Faisant partie des rares films de SF purement français, cet échec commerciale est tombé dans l’oubli quasi-immédiatement. Un accueil de la part des spectateurs pitoyable (1.8/5 sur Allociné) dissuadait quiconque de s’attarder sur ce projet. Perdu d’avance, quoi. Puis l’autre jour, je regarde le fossoyeur sur “Bunker Palace Hotel” qui nous file plein de référence SF francais (Dante 01, Lucy, Immortel, Babylon A.D…) dont celui là.
Tout compte fait, la raison pour laquelle les gens ont détesté se révèle vite évidente Il suffit de regarder le trailer et on accroche tout de suite au délire, on voit de la violence, des monstres, des étages souterrains, des cris, c’est dans un décor sombre… sauf que ce petit avant goût ne promet que partiellement ce que le film nous offre. Il a été mal vendu ou plutôt vendu de manière a attiré tout les fans d’actions, sf, horreur réunis. Sauf qu’il en est tout autre. Le film commence sur un type qui se réveille dans le noir dans une espèce de cuve, couvert de boue. On évolue, constamment à ses côtés, dans des galeries très sombres, et on tente au fur à mesure où il se trouve et pourquoi il s’y trouve. Et des rencontres vont se produire sur son parcours jusqu’à atteindre la “supposé” surface…
Je ne dis surtout pas çà pour être en contradiction avec tout les autres mais j’ai RÉELLEMENT passé un moment agréable. J’ai eu l’impression pendant les 50 premières minutes d’être dans un gameplay TPS de Dead Space. Le héros doit lâcher deux phrases dans le film a tout cassé, du noir partout, des petits monstres et surtout du mystère et de la TENSION. Clovis Cornillac est doté d’une certaine animosité, un peu comme DiCaprio dans le récent The Revenant. La comparaison n’est pas anodine car les deux acteurs ont ressemblance physique et un sale charisme qui les rends capable de porter les films. En outre, ces deux films constitue une quête initiatique dégageant une sorte de caractère primale : on a tout très encré dans le réel, au plus près de la nature, aussi sale et organique soit-elle. De plus, les long plans séquence près du personnage nous donne réellement envie de comprendre ce qu’il se passe à mesure que les indices se succèdent. Le personnage étant amnésique, on découvre en même temps que lui, entendons et voyons tout ce qu’il ressent, c’est une expérience assez plaisante et inspirante. Et ce qui est surprenant, c’est que cela reste intemporelle vu que les décors sont minimaliste ou neutres au possibles participant grandement à créer l’ambiance particulière du long. Le visuel n’a absolument pas pris une ride en quasiment 10 ans.
Puis quand est arrivé la révélation, le retournement finale, j’étais un peu déçu par ce que c’était, la fin m’ayant même laissé sur ma faim. Par contre, elle insuffle un propos politique très cohérent et bien trouvé sur ce que pourrait être le monde de demain. Le fait de ce dire que cette dystopie est probable est ce qui est le plus terrifiant. Autre côtés négatifs, si je puis dire : certains petits éléments sont bizarrement amenés ou difficilement compréhensibles, après cela reste purement subjectif.
Ça dure 1h40, c’est bien fait, La musique est bien. C’est propre. 14.5/20. Je tenais a réhabiliter un peu Franck Vestiel et la reputation du fantastique français qui a énormément de potentielle.