D'une esthétique superbe et horrifiante où s'alternent l'éclatante blancheur d'un lieu improbable et la noirceur morbide de tréfonds dangereux, "The Thing" de John Carpenter est la définition même de la peur, la vraie. Pas ces sursauts soudains accompagnés de musiques stridentes, pas de lieux communs de l'épouvante d'aujourd'hui, non, La Chose porte les traits cauchemardesques d'une créature difficile à oublier et étonnamment fascinante. On parle aussi de mise en scène experte où le réalisateur nous fait parvenir toutes ses intentions, ses réflexions sans problème et nous laisse donc assister à ce qui, d'un film de science-fiction, devient un film de survie haletant et horrifique. La paranoïa prend ici tout son sens et plonge l'ensemble dans un suspense des mieux traités, nous menant à des summums de tensions.
La peur, le dégoût, l'attente, l'angoisse amenés grâce à une ambiance qui à de quoi faire remettre en question les, soi-disant, talent des réalisateurs catalogués comme aujourd'hui "d'épouvante", constituent un chef-d’œuvre, jusqu'au bout avec la fantastique bande-son d'Ennio Morricone et le talent d'acteur de Kurt Russel notamment.