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    Les Graines du figuier sauvage
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    traversay1
    traversay1

    3 554 abonnés 4 847 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juillet 2024
    Malgré son titre à la Nuri Bilge Ceylan, il est évident que Les graines du figuier sauvage, réalisé par Mohammad Rasoulof, sert une ambition plus politique que poétique, dans le contexte d'un pays, l'Iran, en proie à de fortes convulsions depuis des mois. Ce contexte, relayé par de nombreuses vidéos ayant circulé sur les réseaux sociaux, rythme une histoire qui va ébranler une famille "bourgeoise" de Téhéran, jusque dans ses fondements. "Femme, vie, liberté", ce slogan a fait le tour du monde, accompagné d'images ignominieuses de répression d'un régime de mollahs aux abois. Densité, intensité, puissance : le récit de Rasoulof se déploie avec une dextérité impressionnante au sein de la famille évoquée plus haut où le père, fonctionnaire et donc complice d'un système, va se heurter à ses deux filles, sous le regard d'arbitre de la mère. Le film est exceptionnel, et pas seulement pour son courage, mais aussi pour sa construction, avec une poignée de scènes incroyables, pendant plus de deux heures. Il sera permis d'être un peu moins enthousiaste sur la dernière demi-heure, qui prend la forme d'un véritable thriller, qui surprend, dans le sens où il tranche avec tout ce qui a précédé, par un côté plutôt excessif et un symbolisme pesant. Cette faute de goût, qui n'en sera sans doute pas une pour beaucoup de spectateurs, ne saurait ternir en rien la force d'un film dont on espère qu'il ne fait que précéder la chute d'un régime parmi les plus méprisables sur la planète, même s'il y a une certaine concurrence en la matière, hélas.
    Christoblog
    Christoblog

    825 abonnés 1 672 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 septembre 2024
    Sensation du dernier Festival de Cannes (beaucoup voyait en lui la Palme d'or), le nouveau film de Mohammad Rasoulof est remarquable.

    Comme souvent dans les films iraniens, le scénario est un bijou de thriller psychologique. Nous entrons dans une famille de la classe moyenne : le père est juge (donc proche du régime), les filles sont des jeunes de leur temps, adeptes des réseaux sociaux, et la mère essaye de ménager les bonnes relations entre tous. Les choses se gâtent quand l'arme du juge disparaît mystérieusement, alors qu'une amie de l'ainée des filles est blessée lors d'une manifestation.

    Sur cette base solide, Rasoulof déploie une intrigue qui tient en haleine le spectateur durant toute la durée du film (2h46 tout de même). Les graines du figuier sauvage est donc successivement (et parfois alternativement) un drame social, une chronique familiale, un road movie, un suspens psychologique, un thriller horrifique et un western.

    Il y a quelque chose de réellement fascinant dans le contraste entre l'extrême qualité du film (la direction d'acteurs exceptionnelle, l'écriture imparable, la mise en scène d'une efficacité rare) et les conditions précaires dans lequel il a été tourné : une clandestinité complète, Rasoulof étant lui-même souvent absent du lieu de tournage, et des moyens ridiculement faibles.

    On ne peut que frissonner d'admiration devant le talent d'un homme qui parvient à un tel niveau de maîtrise dans l'exercice de son art, alors que sa liberté est menacée par un des pires régimes de la planète.

    Le film, qui brille par sa capacité à nous égarer, culmine dans une scène d'anthologie, véritable pivot du film, qui restera longtemps dans le coeur de chacun des spectateurs. Cette scène d'interrogatoire fait basculer les personnages dans une nouvelle histoire, et donne au film une tonalité encore plus grave.

    Bien au-delà d'une oeuvre didactique en hommage au mouvement Femme Vie Liberté (ce que le film est tout de même, mais indirectement), Les graines du figuier sauvage est un véritable chef d'oeuvre, déstabilisant et émouvant, qui culmine dans un final d'anthologie.

