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    Les Graines du figuier sauvage
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    38 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 419 abonnés 4 746 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juillet 2024
    Malgré son titre à la Nuri Bilge Ceylan, il est évident que Les graines du figuier sauvage, réalisé par Mohammad Rasoulof, sert une ambition plus politique que poétique, dans le contexte d'un pays, l'Iran, en proie à de fortes convulsions depuis des mois. Ce contexte, relayé par de nombreuses vidéos ayant circulé sur les réseaux sociaux, rythme une histoire qui va ébranler une famille "bourgeoise" de Téhéran, jusque dans ses fondements. "Femme, vie, liberté", ce slogan a fait le tour du monde, accompagné d'images ignominieuses de répression d'un régime de mollahs aux abois. Densité, intensité, puissance : le récit de Rasoulof se déploie avec une dextérité impressionnante au sein de la famille évoquée plus haut où le père, fonctionnaire et donc complice d'un système, va se heurter à ses deux filles, sous le regard d'arbitre de la mère. Le film est exceptionnel, et pas seulement pour son courage, mais aussi pour sa construction, avec une poignée de scènes incroyables, pendant plus de deux heures. Il sera permis d'être un peu moins enthousiaste sur la dernière demi-heure, qui prend la forme d'un véritable thriller, qui surprend, dans le sens où il tranche avec tout ce qui a précédé, par un côté plutôt excessif et un symbolisme pesant. Cette faute de goût, qui n'en sera sans doute pas une pour beaucoup de spectateurs, ne saurait ternir en rien la force d'un film dont on espère qu'il ne fait que précéder la chute d'un régime parmi les plus méprisables sur la planète, même s'il y a une certaine concurrence en la matière, hélas.
    Laurencesarah
    Laurencesarah

    12 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juillet 2024
    Vu hier soir en avant première au festival des cinémas indépendants. C’est un film remarquable considérant les conditions dans lesquelles il a été conçu, filmé, réalisé… sans autorisations locales dans un climat qui fait peser une menace terrible voire vitale sur les intellectuels indépendants et particulièrement les cinéastes.
    Ce film prend son temps, et c’est pour mieux nourrir la construction des personnages dont la psychologie est très fine. Le tableau de cette famille qui bascule nous offre une fenêtre sur la société de Teheran, et nous permet une immersion dans le foyer. C’est une œuvre sociologique, politique, humaine formidable
    (Attention spoiler)
    Malgré tout la fin me semble maladroite et bâclée. On n’y croit plus. A moins que tout cela ne soit un délire paranoïaque croisé des 4 personnages clefs du film ? J’ aurais préféré une fin plus concrète. Le choix de conclure le film de cette façon interrompt nos réflexions voire les pollue.
    A noter 2 plans sublimes, le lavabo de la salle de bain et son miroir, devenant le laboratoire des consciences et le coffre fort des secrets.
    (Fin du spoiler)
    Un film courageux, méritant, pointu et un hommage au mouvement des femmes iraniennes Femme, Vie, Liberté je leur souhaite du courage et de la force pour ce juste combat
    lacroix p
    lacroix p

    15 abonnés 164 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 septembre 2024
    Très - trop - long, le film pêche par un manque de cohérence et de compréhension des principaux personnages (le père et la mère), un nombre inutilement long de scène de violence filmées durant les émeutes. La première heure est laborieuse, la seconde magnifique (ah la scène de l’interrogatoire), la dernière demi-heure foutraque. L’octroi du prix spécial interroge quand même un peu.
    Christoblog
    Christoblog

    789 abonnés 1 651 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 septembre 2024
    Sensation du dernier Festival de Cannes (beaucoup voyait en lui la Palme d'or), le nouveau film de Mohammad Rasoulof est remarquable.

    Comme souvent dans les films iraniens, le scénario est un bijou de thriller psychologique. Nous entrons dans une famille de la classe moyenne : le père est juge (donc proche du régime), les filles sont des jeunes de leur temps, adeptes des réseaux sociaux, et la mère essaye de ménager les bonnes relations entre tous. Les choses se gâtent quand l'arme du juge disparaît mystérieusement, alors qu'une amie de l'ainée des filles est blessée lors d'une manifestation.

