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    Maniac
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    3,4
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    146 critiques spectateurs

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    L'ÂME DU CINEMA
    L'ÂME DU CINEMA

    10 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 septembre 2024
    Sorti en 1980, Maniac est une œuvre qui a marqué les esprits par sa violence crue et son atmosphère angoissante. Réalisé par William Lustig, connu pour son approche viscérale du cinéma d'exploitation, ce film est une plongée brutale dans la psyché d'un tueur en série. Bien qu’il ait suscité de vives controverses à sa sortie, notamment à cause de ses scènes de violence extrême, Maniac est aujourd'hui considéré comme un classique du cinéma d'horreur.

    Le film suit Frank Zito (incarné par Joe Spinell), un homme solitaire et psychologiquement perturbé, spoiler: hanté par les abus qu’il a subis durant son enfance.
    Vivant à New York, Frank se transforme en tueur en série, ciblant des femmes qu’il assassine de manière extrêmement violente. Il garde ensuite les scalps de ses victimes pour les fixer sur des mannequins qu'il conserve dans son appartement délabré, créant ainsi une macabre mise en scène.

    Dès les premières minutes, Maniac instaure une atmosphère oppressante. La ville de New York y est représentée comme un lieu sordide, sombre, et presque apocalyptique, un environnement parfait pour refléter la folie intérieure du personnage principal. Cette utilisation de la ville comme toile de fond contribue grandement à l'ambiance générale du film, renforçant le sentiment d'insécurité et de danger permanent.

    L’interprétation de Joe Spinell, qui est également co-scénariste du film, est l’un des éléments centraux de Maniac. Son jeu apporte une dimension humaine et tragique au personnage, malgré la monstruosité de ses actes. Spinell parvient à capturer la détresse émotionnelle et la folie du tueur, tout en rendant Frank terriblement réaliste et plausible. Ce n'est pas un tueur masqué ou surnaturel comme dans de nombreux slashers de l’époque, mais un homme ordinaire dont la psychose trouve ses racines dans des traumatismes réels.

    Les scènes où Frank dialogue avec les mannequins ou parle à lui-même sont particulièrement dérangeantes, car elles montrent la fracture entre sa réalité et celle du monde extérieur. Le film ne cherche pas à justifier les actes de Frank, mais à exposer les mécanismes de son esprit malade. Cette dimension psychologique donne au film une profondeur qui dépasse celle des simples films de slasher de cette époque.

    L’un des aspects les plus marquants de Maniac est la brutalité graphique de ses scènes de meurtre, rendue encore plus réaliste grâce au travail de Tom Savini, un maître des effets spéciaux dans le cinéma d’horreur. Les meurtres sont filmés sans détour, avec une caméra qui ne détourne pas le regard de l’horreur, ce qui en fait un film difficile à regarder pour les âmes sensibles.

    La scène la plus emblématique est sans doute celle spoiler: où Frank tire sur un couple dans une voiture, avec un fusil à pompe, éclatant littéralement la tête de la victime. Tom Savini, qui joue également le rôle de la victime dans cette scène, a conçu un effet spécial si réaliste que la censure de l'époque a vivement réagi. Ce niveau de violence, couplé à la musique angoissante de Jay Chattaway, crée un climat de tension permanente.


    Bien que Maniac soit souvent perçu comme un film d'exploitation brutal, il aborde des thèmes profonds comme la solitude, la folie et le traumatisme. Frank Zito est un produit de son passé, et ses meurtres semblent être une tentative désespérée de contrôler ou d'effacer ses souffrances. En un sens, Maniac est une critique du cycle de la violence, où les victimes d'abus peuvent parfois devenir des bourreaux à leur tour.

    De plus, le film interroge la représentation de la violence faite aux femmes dans le cinéma d'horreur. Bien que beaucoup aient critiqué Maniac pour sa misogynie apparente, il peut aussi être vu comme une dénonciation de la manière dont les femmes sont souvent les cibles de violence dans ce genre de films. Cependant, cette interprétation reste ambivalente et dépend du point de vue du spectateur.

    William Lustig, un réalisateur associé au cinéma d'exploitation new-yorkais, apporte une approche brute et réaliste à la mise en scène. Il n’y a rien de glamour dans Maniac, tout est conçu pour plonger le spectateur dans l’horreur psychologique et la déchéance de son personnage principal. Lustig utilise des plans rapprochés et une caméra souvent statique pour renforcer le sentiment d’oppression, tandis que les scènes nocturnes dans les rues mal famées de New York ajoutent un aspect presque documentaire à l’œuvre.

