l'unanimité. Pourtant, je dois avouer qu'après un « Alice au pays des Merveilles » décevant, ce « Dark Shadows » m'a globalement réjoui. On pourra toujours émettre des réserves, à l'image de personnages secondaires parfois inexploitées, ou encore le fait que Burton ne réalise plus de scénarii originaux. Reste qu'au milieu d'un septième art devenu terne et sans étincelles, un magicien comme le réalisateur d' « Edward aux mains d'argent » est indispensable. J'ai pris en effet beaucoup de plaisir au milieu de cet univers toujours aussi élégant et personnel visuellement, les teintes majoritairement sombres et la belle photographie ne faisant que confirmer cette impression. Mais c'est aussi le contexte qui est savoureux : voir ce vampire du siècle se confronter aux 70's et à ses hippies ou encore sa délectable musique rock, avouez que l'on ne voit pas ça tous les jours ! D'autant que cette dernière fait partie intégrante du récit, comme en témoigne un générique que le « Nights in White Satin » de Moody Blues rend exquis, ou encore cette invraisemblable partie de jambes en l'air (littéralement!) pratiquée sur du Barry White. Au milieu de tout cela, des cadrages parfois savants, un peu de cruauté et d'ambiguïté, à l'image d'un héros légèrement sanglant, un soupçon de désir et de sexe, sans oublier trois figures féminines de haute volée jouées par trois actrices en état de grâce : Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter et la sublime Eva Green. Bref, un cocktail détonnant, sans doute imparfait, mais dont je garderais un très beau souvenir au milieu de cette triste année 2012.