Premier film à gros budget et premier film produit par un studio pour John Carpenter. Echec retentissant aux Etats-Unis, The Thing a eu le malheur d'arriver en meme temps que Spielberg et son extra-terrestre désirant retourner chez lui. Le public américain préférant se tourner vers les visions humanistes de Spielberg, l'angoisse et l'horreur de John Carpenter sont boudées. The Thing n'est pas le meilleur film de son auteur mais un grand film de science-fiction à la réalisation magistrale. Continuellement inventive, John Carpenter rend hommage à "La Chose d'un autre monde" dont son maitre Howard Hawks réalisa quelques scènes. Carpenter instaure un climat angoissant, un suspense implacable (bien qu'un poil longuet dans la deuxième partie) et est servi par les incroyables effets créés par le talentueux Rob Bottin et son équipe. The Thing fait aujourd'hui énormément penser à Alien meme si la forme est très personnelle au réalisateur de Escape from Nex York. Carpenter retrouve son complice, l'excellent Kurt Russell entouré d'une bande d'acteurs pris au jeu et devenus des gueules récurrentes du cinéma américain. La photo de Dean Cundey est splendide (le spectateur est pris d'emblée par la beauté des images quand le chien est poursuivi par l'hélicoptère) et les images soutenues par le thème stressant et efficace de l'immense Ennio Morricone. Des effets gores très impressionnants, un pessimisme rare dans le cinéma américain (la fin quasi-apocalyptique), paranoiaque, violent, psychologique, font de The Thing, une des plus belles oeuvres de la science-fiction où le réalisateur exploite un des thèmes récurrents dans son cinéma à savoir le manque de confiance dans le monde daujourdhui. The Thing est depuis son échec cuisant réhabilité à juste titre grace aux plus grands fans du maitre dont je fais partie.