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mat niro
352 abonnés
1 815 critiques
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4,5
Publiée le 7 octobre 2024
Voilà un magnifique film dégageant un suspense étouffant pendant près de trois heures. Mohammaad Rasoulof (cinéaste iranien exilé depuis en Allemagne) filme avec les moyens du bord (censure, menaces...) l'insurrection des jeunes de son pays à travers une famille tourmentée. Dans celle-ci, Iman, le père de famille est nommé juge et participe à la répression pendant que sa femme cherche toujours à arrondir les anglesspoiler: (jusqu'à un certain point? ) avec leurs deux filles. Celles-ci, grâce à des vidéos sur leur portable montre la violence ambiante. Ce long métrage est un formidable hommage aux femmes iraniennes sans pour autant délaisser le côté thriller oppressant. Essentiel.
Un film puissant à couper le souffle. Magistralement réalisé, joué, filmé, avec de nombreux films de smartphone pris par des amateurs lors des émeutes en Iran, montés et rattachés au film principal avec beaucoup de talent. Un film réalisé en cachette, avec des moyens limités, et pourtant tout d'un grand film.
A vu « Les graines du figuier sauvage » du réalisateur iranien Mohammad Rasoulof qui en a écrit le scénario en prison et dont le tournage s’est fait en totale clandestinité. Le film a obtenu le Prix Spécial du Jury lors du Festival de Cannes 2024. Septembre 2022 Mahsa Amini étudiante iranienne est violemment battue par la police pour avoir mal porté son voile, elle mourra des conséquences de ses blessures. Le peuple iranien manifeste son hostilité au régime, de suite dans la rue en criant le slogan politique «Jin, Jiyan, Azadî (Femme, Vie, Liberté) ». Imam (Misagh Zare) vient d’être promu juge d’instruction pour le plus grand bonheur de sa femme Najmeh (Soheila Golestani) qui ne voit que le bénéficie matériel à venir de cette nomination si attendue. Leurs deux filles, Revzan, étudiante à la Faculté (Mahsa Rostami) et Sana, lycéenne (Setareh Malek) suivent sur leurs portables, via les réseaux sociaux, les manifestations et voient des images qui sont censurées en Iran. Entre le père qui travaille pour le pouvoir et les deux filles qui sont solidaires des revendications de liberté, une faille se lézarde petit à petit. Avec un scénario qui synthétise au sein d’une famille toutes les divisions entre le peuple iranien, Rasoulof crée une tension psychologique à la limite du supportable qui va aller crescendo spoiler: dès son premier plan où l’on voit une main anonyme égrainer sur une table une poignée de balles de révolver jusqu’au dernier plan saisissanspoiler: t qui lui répondra 3 heures plus tard. Le film produit sous toutes les contraintes inimaginables se déjoue admirablement de toutes les censures et démontre implacablement l’engrenage dans lequel conduisent la théocratie et la phallocratie. Aman vulnérable dans son nouveau métier est un enfant roi (et le seul mâle) au sein de sa cellule familiale spoiler: jusqu’au jour où disparait son objet transitionnespoiler: l. Plusieurs genres s’interpénètrent pour le plus grand plaisir du spectateur qui est toujours surpris par les directions inattendues dans lesquelles le scénario le conduit : chronique familiale, politique, thriller, suspens psychologique, documentaire… Un mélange tonitruant entre Costa-Gavras et Fassbinder. La mise en scène et le montage surtout sont implacables et acheminent progressivement vers une dernière demie-heure sidérante. La distribution est hallucinante et tous les comédiens ont du fuir l’Iran après le tournage pour vivre en Europe, ainsi que le metteur en scène qui a présenté seul son film au Festival de Cannes. Le silence qui clôt le film pendant le générique est pesant. Le spectateur sonné, sidéré reste amorphe et démuni au fond de son fauteuil avant de sortir pour crier au Chef d’oeuvre !
Un drame courageux, une leçon de résistance. Un film qui permet de mieux comprendre l'oppression d'un régime et qui nous amène à nous questionner... On note quelques incohérences et la dernière partie m'a moins emballé mais on ne peut pas rester insensible à cette lutte pour la liberté.
Iman vient d’obtenir une promotion dans l’appareil répressif iranien. Ce mari aimant, ce père dévoué va pouvoir offrir à sa femme Najmeh et à ses deux filles, l’aînée Rezvan étudiante et la cadette Sana encore lycéenne, de meilleures conditions de vie. Mais sa promotion fait désormais peser sur sa famille des obligations supplémentaires. Elle se doit d’être irréprochable alors que la mort brutale de Mahsa Amini, après son arrestation par la « police de la moralité » pour port du voile inapproprié jette la population iranienne à la rue au cri de « Femme, Vie, Liberté ».
Il est fréquent de filmer les dictatures du point de vue de ceux qu’elle opprime ("Le Cercle rouge", "La Jeune Fille et la Mort"…) ou bien de celui de citoyens ordinaires insidieusement impactés par le cour des choses ("Une journée particulière", "L’Histoire officielle", "Au revoir les enfants"…). Il l’est moins d’embrasser le point de vue des oppresseurs, même si "La Zone d’intérêt" vient d’en donner un exemple magistral et glaçant.
