MANIAC
CLASSE MANNEQUIN
Au début des années 80 chemise ouverte, chaine en or qui brille, je dansai le MIA… On s’en fout, me diriez-vous ?! Et vous auriez raison, d’autant que c’était du plaqué or, que je dansais est un bien grand mot (6 lettres !), et de toute façon je ne portai que des tee -shirts. Le début des années 80 c’était aussi l’explosion du système bis, ou cinéma d’exploitation, liée à l’avènement du lecteur cassette vidéo, ou comment passer outre l’interdiction au mineur que j’étais ! Et le genre de prédilection de la production ciné bon marché c’était l’horreur. Genre qui trouvera une place de choix dans mon salon. C’était la grande époque ou ca ressuscitait grave, ça décapitait sévère, ça tronçonnait à tour de bras, ça mangeait de l’humain a tous les coins de jungle ou de maison, ça hachait fin, ça équarrissait large et ça scalpait court. Bref c’était le bon vieux temps pour assouvir mes fantasmes de sadique pré-pubère (après la puberté je vous rassure, tout est rentré dans l’ordre, ayant découvert le sexe et l’alcool !). Et dans mes visionnages coupables (je le plaide) il y eu, entre autre, cette histoire de psychopathe traumatisé (mais je recherche toujours un psychopathe équilibré et sain d’esprit !) par la mort de sa prostitué de mère (forcément deux évènements encourageants !), qui scalpe ses victimes de femmes et qui exhibe ses trophées sur des mannequins. Dans le rôle du MANIAC le défunt JOE SPINELL et sa tronche vérolée de fou furieux (à lui seul un show effroi) qui afin d’assouvir ses terribles pulsions, hante les bas-fonds new-yorkais en quête de ses proies chevelues. Une de ses « chasses » fera flipper des millions de voyageuses du métro new-yorkais en intronisant la Metrophobie, 5 ans après l’oceanophobie (je suis dictionnairophobe !) provoquée par la sortie des « dents de la mer », suite a un des meurtres perpétré entre deux rames dans des toilettes poisseuses (C’est vraiment la poisse pour elle !). JOE LE TRASHI ouvre une à une toute les portes a battant avant de trouver la donzelle à scalper .Une étouffante scène d’anthologie inégalée plus de 30 ans plus tard pour ce bain de sang qui sent l’urine. MANIAC prend le partie de nous faire glisser dans les arcanes tortueux et tourmentés de FRANCK, sans rien nous épargner de ses névroses. Un voyage en classe VERY BAP TREAP dénué de toute pointe d’humour susceptible de rendre le spectacle digeste. Dans une ambiance d’une terrifiante noirceur, insalubre et glauque, LUSTIG manie avec intelligence et perversité l'art du suspense, ce que n’aurait pas renié sir Alfred Hitchcock .Seul le « pulsion » de Brian de palma avec notamment la scène de l’ascenseur et « henry portrait of a serial killer » pour son climat nauséabond rivaliseront sur le terrain de l’étude du psyché d’un serial killer.
Mais pour l’œuvre craspec qu’elle demeure encore aujourd’hui, MANIAC est et restera une expérience, une œuvre profondément aboutie et inégalable. « Quoi ? Ils ont fait un remake ?! Ok, je vais voir ça et je reviens ! »