    Un sommet de l'année, sans aucun doute.
    Laurencesarah
    Laurencesarah

    20 abonnés 23 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 octobre 2024
    Vu hier soir en avant première au festival des cinémas indépendants. C’est un film remarquable considérant les conditions dans lesquelles il a été conçu, filmé, réalisé… sans autorisations locales dans un climat qui fait peser une menace terrible voire vitale sur les intellectuels indépendants et particulièrement les cinéastes.
    Ce film prend son temps, et c’est pour mieux nourrir la construction des personnages dont la psychologie est très fine. Le tableau de cette famille qui bascule nous offre une fenêtre sur la société de Teheran, et nous permet une immersion dans le foyer. C’est une œuvre sociologique, politique, humaine formidable
    (Attention spoiler)
    Malgré tout la fin me semble maladroite et bâclée. On n’y croit plus. A moins que tout cela ne soit un délire paranoïaque croisé des 4 personnages clefs du film ? J’ aurais préféré une fin plus concrète. Le choix de conclure le film de cette façon interrompt nos réflexions voire les pollue.
    A noter 2 plans sublimes, le lavabo de la salle de bain et son miroir, devenant le laboratoire des consciences et le coffre fort des secrets.
    (Fin du spoiler)
    Un film courageux, méritant, pointu et un hommage au mouvement des femmes iraniennes Femme, Vie, Liberté je leur souhaite du courage et de la force pour ce juste combat
    AZZZO
    AZZZO

    301 abonnés 808 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 septembre 2024
    Mohamad Razoulof aime son pays et ne peut supporter que les mollahs emprisonnent sa population et sa culture. Il a fait de ce combat celui de sa vie et a chèrement payé son engagement depuis 2010.
    Ce film est un brulôt politique puissant, en deux parties. La première regarde les soulèvements récents avec l'oeil du régime dans la famille d'un juge-interrogateur chargé d'accomplir les sales besognes et que la foi et le désir d'ascension sociale ont fait accepter cette tâche inhumaine.
    Puis le film dérive vers une sorte de thriller familial en huis-clos. Cela surprendra quelques spectateurs car Razoulof a fait une transposition métaphorique ; il faut comprendre ainsi la dernière partie : le père c'est le régime. Le père ("Iman" qui veut dire "la foi") enferme ses enfants et opprime ses femmes. C'est l'Iran qui est dépeinte et, de façon non-explicite mais pourtant directe, Mohamad Razoulof affirme clairement que le salut viendra de la jeunesse et qu'il sera sans compromission.
    Sur la forme, le film est long (2h45) et certaines scènes s'éternisent mais, pour autant, on ne voit pas le temps passer. Autre force du film : montrer la violence du régime, par quelques extraits vidéos amateurs extrêmement durs et la scène où l'amie de Rezvan vient trouver refuge chez eux (pas de spoil). Ces scènes rendent la violence concrète, la faisant passer des mots à la chair.
    Un film puissant. Une oeuvre politique qui doit être vue.
    PLR
    PLR

