Parbleu, ben dans le genre film ennuyant Copie conforme, qui n’est autre que ma première incursion dans le cinéma de Kiarostami, bat pas mal de records ! Film présenté à Cannes, j’aurai du m’en douter, mais j’y ai cru, et je n’aurai pas du !
En fait un seul point positif, le jeu du duo d’acteurs principal. William Shimell est une vraie révélation, il est parfait, subtil, délicat, c’est l’atout du métrage face à une Juliette Binoche plutôt à l’aise, qui elle aussi apporte son jeu fin et sa délicatesse habituelle. Autant le dire de suite, sans un duo d’acteurs potable, ce film aurait été un supplice pire que la roue ou la crucifixion ! Parce que pour le reste, beurk, et je le dis, beurk ! Comment peut-on pondre un film aussi vain, et en plus avec des financements publics français ? Comment peut-on investir dans ce genre de produits sans intérêt ?
Je suis dur, mais à un moment donné faut l’être. Il n’y a aucune réalisation ! Faux plan séquence sur des dialogues à rallonges qui s’enchainent jusqu’à l’indigestion totale, Tarantino peut aller se rhabiller, il est ici battu à plate couture en matière de dialogues ! C’est simple, pendant 1 heure 45 on a le droit à une succession de conversations qui s’étalent, qui s’étalent, n’allant parfois nulle part, étant toujours vaines (ah, j’oubliais, on a bien un monologue de 10 minutes au bas mot d’entrée de jeu !) et gavant très vite tant ça vire au grand-guignol du ridicule vers le milieu du film ! Car oui, mesdames et messieurs, en fait nos deux héros vont s’emparer de personnages de théâtres, comme cela, comme par magie, et jouer un vrai-faux couple pendant le reste du film ! Un vrai-faux vieux couple ! Compte tenu de la conclusion banale, et du déroulé mou comme un escargot paralytique sous tranquillisant, nul doute que le réalisateur n’avait plus grand-chose à dire passé dix minutes avec un tel sujet absurde.
Sur la forme je ne m’étalerai pas outre mesure. Réalisation inerte qui fait passer David DeCoteau pour un théoricien de la mise en scène, photographie d’une incroyable laideur (le film se passe en Italie et pourtant la luminosité est continuellement grisâtre, on se croirait en Ecosse), décors inexploités (on passe la plupart du temps dans des intérieurs, même lorsque le héros visite la ville en voiture le réalisateur ne filme que l’habitacle du véhicule, une magnifique ford !), musique d’une nullité qui frôle le volontaire (trois note sur un piano, ou quelques violons, c’est tellement discret et neutre que je ne me souviens même plus !).
Copie conforme a réjoui la critique cannoise, on comprend mieux pourquoi tout le monde se contrefiche de son avis ! C’est digne d’un mauvais téléfilm, et pour moi ce métrage n’aura eu qu’un mérite : révéler William Shimell. Pour le reste c’est une véritable indigestion de nullité crasse, et c’est vraiment rare que je sois aussi sévère et aussi abasourdi par la médiocrité d’un métrage, dont, en plus, je n’attendais rien de particulier. 0.5, car désolé, même le bon duo d’acteurs ne sauve pas l’inanité du reste qui est au moins à – 10 sur 5 dans mon barème de critique.