    Maniac est un film qui divise. Pour certains, il s’agit d’une œuvre excessive et dérangeante, trop brutale pour être appréciée. Pour d'autres, c'est un film essentiel qui pousse le genre du slasher dans des territoires plus sombres et plus psychologiques. Loin des films d’horreur plus conventionnels de l’époque, Maniac plonge profondément dans la psyché de son tueur, créant une expérience cinématographique difficile à oublier. La performance de Joe Spinell, les effets spéciaux choquants de Tom Savini et la réalisation crue de William Lustig font de ce film une œuvre culte, inoubliable et troublante.
    Tech Death
    Tech Death

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 mai 2024
    William Lustig, Joe Spinell, Tom Savini.
    Trio magique qui enfante d'un monstre. Le premier New Yorkais pur jus nous offre une vision de sa ville de l'époque. Où le charme de Central Park tranche avec le glauque et le sordide des rues la nuit.
    Le second nous offre une prestation incroyable dans le rôle d'un psycho killer traumatisé par les mauvais traitements infligés par sa mère.
    Le troisième nous gratifie une fois de plus d'effets gores sans failles, le summum étant de faire exploser sa propre tête au ralenti, assassiné brutalement par Frank Zito.
    Ce personnage incarné par un Spinell (aussi scénariste) en état de grâce. "L'homme le plus jovial d'Hollywood" dixit plusieurs stars comme Stallone devient le psycho killer torturé le plus malsain qui soit. Une incarnation du mal mais le film rappelle qu'on ne né pas psychopathe, ce n'est pas une maladie mentale, les mauvais traitements infligés lorsqu'il était enfant en font un être qui idolâtre sa mère et qui tue des plus atroces manières les femmes qui évidemment sont l'exutoire de ses pulsions sexuelles refoulées mais des hommes également ( hommes qui contrairement à lui sont soit amoureux et/ou aimé en retour, ou actif sexuellement). Le mal-être de Zito, sa folie est retranscrite impeccablement. Spinell ajoute des soupirs constants qui montrent à quel point il souffre.
    Un être souffrant psychologiquement et qui n'est pas attiré par la nudité féminine ( la prostituée qui garde ses vêtements sur sa demande, le poster de la femme nue dans son appartement duquel il a arraché la poitrine et effacer le sexe) , mais qui souffre d'un manque d'amour flagrant.
    C'est un film suffocant à plusieurs titres et la seule bouffée d'air frais c'est la sublime Caroline Munro mais l'air devient vite délétère car Zito n'est pas capable de mener une vie normale et encore moins amoureuse. Seulement capable de simuler l'amour avec des mannequins ornés des scalps de ses victimes.
    Malgré quelques défauts minimes ( métro vide de gens alors qu'on en voit plusieurs lors d'autres plan) le film reste au panthéon des meilleurs films d'horreur et gore. Un chef d'oeuvre intemporel et un Joe Spinell impérial. Respect éternel à cette sainte trinité :
    William Lustig, Joe Spinell, Tom Savini
    paul milliiot
    paul milliiot

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 octobre 2023
    Film exellent, violence gratuite, film bien gore,un peu humour noir, pas besoin de se prendre la tête, niquel
    Audrey L
    Audrey L

    633 abonnés 2 580 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2022
    Un film d'épouvante au budget serré mais riche en idées, on préfère nettement ça à l'inverse ! Maniac joue sur une crainte bien ancrée dans l'esprit humain (et d'autant plus des femmes - et hommes - qui l'ont un jour connu) : avoir un pervers qui vous suit...en ne sachant pas ce qu'il veut. Et à ce petit jeu du chat et de la (pauvre) souris, Joe Spinell (accessoirement aussi scénariste du film) est brillant avec sa tête de Monsieur Tout-le-monde dont on ne se méfie que trop tard. Et nous de serrer les dents pour qu'il ne rattrape jamais cette jeune femme qui tente par tous les moyens de ne pas être sa énième victime. La mise en scène n'est vraiment pas mauvaise, couplée à un rythme qui défie toute concurrence, on ne voit clairement pas passer les petites 85 minutes (génériques compris) qui composent Maniac. Et quand vous pensiez que le film allait se terminer sur une petite mise en scène de thriller macabre (la présentation des mannequins dans la chambre du psychopathe), Maniac sort encore le grand jeu en partant dans le spoiler: cauchemar éveillé avec les mannequins qui deviennent des cadavres s'attaquant à leur bourreau (on a même eu un moment de latence devant le corps sans tête qui déboule de sous le lit : "Ah oui, quand même...").
    Dans ce décor de carte postale (Rome), l'ambiance est à couper au couteau, et Maniac nous met en tension grâce à l'attitude innocente de son bourreau et un final qui vaut le détour. Un méchant dé-maniaque.
    Franck Z.
    Franck Z.