    464 abonnés 1 556 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 septembre 2024
    Un film somme toute iranien malgré de fortes contributions et soutiens étrangers pour mener à bonne fin le projet auquel les autorités théocratiques n’auraient su goûter. Comme toujours sur le registre des films iraniens contemporains, il s’agit par un accueil enthousiaste et forces récompenses de soutenir la liberté et de dénoncer le régime qui utilise la religion comme un carcan pour tenir la population. Au-delà de cela, le spectateur d’ici est toujours avide de pénétrer les mystères de ce régime honni mais qui tient car une large frange conservatrice de la population le soutient quoiqu’on en dise. Sur fond de révoltes dans les rues contre le port du voile mais nécessairement bien autre chose aussi, c’est la fracture d’une famille qui va être observée en parallèle à celle naissante de la société. Le titre est une allégorie. Il y aura aussi beaucoup de messages subliminaux. Mais 2 heures et 38 minutes c’est long quand même surtout quand le propos reste très indirect, suggestif. Toute la fin semble changer complètement de registre. Pourtant ce qui se passe entre le père, son épouse et leurs deux filles, c’est le miroir de la société qui se brise simultanément. On n’est pas loin du film d’auteur. Ce n’est pas parce que c’est iranien qu’il faut crier au chef d’œuvre car ça n’en est pas un. Mais allez expliquer ça au Jury du Festival de Cannes !
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 637 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 septembre 2024
    Un film très intelligemment pensé, écrit et réalisé, qui fait d’une cellule familiale la caisse de résonance de la situation sociale et politique d’un pays (l’Iran). Habile tissage entre microcosme et macrocosme, et entre fiction et histoire récente (les manifestions et les répressions qui ont suivi la mort de Jina Mahsa Amini en 2022). Un film courageux également, tourné clandestinement, dont la teneur critique envers le pouvoir iranien a inévitablement conduit l’équipe du film à l’exil.
    Le scénario est remarquable dans sa progression narrative (une spirale cauchemardesque qui bascule du drame intimiste vers le thriller et la tragédie familiale), avec une grande intensité à la clé, qui va crescendo sur les 2 h 45 du film. Le réalisme se conjugue parfaitement au symbolisme (sans les petites lourdeurs démonstratives qui traversaient le précédent long-métrage de Mohammad Rasoulof, Le diable n’existe pas), de même que les images d’archives se conjuguent parfaitement aux images de la fiction. La caractérisation des personnages est nuancée, évolutive, avec des textes sobres, justes et forts, servis par des interprètes très convaincants, tandis que la réalisation, épurée et puissante, sert non seulement le mystère et le suspense de l’intrigue, mais aussi un propos sur des problématiques de conscience morale et politique, sur une quête de liberté face au fanatisme, sur une révolution féministe face à une autorité patriarcale. Dernier atout du film : les décors du dénouement, les ruines d’un village abandonné et labyrinthique. Mémorables.
    Ufuk K
    Ufuk K

    515 abonnés 1 471 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 septembre 2024
    "Les Graines du figuier sauvage" acclamé par la critique, récompensé au festival de Cannes cette année (Prix spécial du Jury) est un drame franco-allemand qui se regarde. En effet, le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof exilé de son pays depuis le tournage, livre aux spectateurs un pamphlet puissant par moments contre le régime autoritaire et totalitaire iranien, surtout la première partie qui à partir de vraies images dénonce les violences policières et les exécutions quotidiennes dans son pays, malheureusement les 2h47 du film se font ressentir par moments notamment le dénouement qui vire parfois au grotesque, c'est vraiment dommage car le film avait toutes les qualités pour être un puissant plaidoyer pour la liberté du peuple iranien.
    Henner
    Henner

    60 abonnés 90 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 septembre 2024
    Dénoncer la dictature Iranienne est nécessaire. Est ce que cela fai automatiquement un bon film ? Non bien sûr.
    L’affaire s’amorce bien avec un juge du régime confronté dans sa propre famille aux aspirations de liberté de ses filles. C’est fort bien fait et on prend plaisir à suivre le juge et la contestation familiale. On aurait aimé le voir dans ses œuvres, les interrogatoires, les enquêtes, les peines prononcées .Tout cela reste hélas masqué et puis le film s’enlise peu à peu dans la recherche d’une arme dérobée au domicile du juge. C’est interminable, pesant, ennuyeux au possible.On n’en sort pas !.
    On espère une fin qui donnerait au film un nouveau tonus mais patatras on vire dans le grotesque il y a même quelques rires dans la salle.Donc un beau sujet dans lequel le réalisateur s’est pris les pieds.
    Bon maintenant s’il faut juger le film sur le simple message on comprend que la critique se pâme
    Rik
    Rik

