1964, période de l'âge d'or du western en Amérique. Sauf qu'ici, c'est un italien qui réalise un western dans son pays, genre que l'on appellera plus tard le western spaghetti. En tête d'affiche, l'homme solitaire incarné par Clint Eastwood et inconnu du grand public. Personne ne pariait une lire que ce film rapporterait gros et pourtant le succès fut phénoménal en Europe, les gens se bousculaient pour voir Clint dégommer des salopards toujours avec une pointe d'humour noir. Le film relate le conflit entre deux familles basées sur un territoire voisin, des gangs rivaux qui s'affrontent par cupidité et par simple méchanceté. A sa tête, Gian Maria Volonte est surprenant en tireur d'élite sournois, cynique, buveur et violent. C'est là que l'homme qui ne dit jamais son nom entre en scène, son but: détruire les deux familles en feignant de travailler pour elles afin de sauver un gosse et ses parents. Preux chevalier, dites-vous? Nullement, c'est un assassin sans foi ni loi qui agit tout le temps selon sa volonté et son instinct de survie. On apprend plus tard dans le film le prénom de l'homme sans nom. Le scénario est très bien construit, profond, efficace, dense, riche, il offre des scènes d'une rare violence pour l'époque dans la mesure où le sang est montré de façon explicite. Un détail dirait-on mais n'oublions pas que c'est grâce à cette violence et à cet humour noir que ce film a basé son succès. Envoyées aux oubliettes les films de John Wayne et sa mentalité de bon Américain bien-pensant, poli, honnête et toujours très toiletté. Ici c'est la crasse que l'on montre, ici ce sont les fossoyeurs que l'on montre, bref on passe d'une époque à une autre où l'argent et l'intérêt sont bien plus mis en valeur que le western classique américain qui les montre comme des héros face aux méchants indiens. Ici, pas d'indiens, que des blancs, que des salopards y compris le rôle interprété par Clint Eastwood qui se régale à plaisanter avant d'ôter la vie à celui qui veut prendre la sienne. Au final, le film de Sergio Leone est une pure réussite qui s'inscrira plus tard dans la saga baptisée "La trilogie du dollar".