    Sur cette base solide, Rasoulof déploie une intrigue qui tient en haleine le spectateur durant toute la durée du film (2h46 tout de même). Les graines du figuier sauvage est donc successivement (et parfois alternativement) un drame social, une chronique familiale, un road movie, un suspens psychologique, un thriller horrifique et un western.

    Il y a quelque chose de réellement fascinant dans le contraste entre l'extrême qualité du film (la direction d'acteurs exceptionnelle, l'écriture imparable, la mise en scène d'une efficacité rare) et les conditions précaires dans lequel il a été tourné : une clandestinité complète, Rasoulof étant lui-même souvent absent du lieu de tournage, et des moyens ridiculement faibles.

    On ne peut que frissonner d'admiration devant le talent d'un homme qui parvient à un tel niveau de maîtrise dans l'exercice de son art, alors que sa liberté est menacée par un des pires régimes de la planète.

    Le film, qui brille par sa capacité à nous égarer, culmine dans une scène d'anthologie, véritable pivot du film, qui restera longtemps dans le coeur de chacun des spectateurs. Cette scène d'interrogatoire fait basculer les personnages dans une nouvelle histoire, et donne au film une tonalité encore plus grave.

    Bien au-delà d'une oeuvre didactique en hommage au mouvement Femme Vie Liberté (ce que le film est tout de même, mais indirectement), Les graines du figuier sauvage est un véritable chef d'oeuvre, déstabilisant et émouvant, qui culmine dans un final d'anthologie.

    Un sommet de l'année, sans aucun doute.
    PLR
    PLR

    443 abonnés 1 533 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 septembre 2024
    Un film somme toute iranien malgré de fortes contributions et soutiens étrangers pour mener à bonne fin le projet auquel les autorités théocratiques n’auraient su goûter. Comme toujours sur le registre des films iraniens contemporains, il s’agit par un accueil enthousiaste et forces récompenses de soutenir la liberté et de dénoncer le régime qui utilise la religion comme un carcan pour tenir la population. Au-delà de cela, le spectateur d’ici est toujours avide de pénétrer les mystères de ce régime honni mais qui tient car une large frange conservatrice de la population le soutient quoiqu’on en dise. Sur fond de révoltes dans les rues contre le port du voile mais nécessairement bien autre chose aussi, c’est la fracture d’une famille qui va être observée en parallèle à celle naissante de la société. Le titre est une allégorie. Il y aura aussi beaucoup de messages subliminaux. Mais 2 heures et 38 minutes c’est long quand même surtout quand le propos reste très indirect, suggestif. Toute la fin semble changer complètement de registre. Pourtant ce qui se passe entre le père, son épouse et leurs deux filles, c’est le miroir de la société qui se brise simultanément. On n’est pas loin du film d’auteur. Ce n’est pas parce que c’est iranien qu’il faut crier au chef d’œuvre car ça n’en est pas un. Mais allez expliquer ça au Jury du Festival de Cannes !
    Naughty Dog
    Naughty Dog

    876 abonnés 427 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 mai 2024
    Décidément il se passe un truc avec le cinéma iranien ces dernières années. Après Saeed Roustaee, Moammad Rasoulof use du cinéma comme d'un acte politique chargé contre son pays (jusqu'à être obligé à l'exil) en dynamitant la cellule familiale. Quoi de plus logique que de traiter les répercussions des décisions étatiques en montrant son effet sur le plus petit dénominateur commun ?

    La Graine du Figuier sacré débute comme un réel film politique, en plaçant les filles d'un haut fonctionnaire de l'État peu à peu face à lui, allant jusqu'à intégrer de vraies vidéos virales de lynchage public.
    C'est extrêmement bien écrit et interprêté, porté par une mise en scène sobre et maîtrisée.