    3 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 septembre 2024
    Après tant d'éloges, je m'attendais à un film très fort sur la société iranienne. Et cela commence bien, avec l'immersion dans une famille dont le père prend des responsabilités dans la société iranienne et doit être respectable sous tous rapports, surtout dans sa famille.
    Le film évolue bien puisque le film aborde les manifestations de la jeunesse iranienne qui aspire à plus de liberté sociale et à la fin de la théocratie. Et l'on voit la confrontation des filles du protagonistes partagées entre les exigences familiales et leur solidarité envers les contestataires.
    Le film prend de l'ampleur avec l'insertion de véritables images des manifestations qui laisse penser que l'on va donner la parole aux différentes parties afin de voir où sont les élans, les aspirations, comment s'organisent ces étudiants, quels sont leurs soutiens extérieurs.
    Mais le scénario dérape et va tout ramener à un fait divers au sein de cette famille qui va diviser les protagonistes et les briser dans ce qu'ils avaient pu montrer d'humain et d'attachant. On part sur un fait divers qui devient long et sordide, en décalage avec l'idée forte du film, avec des clichés sur les comportements de chacun et l'on comprend alors les premières images, ce film a été financé par Arte et se doit de jouer sur l'émotionnel sans enrichir le spectateur d'une meilleure compréhension de la pensée et de l'âme iranienne.
    Au final assez déçu car même si la mère de famille tient une grande place dans ce film par sa grandeur d'âme, j'ai le sentiment de ne m'être attaché à aucun personnage, avec ce désir de partir avant la fin tant c'est décevant et tout en contradiction.
    Avec cette même interrogation, à savoir pourquoi au cinéma critique-t-on toujours les mêmes théocraties avec des clichés assez idiots ?
    Oliv_78
    Oliv_78

    28 abonnés 71 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 octobre 2024
    Comment vous inciter à aller voir ce film ? Vous dire que c’est le film le plus fort et le plus indispensable que vous verrez cette année? Ce n’est pas suffisant. Vous dire qu’il est une plongée sidérante dans la situation de l’Iran actuel ? Non car ce n’est pas un film politique, ou pas directement. Non il faut aller le voir car c’est un film formidable, une réussite de cinéma. Il est rare d’arriver de façon aussi forte à traduire l’état de la situation d’un pays au travers de l’intimité d’une famille. Le film réserve des surprises impensables (toute la dernière partie est totalement inattendue mais impossible à révéler). Les acteurs, et surtout les 3 actrices sont tout simplement formidables de vérité. Ne ratez pas ce film, ne passez surtout pas à côté, c’est juste LE film de l’année.
    Ninideslaux
    Ninideslaux

    78 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 septembre 2024

               Chef d'oeuvre. Chef d'oeuvre absolu, auquel il n'y a rien à rajouter, rien à retrancher, sauf.... son titre! Oui, il faut le dire!  Ce n'est pas accessoire! Ah, la bêtise des distributeurs, c'était joli le figuier sauvage... Sauf que dans le véritable titre, il s'agit des graines du figuier ETRANGLEUR, et ce titre correspond à la symbolique de tout le film. Qu'est ce qu'un figuier étrangleur? Ce n'est pas un figuier d'ailleurs, le sympathique figuier qui donne de bonnes figues, blanches ou violettes; c'est un arbre épiphyte, souvent un ficus. Ses graines tombent sur un autre arbre; il se développe, ses racines aériennes enserrent le pauvre arbre mère qui finit par crever. Avouez que c'est un sacré symbole.... 
               Le précédent film de Mohammad Rasoulov, Le diable n'existe pas, était déjà formidable mais celui là est juste parfait.
             On est dans une famille bourgeoise de Téhéran, bel appartement, belle voiture. Iman (Misagh Zare) est un bon mari -il aime profondément sa femme-, un bon père -il adore ses filles-, et un fidèle serviteur de l'état. Il vient d'être nommé enquêteur, c'est la dernière marche avant de devenir juge d'instruction au Tribunal Révolutionnaire, et là, ce sont les honneurs, le salaire qui va avec, un plus grand appartement... 
             Il se pose quand même des questions, Iman; il a un très gros dossier à étudier, cent pages, spoiler: mais déjà avec l'avis du procureur: ça doit se terminer par une condamnation à mort.
    Mais après tout, puisque c'est le procureur qui le dit, il sait ce qu'il fait. Il transmet la loi de Dieu. Son épouse, Najmeh (Soheila Golestani) est aussi de cet avis. Elle l'encourage à tenir bon.
               Mais il y a les deux filles. Sana (Setareh Maleki) n'est qu'une ado, mais Rezvan (Mahsa Rostami) va à l'université.  Et Mahsa Amini vient d'être torturée et assassinée par le pouvoir (mais non, elle était malade, elle a eu un accident cardiaque, répète Najmeh, après la télévision) Les violences commencent. spoiler: Et une amie de Rezvan est à son tour gravement tabassée -elle va perdre un oeil- par les brutes qui envahissent les facs.
    Les deux soeurs, cloitrées à la maison (on ne va pas les laisser retourner près de ces dévergondées qui veulent se promener toutes nues dans la rue! La femme doit couvrir sa tête, c'est la volonté de Dieu, point final) sont accrochées à leur téléphone portable. Et nous, spectateurs, nous voyons des fragments de ces dizaines, de ces centaines de vidéos anonymes que les manifestants filmaient et envoyaient tant bien que mal par les réseaux sociaux où à leurs amis, en Iran et hors d'Iran.
            spoiler:  Et puis, survient un incident qui pourrait changer le destin de toute la famille: l'arme confiée à Iman a disparu. Cela peut avoir des conséquences terribles: dégradation, prison, tout perdre... Qui l'a prise? Laquelle, des trois femmes? Il faut les faire parler, par tous les moyens. Déjà que les fiches des juges et enquêteurs, censés être clandestins, commencent à être diffusées...;