    2 abonnés 13 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 août 2022
    Loin du raffiné Hannibal Lecter, Frank Zito est l'un des meilleurs personnages de serial killer jamais créé.
    Le film est dérangeant et le regarder n'est pas toujours agréable, mais dans son style, c'est un monument de cinéma ; il permet en prime à Joe Spinell - grand second rôle des années 70 -, d'offrir sa plus grande prestation d'acteur.
    Avec “Henry: Portrait of a Serial Killer“, il s'agit peut-être de la plus intéressante observation d'un psychopathe en immersion dans son quotidien.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 juillet 2022
    Sorti en 1980, ce monument du film d’horreur dresse le portrait de Frank Zito, incarné par l’incroyable Joe Spinell, un homme corpulent atteint de (très) méchants troubles mentaux, qui une fois sorti de son petit studio jonchés de poupées inquiétantes, commet des meurtres atroces dans un New-York plus poisseux que jamais. Ce film tourné en catimini, avec des moyens limités, est particulièrement oppressant dans le sens où il ne quitte pas un seul instant l’espace mental du tueur, nous plaçant aux premières loges de chacun de ses crimes. Tirant parti de la musique d’une manière géniale, bénéficiant d’une mise en scène inspirée et multipliant les effets spéciaux impressionnants, Maniac est une œuvre-matrice des films de genre. Jouissif.
    Artriste
    Artriste

    115 abonnés 2 003 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 mai 2022
    Avec Maniac, William Lustig réalise un premier film horrifique choquant à défaut d'être totalement convaincant. L'histoire nous fait suivre un psychopathe semant la mort à New York en scalpant ses victimes afin de recréer sa mère abusive décédée. Le synopsis ne fait pas dans la dentelle et cela se ressent à l'écran en nous plongeant dès les premières secondes dans le bain de sang annonçant la couleur qui sera le rouge. Hélas, le long-métrage qui ne dure pourtant qu'une petite heure et demie paraît long sur la durée. Son scénario redondant n'aide pas, mais c'est surtout le rythme très lent instauré et les nombreuses longueurs dans les scènes qui font ressentir le temps qui semble s'arrêter. Cela est évidemment volontaire afin de faire monter la tension et d'apporter un coté voyeuriste mais tout ces éléments combinés rendent pas mal de passages trop allongés. Surtout que ce n'était pas nécessaire pour créer de la tension vu que l'ambiance à la fois morbide, dérangeante et violente, plane au dessus des têtes des proies. Des souffre-douleur auxquels on a du mal à s'attacher étant donné que ces personnages féminins sont à peines survolés. On retiendra uniquement au casting Joe Spinell qui incarne un tueur inquiétant totalement déséquilibré doté d'une double personnalité. L'ensemble est réalisé de façon assez sobre mais efficace, malheureusement les effets visuels sont eux globalement moins convaincants. Mais la plus grande réussite du film provient clairement de sa b.o. composée par Jay Chattaway qui nous offre une œuvre grandiose. Ses sonorités sont effrayantes, envoûtantes, captivantes et étouffantes, conférant une atmosphère aussi sordide que mystérieuse. Chacune de ses notes sont grandioses et marquantes à l'instar du thème principal simplement inoubliable, revenant sous différentes formes. La fin est également marquante par sa sauvagerie et vient conclure Maniac, qui aussi paradoxal que cela puisse paraître, est un film moyen méritant tout de même d'être visionné pour être écouté tant sa b.o. justifie à elle seule d'être découverte.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 541 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 mai 2021
    Je ne peux pas dire que Maniac n'est pas un film intéressant. Mais il ne consiste en rien d'autre qu'une longue série de mises en place pour créer du suspense chacune d'entre elles culminant dans une scène gore au maquillage spécial à la pointe de la technologie magnifiquement exécutée et présentée avec amour. Les maquillages à effets spéciaux réalisés par Tom Savini sont vraiment spectaculaires. Un scalp présenté au début du film et un coup de fusil à pompe dans la tête présenté plus tard sont particulièrement mémorables. Tom a même droit à un petit rôle dans le film qui culmine avec probablement le plus bel effet de tête qui explose jamais présenté sur pellicule il est vraiment gratifiant de voir ce maître artisan autorisé à s'exécuter d'une manière aussi appropriée. Plus que toute autre chose c'est le gore et pas l'histoire ou l'intrigue qui a valu a ce film le peu de renommée ou d'infamie qu'on peut lui attribuer...
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    686 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 janvier 2021
    Ce que propose Maniac n’est autre que de donner au spectateur, sous la forme d’un partage, l’accès à l’intimité d’un tueur en série auquel nous nous attachons moins que nous ne nous efforçons de le comprendre, de rassembler les fils de sa psyché chaotique pour mieux tresser un même traumatisme refoulé. La radicalité de l’œuvre, qu’elle soit dans son traitement de la violence ou dans la composition d’une forme à la fois esthétisée et comme saisie sur le vif, revendiquant un certain réalisme, permet l’élaboration d’un climat poisseux et malsain dans lequel nous peinons à respirer, méfiants devant des périodes d’accalmie qui sont autant de promesses d’un déchaînement à venir. Surtout, le long métrage a l’audace d’aborder la cruauté maladive par le prisme de l’art, le personnage d’Anna vivant de ses photographies et surprenant le bourreau dans le parc, ce qui, peut-être, lui donne conscience de la beauté à la fois de ses actions – au gore superbe – et de sa propre personne, comme spectateur de ses pulsions de vie et de mort mêlées. Forte d’une partition musicale dérangeante disposant pourtant d’un thème lyrique mémorable, Maniac constitue donc un film coup-de-poing, une immersion dans la folie dont nous ne ressortons pas indemnes.
    pentarou
    pentarou