    Le tout jusqu'à un acte final embrassant le thriller. Ce sera peut-être la seule réserve du film, qui s'il n'est pas dénué de tension, manque sans foute d'une plongée plus prenante et viscérale jusqu'à son final. Mais à l'instar de son touchant épilogue, difficile de rester de marbre devant ce très bon film !
    Henner
    Henner

    53 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 septembre 2024
    Dénoncer la dictature Iranienne est nécessaire. Est ce que cela fai automatiquement un bon film ? Non bien sûr.
    L’affaire s’amorce bien avec un juge du régime confronté dans sa propre famille aux aspirations de liberté de ses filles. C’est fort bien fait et on prend plaisir à suivre le juge et la contestation familiale. On aurait aimé le voir dans ses œuvres, les interrogatoires, les enquêtes, les peines prononcées .Tout cela reste hélas masqué et puis le film s’enlise peu à peu dans la recherche d’une arme dérobée au domicile du juge. C’est interminable, pesant, ennuyeux au possible.On n’en sort pas !.
    On espère une fin qui donnerait au film un nouveau tonus mais patatras on vire dans le grotesque il y a même quelques rires dans la salle.Donc un beau sujet dans lequel le réalisateur s’est pris les pieds.
    Bon maintenant s’il faut juger le film sur le simple message on comprend que la critique se pâme
    velocio
    velocio

    1 270 abonnés 3 099 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 septembre 2024
    Film vu au Festival de Cannes. Dans "Les graines du figuier sauvage", Rasoulof propose une vision métaphorique de l’Iran au travers d’une famille composée de 4 personnes. Imam, le père, représente le pouvoir oppressif. Bien que donnant l’impression d’avoir une certaine idée de la justice, il est favorable au pouvoir en place et il vient d’être promu à un poste de juge d’instruction, poste qui, inexorablement, l’amènera à prononcer des condamnations à mort. Najmeh, sa épouse, représente la population qui subit l’oppression sans vraiment se révolter. A côté de Imam qui vit sous l’emprise des dirigeants du pays, elle-même vit sous l’emprise de son mari. En fait, elle ne voit dans la promotion de son mari que tous les avantages qui vont l’accompagner, par exemple la possibilité d’aller vivre dans un nouveau logement où les deux filles du couple auront chacune leur chambre. Rezvan et Sana, les deux filles, représentent la jeunesse iranienne. Suite sur https://www.critique-film.fr/critique-les-graines-du-figuier-sauvage/
    islander29
    islander29

    829 abonnés 2 326 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 septembre 2024
    Le titre est magnifique, le réalisateur confirmé ( Mohammad Rasoulof) ….Je n’ai pas été déçu même si la première heure a quelques longueurs ( j’aurais enlevé vingt minutes). La deuxième heure change le scénario, jusqu’ alors assez « bureaucratique » et le dernier quart d’heure est hitchckockien à couper le souffle...C’est un film éminemment politique, le figuier pouvant représenter deux choses, le pouvoir politique et la famille, …..Je ne veux rien spoiler, mais malgré les longueurs, les extraits d’actualité, la puissance du film se dévoile peu à peu, subtilement, et s’attaque à ce qui doit être attaquer en Iran, qui semble d’un autre temps...La violence répond dans la rue à la demande d’émancipation des jeunes filles...Peut être que la fin apporte une réponse, je ne sais pas, mais force de conclure qu’un message passe dans ce film et qu’il est peut être temps d’ôter au figuier la poésie qu’on peut lui prêter…. Je conseille. La longueur du film est très subjective. Bravo. Une chose est sure le cinéma iranien a quelque chose à dire, .....
    Cinememories
    Cinememories