    Le film, c'est la lente descente aux enfers d'Iman, qui nous apparaissait plutôt au début comme un homme sympathique, et la beaucoup plus lente et difficile remontée de Najmeh vers la lucidité, le tout pendant deux heures quarante cinq dans le huis clos de l'appartement (dont on sort par le biais des vidéos de rue): on ne voit pas le temps passer. Seule la dernière demi-heure vire au thriller dans un sublime ancien village troglodyte du désert.
    Le film, c'est de l'histoire contemporaine; .c'est le poids de l'oppression politique et surtout religieuse qui amène des humains pas plus mauvais que ça au départ, à devenir des monstres, parce qu'on a mis dans leur pauvre tête qu'ils exécutent la volonté de Dieu. Quoi? Personne ne se demandera par quel biais on peut connaitre la véritable volonté de Dieu, en admettant qu'il existe? par quelle voix il l'aurait fait connaitre à ses prêtres? La force de la théocratie, c'est ça: tuer la moindre trace de réflexion personnelle          
    Après, pour le pouvoir politique, c'est jeu d'enfant que de s'assurer la docilité du peuple. Heureusement, il y a eu Jafar Panahi, il y a eu Abbas Kiarostami, il y a Mohammad Rasoulof et les autres  qui ont payé leur courage d'interdiction de tourner, de mois de prison, d'exil forcé

    Nitnelav
    Nitnelav

    7 abonnés 26 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 septembre 2024
    L’histoire commence de manière prometteuse, avec un juge du régime pris au piège entre son devoir d’État et les aspirations de liberté de ses propres filles. Cette confrontation initiale est bien amenée, et le conflit familial retient l’attention. On est curieux de suivre ce juge, de le voir évoluer au cœur des enquêtes, des interrogatoires, et des sentences qu’il doit rendre. Cependant, tout cela reste en surface, à peine effleuré.

    Peu à peu, le film se perd dans une intrigue secondaire, celle de la recherche d’une arme volée au domicile du juge. Ce choix scénaristique ralentit considérablement le rythme et entraîne le film dans une spirale monotone, presque interminable. Le spectateur se retrouve pris dans cette lenteur pesante, sans véritable espoir de sortie.

    On attend avec impatience un sursaut final qui relancerait le film, mais au lieu de cela, on bascule dans le grotesque, avec quelques éclats de rire involontaires dans la salle. Ce qui aurait pu être un sujet puissant se retrouve noyé sous des choix maladroits, et le film s’essouffle là où il aurait dû frapper fort.