Mohammad Rasoulof l’avait déjà fait dans le premier volet de "Le diable n’existe pas", qui avait pour personnage principal un homme ordinaire dont on apprenait à la toute dernière image, inoubliable, qu’il officiait comme bourreau à la prison centrale de Téhéran. Son héros dans "Les Graines…" est un homme ordinaire, pas foncièrement antipathique, qui travaille comme enquêteur au ministère de la justice. Son travail est d’interroger les détenus et, si je l’ai bien compris, de requérir contre eux une peine. Et l’objet du film est de montrer comment cet homme peine à assumer ses fonctions face à sa famille qui les réprouve et dans une société en ébullition sur le point d’exploser contre cet ordre étouffant.
Déjà réalisateur de plusieurs films ("Le diable n’existe pas", "Un homme intègre") qui jouaient avec les limites de ce que la censure iranienne était capable d’accepter, Mohammad Rasoulof a tourné ce film en les transgressant sciemment. Il filme des femmes femmes en cheveux. Plus grave : il entrecoupe son récit de videos diffusées sur les réseaux sociaux qui attestent des violences policières commises contre les manifestantes du mouvement « Femme, Vie, Liberté » Après avoir été emprisonné à plusieurs reprises, il quitte définitivement l’Iran à l’annonce d’une nouvelle condamnation à huit ans de prison en mai 2024 et s’exile en Allemagne.
Ce courage admirable est à lui seul digne d’éloges. Les réalisateurs qui ont accepté de risquer leur vie pour leur art sont suffisamment rares pour mériter notre respect. Cet engagement tient pour beaucoup dans ma critique élogieuse comme il explique sans doute en large partie le Prix spécial du jury qui lui a été décerné à Cannes. Mais il ne suffit pas. Un réalisateur courageux, aussi admirable soit-il n’est pas ipso facto un bon réalisateur.
Or "Les Graines…" est un grand film. Sa durée – 2h46 – peut intimider. Pourtant elle est supportable et surtout nécessaire au déroulement d’un récit qui, après un long huis clos dans l’appartement familial à Téhéran, prend le large pour une petite bourgade isolée à la campagne où le film dans son dernier quart prend des allures de thriller sinon de western.
"Les Graines…" est un grand film car l’histoire qu’il raconte est complexe et pleine de rebondissements, qui fait notamment intervenir une amie de Rezvan, éborgnée par la police, et où l’arme de service d’Iman mystérieusement disparue va jouer un rôle central. "Les Graines…" est un grand film parce que ses personnages ne sont pas monolithiques. Iman n’est pas seulement un bureaucrate, complice borné de la cruauté du régime. Najmeh n’est pas seulement une épouse aimante, aveuglément dévouée à son mari. Leurs deux filles ne se réduisent pas à la caricature d’une jeunesse remuante qui étouffe sous la chappe de plomb imposée par le régime. Comme chez Renoir, les personnages sont complexes et chacun a ses raisons.
"Les Graines..." est un film qui nous élève. Il faut aller le voir. Pour rendre hommage au peuple iranien opprimé, au courage de ses manifestantes et de ses réalisateurs qui défient la censure. Mais il faut aller le voir surtout pour une raison simple : "Les Graines…" est un…..
Ça manque quand même cruellement d’incarnation, les personnages sont théoriques, et puis la fin en mode Shinning qui switch de nulle part, dommage, finalement on a le sentiment d’assister à une esthétique de « l’ennemi », ou du moins sa contamination
Tout avait pourtant bien commencé.. les 2/3 du film sont palpitantes et assez politiques. Malheureusement le dernier tier nous perd dans un thriller incompréhensible, trop long et assez pathétique dans la forme et sans doute dans le fond. On ne sait même plus pour qui on doit prendre partie !! Cela manque royalement de réponses et ça dérive complètement.. Bref passez votre chemin, vous serez déçus de la fin. Enormément de mal à comprendre la note globale..
Je me joins aux louanges sur ce film qui démonte les rouages du pouvoir: comment un régime totalitaire arrive à être soutenu par des gens peu convaincus..
un excellent film qui croise des reportages réels sur la situation des femmes en Iran . Un film qui donne espoir d une évolution grâce à la jeunesse courageuse.
Sujet hyper important mais réalisation très ennuyeuse je me suis endormi au bout de 45 minutes … est-ce vraiment du cinéma, il suffit de s’informer pour savoir les conditions dramatiques dans ce pays. Décrire une telle situation mérite un vrai film ce n’est pas du cinéma.
Bouleversant, jamais vu un film aussi fort mêlant fiction et images d'archives du mouvement Femmes Vie Liberté. Comment un gouvernement peut-il à ce point détruire sa jeunesse, ses forces vives ?
Je me suis rarement aussi ennuyé dans une salle de cinéma. L’histoire avait tout pour me donner envie, mais le propos est sans nuances, le jeu des acteurs a aucun moment crédible.c’est un film qui dessert l’engagement et le combat de millions de femmes et d’hommes en Iran
Le réalisateur iranien déploie une intrigue qui tient en haleine le spectateur durant toute la durée du film. C'est à la fois, un drame social, une chronique familiale, un road movie, un suspens psychologique, un thriller horrifique et un western. En 2 mots, une pépitte à voir absolument.
Grosse claque que ce film, sur l'oppression du régime iranien évidemment et sur le courage de ces femmes se soulevant, mais aussi sur le plan cinématographique : comédiens plus qu'excellents, scénario rebondissant tout en fluidité, réalisation top. Chapeau bas.