    5 abonnés 193 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2020
    Un type avec plusieurs pets au casques, un problème de maman visiblement.
    Une envie de tuer des jeunes femmes avec beaucoup d'hémoglobine.
    Un New York des années 80.
    Tout ça donne un bon film de tueur fou.
    La réalisation à quand même pas mal vieilli malheureusement.
    pierrre s.
    pierrre s.

    426 abonnés 3 304 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 octobre 2020
    Un film qui sent bon le vidéo club et les soirées vhs du samedi soir. Maniac est un film gore pur et dur, où l'on suit le parcours d'un serial killer à qui sa maman manque cruellement.
    Maxime Duriau
    Maxime Duriau

    1 abonné 45 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juin 2020
    J'ai du entendre parler de Maniac pour la première fois sur horreur.net, dans une liste du genre "Les 100 meilleurs films d'horreur de tous les temps."

    De William Lustig, je connaissais déjà Maniac Cop, réalisé en 1988, que j'avais trouvé assez efficace dans son ambiance esthétique et qui proposait quelques plans assez canons, mais qui m'avait semblé un peu trop maladroit et même à certains moments à la limite du nanar. Maniac, c'est pareil, mais en mieux. Beaucoup mieux.

    Pourtant, je m'attendais à pire: il s'agit du premier film du bonhomme après qu'il fait ses armes dans le porno, et a été tourné 8 ans plus tôt que Maniac Cop. Je n'en attendais rien, et c'est peut-être une chance de l'avoir découvert dans ce contexte.

    Bien sûr, le film n'est pas parfait: il commence sur un homme, observant avec des jumelles un couple endormi sur une plage plongée dans une nuit américaine assez risible, et dont la respiration toute en grognements nous fait comprendre bien maladroitement qu'on n'est pas en présence de quelqu'un de sain. Je reviendrai sur la question de la respiration par après, mais comme introduction ça se pose là. Le tueur sort des dunes où il a dû visiblement se téléporter et tue le couple dans deux scènes un peu voyeuristes par leur longueur, mais pas malaisantes pour un sou aux yeux d'un habitué du genre en 2020 qui s'attend à un nanar gentillet un peu fauché au vu de la qualité toute relative des effets de sang. Puis, un cri réellement déchirant: celui d'un homme tiré d'un rêve affreux (dont on imagine qu'il s'agit de la scène précédente) et qui se rend compte rapidement qu'il se trouve dans son lit. Très sympathique plan en ombres et lumières cadrant les yeux hyper expressifs de Frank Zito (joué par Joe Spinell), qui finit par se lever, nous laissant ainsi voir sa compagne, allongée à côté de lui: un mannequin de femme au visage ensanglanté. La surprise est totale, les effets sont efficaces et on a vécu le temps d'un plan séquence de quelques secondes tout ce qu'on ressentira le long du film pour le personnage: de l'empathie, de la pitié, de la surprise, du dégoût et de la peur. Sans un mot. On saisit aussi les enjeux: il a visiblement un (très gros) problème avec les femmes. Changement de plan: on voit l'homme de dos, pleurer un peu puis se lever, ce qui nous permet de contempler son appartement, qui remplit le cahier des charges de la glauquerie pour les nuls: éclairage à la bougie (visiblement à peine allumées pour certaines alors que le mec dormait), portraits de femmes déchirés, poupées dégueulasses, armes, moulage en plâtre d'une bouche en plein cri, cible au mur, ainsi qu'une armoire à clés curieusement vissée au dessus d'une carte géographique, sans doute pour nous hurler aux oreilles que CET HOMME EST FOU !!!!