    Si l’on juge uniquement le film sur son message politique, on comprend pourquoi certaines critiques pourraient l’encenser. Mais en tant qu’œuvre cinématographique, il manque cruellement de la profondeur et de la tension qu’un tel sujet mérite.
    folyr
    folyr

    32 abonnés 66 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 22 septembre 2024
    Une bonne cause ne fait pas un bon film. Les prémices sont prometteuses d'un dilemme que l'on attend passionnant et qui n'est pas traité. Le scénario n'est pas tenu, la dernière heure vire au thriller improbable dont on ne comprend pas la raison, la fin est carrément ridicule. Allez plutôt voir Tatami, autre film iranien, remarquable en tous points.
    lacroix p
    lacroix p

    19 abonnés 167 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 septembre 2024
    Très - trop - long, le film pêche par un manque de cohérence et de compréhension des principaux personnages (le père et la mère), un nombre inutilement long de scène de violence filmées durant les émeutes. La première heure est laborieuse, la seconde magnifique (ah la scène de l’interrogatoire), la dernière demi-heure foutraque. L’octroi du prix spécial interroge quand même un peu.
    Jipéhel
    Jipéhel

    57 abonnés 266 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 septembre 2024
    L’oppression

    Vous connaissez mon amour pour le cinéma iranien et surtout ma profonde admiration pour les cinéastes comme Panahi, Fahradi, ou Kiarostami et cette fois c’est Mohammad Rasoulof qui nous propose ce formidable film tourné en cachette sous la menace permanente d’une théocratie aveugle et toute puissante. Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement... 165 minutes, pour un chef d’œuvre, c’est encore trop court. Il est rare qu'un film de près de trois heures tienne en haleine de bout en bout. Indispensable, un des films de l’année, la preuve il a reçu le Prix spécial du Jury à Cannes.
    Malgré son titre, ce drame familial, mais avant tout politique, traité comme un thriller psychologique, n’a rien de poétique. Après Le Diable n’existe pas, son précédent film, - Ours d’Or 2020 à Berlin -, il a fallu quatre ans à Mohammad Rasoulof pour se lancer dans un nouveau projet. Au cours de ces années, le cinéaste a écrit plusieurs scénarios, mais ce qui l’a finalement conduit vers ce chef d’œuvre est sa nouvelle arrestation à l’été 2022. L’histoire coïncide avec le début du mouvement Femme, Vie, Liberté, qui a ébranlé le pouvoir des mollahs en Iran. Elle lui a été en partie inspirée par le témoignage d’un gardien de la prison qui lui a confié vouloir se pendre devant l’entrée de la prison. Il souffrait d’un intense remords et ne pouvait pas se libérer de la haine qu’il éprouvait pour son travail. Aussi le cinéaste, a voulu réaliser un nouveau film pour contribuer à cet effort. Mais il n’est pas simple de rassembler des personnes prêtes à endosser les risques d’un tel projet. La peur d’être identifié et arrêté jette une ombre sur tout. Comment Rasoulof a-t-il fait pour contourner la censure ? Ça reste un mystère mais il dit que finalement, le courage de mon équipe a été la force motrice qui nous a permis de terminer ce film. Comme vous pouvez le lire, je vous parle peu du film en lui-même, préférant m’attacher aux coulisses d’un tournage insensé allant au-delà des limites du courage. Pour ce qui est du scénario – diabolique -, de la mise scène – virtuose vue les conditions -, de la direction d’acteurs – prodigieuse -, il FAUT voir cet immense moment de cinéma.
    Citons les quatre acteurs et actrices qui occupent l’écran en permanence ou presque, Misagh Zare, Soheila Golestani, Mahsa Rostami, Setareh Maleki qui expliquent l'entreprise de déshumanisation d'un régime totalitaire à travers les interactions d’une famille à priori banale. Voilà une leçon de courage et de résistance à nulle autre pareille et un hymne à une jeunesse qui ne baisse pas les bras. Un film « nécessaire » pour savoir et comprendre. En conclusion, espérons avec Rasoulof qui aime à dire : Les répressions peuvent temporairement maintenir la situation sous contrôle pour le gouvernement, mais finalement le mouvement vaincra.
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