    467 abonnés 1 460 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 septembre 2024
    spoiler: "Le cinéma iranien est en plein essor et revient périodiquement dans les festivals internationaux depuis quelques décennies. On y découvre à chaque fois la société d’un pays gouverné par la peur, qui manque à ses devoirs envers ses citoyens et ampute tout élan artistique chez les cinéastes qui revendiquent leur liberté d’expression. Les Graines du figuier sauvage revient justement sur ces dysfonctionnements en suivant une famille unie, mais qui va peu à peu révéler des fêlures." "Tout semble filer droit pour une famille assez loin de la misère. Seule la taille de leur logement oblige les deux filles adultes d’Iman et de Najmeh à cohabiter dans la même chambre. C’est un peu le constat que l’on peut faire d’un pays comme à l’étroit, où la moindre étincelle finit par embraser chaque membre de la famille. Dans les rues, les citoyens hurlent leur mécontentement en espérant ne pas être pris pour cible par les forces de l’ordre. Rasoulof n’opte pas pour une reconstitution immersive des manifestations et préfère insérer d’authentiques images postées sur les réseaux sociaux pour attester d’une violente et sanglante répression. Nous ne verrons qu’une étudiante atteinte par un tir de flashball, sonnant ainsi le début des hostilités au sein d’une famille qui se déchire de l’intérieur." "Dans Les Graines du figuier sauvage, le devoir d’Iman est soumis à un interrogatoire inversé, car c’est bien le cinéaste qui maîtrise le dialogue, c’est bien lui qui capture l’incompréhension du peuple pour que le père de famille doute de son entourage. Iman peut-il devenir Un homme intègre dans une institution pleine de corruption ? Peut-il seulement remplir son rôle de père avec une arme cachée dans sa table de chevet ? Plus que jamais engagé politiquement, Les Graines du figuier sauvage nous permet d’écouter les lamentations qui se répètent depuis des années et qui sont amenées à bouleverser un mode de vie conservateur, un mode de vie sans libre-arbitre." Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
    Direct-actu.fr
    Direct-actu.fr

    220 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 septembre 2024
    Ce film de Mohammad Rasoulof explore la descente d’Iman, un père de famille conservateur et juge en Iran, dans la violence et le contrôle absolu. En réponse aux manifestations "Femme, vie, liberté", ses filles participent à la révolte,


    spoiler: tandis qu’Iman, symboliquement privé de son autorité par la perte de son arme, tente désespérément de maintenir son pouvoir. Cette fracture générationnelle met en lumière l'opposition entre les valeurs patriarcales du régime et les aspirations de la jeunesse.


    Le film dénonce les sociétés conservatrices en montrant comment l’autorité peut basculer vers la tyrannie face au changement. Iman, en enfermant sa famille, incarne la lutte d’un homme pour préserver un monde qui s’effondre autour de lui. Les performances des actrices Mahsa Rostami et Setareh Maleki, incarnant les filles, renforcent cette tension familiale et politique, offrant une réflexion puissante sur les dynamiques autoritaires dans la sphère intime.
    Alolfer
    Alolfer

    111 abonnés 1 054 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2024
    Sensation au dernier festival de Cannes, " Les Graines du Figuier Sauvage" est un film purement politique dans le but de montrer l'horreur que traverse le peuple iranien, à travers un régime dictatorial. Bouleversant par plusieurs aspects, Mohammad Rasoulof, par son écriture et sa mise en scène, transmet le ressenti de cette politique par cette famille, avec deux mondes qui s'affrontent : les parents et leurs enfants. Brillamment construit ! Plus le film avance, plus le personnage du père devient cette "métaphore" et la représentation du régime Iranien. Un Grand film qui aurait pu remporter La Palme d'or !
    Coric Bernard
    Coric Bernard

    356 abonnés 559 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 septembre 2024
    Après son précédent film plutot bien réussi “Le diable n’existe pas”, ce réalisateur iranien réitère dans l’excellence avec ce nouveau long métrage. Le film est dense et poignant. A partir d’un véritable drame familial, le réalisateur traite de l’inhumanité du régime iranien actuel et décrit très bien la véritable prise de conscience dans toutes les couches de la population. Et tout ce contexte vient nourrir le drame de cette famille proche du pouvoir et qui se pose question. C’est fort bien démontré dans ce film.