    Tout le film alternera comme ça entre éléments nanars et expérience cinématographique hyper efficace. En cela, Maniac est un film à ne pas juger trop vite: j'évoquais plus haut la respiration grognante, ridicule, du tueur. Ridicule, elle ne l'est cependant que jusqu'au moment où l'on se rend compte que ce n'est pas sa respiration à lui, mais celle de la voix intérieure avec laquelle il converse parfois et qui le pousse à tuer, à son corps défendant. C'est donc à la schizophrénie du personnage que l'on assiste: il est habité par un monstre qui le fait profondément souffrir et au contrôle duquel il s'abandonne lorsqu'il chasse. Et c'est cette double personnalité qui nous permet à la fois d'entrer en empathie avec Frank Zito tout en continuant de le craindre lors des très efficaces scènes de chasse et de meurtre, avec une mention spéciale pour l'ascenseur émotionnel de l'éprouvante scène du métro.

    Ainsi, d'autres éléments a priori un peu grotesques trouvent du sens un peu plus tard et participent à construire le personnage, comme la présence de jouets dans l'appartement ou la photo de femme encadrée, qui nous font pénétrer toujours plus loin l'intimité de Zito. En cela, Maniac est un film très voyeuriste et l'expérience pornographique du réalisateur n'y est peut-être pas étrangère. Tout est longuement montré, tout est très explicite: la contemplation du corps meurtri du "héros", la violence des meurtres (on assiste ainsi à une scène complète d'étranglement), ses pensées et ses émotions les plus intimes, bien que parfois absconses (il faut le voir hurler sur la tombe de sa mère, au son de ses traumatismes d'enfance), et ses fantasmes malades, jusque sur sa propre mort.

    Je note 4 étoiles pour ce film à la qualité en dents de scie, mais qui va jusqu'au bout de sa démarche et qui propose un personnage à la fois vraiment attachant et repoussant, dans la même veine de films malades et voyeuriste que Massacre à la tronçonneuse, moins qualitatif toutefois.

    PS: La VF est à éviter absolument.
    IIViriatheII
    IIViriatheII

    5 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2020
    Un film de haute volée : ambiance glauque et sombre, mise à mort ultra Gore et réaliste, acteur habité et mise en scène soignée pour une immersion dans l'esprit déragé un serial killer. Une réussite.
    Yetcha
    Yetcha

    876 abonnés 4 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 avril 2020
    Un classique de l'horreur qui ne perd pas de sa superbe; de son gore, de sa violence, de ses plans malaisants et tout cela en partie grâce à l'extraordinaire interprétation de Joe Spinell. 30 ans déjà... Whaou, c'est franchement énorme!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 31 mars 2020
    « Maniac » signe la première réalisation du jeune William Lustig et autant vous dire qu'il ne nous faudra pas longtemps avant d'être subjugué par son talent concernant la mise en scène. Ce dernier nous plonge au coeur de l'esprit d'un tueur en série déjanté scalpant le crâne de chacune de ses victimes en mémoire à sa défunte mère. Il est impossible de rester impassible face à cette série de meutres particulièrement barbares et sanglants (sans en faire des tonnes et ça c'est bien!). D'ailleurs, on a à peine le temps de démarrer le film qu'on est immédiatement confronté à l'assassinat de la première victime et c'est à ce moment précis qu'on comprend ce que nous allons découvrir durant près de nonante minutes. En effet, avec une tension aussi palpable, on ne peut qu'être captivé par ce slasher. Si il vous faut encore des raisons de découvrir « Maniac » sans plus tarder, sachez que chaque acteur se démène afin de rendre leur interprétation la plus convaincante possible. Cependant, il est vrai que Joe Spinell se démarque des autres grâce à sa parfaite maitrise dans le rôle du psychopathe. Pour finir, avec « Maniac », on prend plaisir à découvrir le parfait slasher des années 80 à la fois maitrisé, réaliste mais surtout efficace.

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