    Bernard CORIC

    (film visionné en projection de presse au Studio Marbeuf le 05/09/2024)
    Bart Sampson
    Bart Sampson

    327 abonnés 603 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 septembre 2024
    Empruntant la narration d'une tragédie antique mais malheureusement ancré dans une réalité plus dramatique ( le mouvement "femme, vie, liberté") le titre "les graines du figuier sauvage" est à linstar de cet arbre dont les graines finissent par étouffer l'arbre "source" une sorte de thriller haletant qui met en scène une famille où s’oppose le père juge et bourreau pour le régime iranien et ses deux filles plongées dans les évènements et qui mettent rapidement en doute la version « complotiste » officielle. Au milieu une mère écartelée entre ses convictions humanistes et son rôle d’épouse.
    C’est magistralement joué et le film avance comme une spirale vers sa fin dramatique
    Jipéhel
    Jipéhel

    52 abonnés 242 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 septembre 2024
    L’oppression

    Vous connaissez mon amour pour le cinéma iranien et surtout ma profonde admiration pour les cinéastes comme Panahi, Fahradi, ou Kiarostami et cette fois c’est Mohammad Rasoulof qui nous propose ce formidable film tourné en cachette sous la menace permanente d’une théocratie aveugle et toute puissante. Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran quand un immense mouvement de protestations populaires commence à secouer le pays. Dépassé par l’ampleur des évènements, il se confronte à l’absurdité d’un système et à ses injustices mais décide de s’y conformer. A la maison, ses deux filles, Rezvan et Sana, étudiantes, soutiennent le mouvement avec virulence, tandis que sa femme, Najmeh, tente de ménager les deux camps. La paranoïa envahit Iman lorsque son arme de service disparait mystérieusement... 165 minutes, pour un chef d’œuvre, c’est encore trop court. Il est rare qu'un film de près de trois heures tienne en haleine de bout en bout. Indispensable, un des films de l’année, la preuve il a reçu le Prix spécial du Jury à Cannes.
    Malgré son titre, ce drame familial, mais avant tout politique, traité comme un thriller psychologique, n’a rien de poétique. Après Le Diable n’existe pas, son précédent film, - Ours d’Or 2020 à Berlin -, il a fallu quatre ans à Mohammad Rasoulof pour se lancer dans un nouveau projet. Au cours de ces années, le cinéaste a écrit plusieurs scénarios, mais ce qui l’a finalement conduit vers ce chef d’œuvre est sa nouvelle arrestation à l’été 2022. L’histoire coïncide avec le début du mouvement Femme, Vie, Liberté, qui a ébranlé le pouvoir des mollahs en Iran. Elle lui a été en partie inspirée par le témoignage d’un gardien de la prison qui lui a confié vouloir se pendre devant l’entrée de la prison. Il souffrait d’un intense remords et ne pouvait pas se libérer de la haine qu’il éprouvait pour son travail. Aussi le cinéaste, a voulu réaliser un nouveau film pour contribuer à cet effort. Mais il n’est pas simple de rassembler des personnes prêtes à endosser les risques d’un tel projet. La peur d’être identifié et arrêté jette une ombre sur tout. Comment Rasoulof a-t-il fait pour contourner la censure ? Ça reste un mystère mais il dit que finalement, le courage de mon équipe a été la force motrice qui nous a permis de terminer ce film. Comme vous pouvez le lire, je vous parle peu du film en lui-même, préférant m’attacher aux coulisses d’un tournage insensé allant au-delà des limites du courage. Pour ce qui est du scénario – diabolique -, de la mise scène – virtuose vue les conditions -, de la direction d’acteurs – prodigieuse -, il FAUT voir cet immense moment de cinéma.
    Citons les quatre acteurs et actrices qui occupent l’écran en permanence ou presque, Misagh Zare, Soheila Golestani, Mahsa Rostami, Setareh Maleki qui expliquent l'entreprise de déshumanisation d'un régime totalitaire à travers les interactions d’une famille à priori banale. Voilà une leçon de courage et de résistance à nulle autre pareille et un hymne à une jeunesse qui ne baisse pas les bras. Un film « nécessaire » pour savoir et comprendre. En conclusion, espérons avec Rasoulof qui aime à dire : Les répressions peuvent temporairement maintenir la situation sous contrôle pour le gouvernement, mais finalement le mouvement vaincra.
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