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Achille Talon
8 critiques
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2,0
Publiée le 5 octobre 2024
Contrairement à ce qu'on laisse entendre, ce film n'est qu'un interminable huit clos familial, qui étouffe (comme le figuier). Les personnages surjouent (on ne sait pas ce qu'ils veulent vraiment) dans une intrigue que je n'ai pas saisi (le rôle du père me laisse perplexe) pour un final bâclé (spoiler: tout ça pour un pistolet... ). En bref, un film décevant, qui a des qualités (les paysages), mais qui ne convainc pas. Désolé pour les iraniennes, mais après avoir vu ce film, on a envie : 1- de soutenir le régime iranien 2- de dormir.
Un sujet brûlant, le totalitarisme, la théocratie, l'oppression des femmes, la liberté la responsabilité individuelle de cautionner ou refuser, la banalité du mal...et un échec relatif en raison d'un film interminable 2h30'! ...et une fin absurde où l'on a l'impression de se retrouver dans une réplique de "Shining"!
Les deux premiers tiers se déroule en ville, lors de manifestations, est centrée sur la famille, quand deux jeunes adulescentes s'interrogent alors que leur père est un des maillons de la dictature, tandis que la pauvre épouse et mère se retrouve au beau milieu, quand l'arme disparaît la crise familiale se fait plus forte tandis que le père se retrouve en porte-à-faux du côté professionnel. Cette partie prend les deux tiers film, et même si les insertions vidéos des réseaux sociaux est sans doute trop envahissantes, elle reste la partie la plus passionnante. Le plus intéressant reste le parallèle entre les deux jeunes femmes qui s'interrogent sur leur situation de "femmes" dans une société en mutation, la mère qui tente de garder sa famille souder, puis le père en quasi burn out et qui semble perdre pied. Le suspense paraît pourtant un peu vain. Par contre quand on arrive dans le dernier tiers, quand la famille fuit en province le film vire clairement dans un thriller en quasi survival intra-familial dont on ne comprend franchement plus rien. Le suspense disparaît avec un twist surprenant mais franchement aussi incompréhensible que ridicule... SPOILERS visitez site pour en savoir plus !... Avec cette dernière partie on a la très désagréable sensation que cette dernière partie était prévu pour un autre film. Grande déception... Site : Selenie.fr
Métaphore du régime iranien, la famille dans laquelle se joue l’histoire est digne d’une tragédie. Le scénario est magistral ainsi que l’interprétation et la photographie. La réalisation est superbe et parvient à nous faire vivre ce qui se passe sur l’écran. Entre thriller, drame familial et film politique, Une œuvre puissante, implacable et terrifiante sur le pouvoir des dictatures notamment religieuses qui s’immiscent jusqu’au cœur du privé et de l’intime. Un hommage au courage des femmes, victimes premières du régime des mollahs. À voir absolument.
Sensation du dernier Festival de Cannes, et alors que beaucoup lui promettaient la Palme d'Or, c'est finalement un Prix Spécial, hors palmarès, que le jury de Greta Gerwig a décidé de lui attribuer. Une polémique avait alors éclaté. Fallait-il dissocier l'oeuvre du contexte politique dans lequel elle avait été tournée (le réalisateur a dû faire son film clandestinement et fuir son pays pour venir le présenter à Cannes) et la juger sur le même plan que les autres films ou la traiter à part ? Quitte à le récompenser, ne fallait-il pas l'inscrire bien plus haut dans le palmarès ?
Contraint pas ces conditions de tournage, le réalisateur fait le choix très intéressant d'importer et d'illustrer les tensions liées au régime totalitaire iranien à l'échelle de la famille, en se focalisant sur toutes leurs répercussions au sein de celle-ci. Ces moments intimes sont à plusieurs reprises entrecoupés de vidéos amateurs choc, prises avec des téléphones portables et dénonçant la répression infligée à la population iranienne qui tente de se soulever. Cette façon de venir introduire du réel dans la fiction et de faire coller le récit à l'actualité rend l'ensemble encore plus impactant.
Pendant les deux premiers tiers du film, durant laquelle le film se révèle d'une très grande maîtrise formelle, l'ombre de l'oppression du régime, à travers la figure paternelle, plane sur la vie de cette famille, d'apparence plutôt unie. Puis la tension au sein de ce huit-clos monte crescendo au fil des prises de conscience politiques des deux jeunes femmes de ce foyer.
La dernière partie fera basculer le film dans un thriller haletant, un brin excessif, mais dont la virtuosité et la maîtrise de la réalisation (gardons toujours en tête qu'il a été tourné secrètement) impressionnent.
Le film est remarquablement interprété et même s'il souffre de quelques longueurs, l'élan de vie et de liberté qu'il porte à travers ces deux adolescentes insuffle un bel espoir pour l'avenir.
Fruit d'une détermination et d'un immense courage, le réalisateur Mohammad Rasoulof et toute son équipe accouchent d'un film miraculeux réalisé dans des conditions exceptionnelles. On suit une famille ou chaque membre représente un point de vue, une position vis à vis du système en place. Une charge politique d'une intensité maximale servie par une mise en scène maîtrisée et sublimée par certains plans d'une grande portée émotionnelle. Les actrices et acteurs sont au niveau du défi poposé, réussir un film grandiose.
Beaucoup de puissance narrative et symbolique dans ce film sur l'Iran contemporain et la violence du système patriarcal-théocratique. Le scénario est moins crédible sur la fin mais on comprend bien l'intention du cinéaste pour la démonstration de ce dont il veut nous convaincre : la libération des femmes oppressées prendra du temps mais elle est inéluctable. On aimerait partager son optimisme... D'excellents acteurs que les huis-clos dans lesquels se déroulent la majeure partie du film n'ont pas fait perdre leur talent, sans théatralité mais beaucoup de force d'expression. Cette oeuvre s'évalue aussi à la lumière des conditions de tournage, on l'imagine, et des conséquences qu'elle a eues sur ses contributeurs.
Drame réalisé par Mohammad Rasoulof, résolument éblouissant ! Formidable mise en scène, pas à pas, parfois lente mais cruellement déchirante. C'est toute la mécanique "rouleau compresseur" qui s'exprime par l'inexorable transformation du père de famille, Iman, interprété par Misagh Zare, tant envers son épouse Najmeh, soumise et elle-même dépassée, qu'envers ses deux filles adorables et entrant en adolescence...Etape par étape, l'intrigue devient insoutenable, montrant quels ressorts le pouvoir autoritaire utilise et ses manipulations perverses. Cette évocation nous plonge dans un monde noir et étrange, duquel on ne peut souhaiter que s'échapper au plus vite. La dernière partie du film devient un thriller physique oppressant, après une longue gestation psychologique. Un film qu'il faut voir absolument ..... !!**
Excellent film de Mohammad Rasoulof que ce Brûlot Politique sur fond de révolte des Femmes et aussi un Hymne magnifique à une Jeunesse qui ne baisse pas les bras ! A savoir que le réalisateur a tourné clandestinement , puisque rien n'est jamais simple , le mot est faible , en Iran , ce film sur une famille disloquée par la révolte «Femme, Vie, Liberté» ! Je pense que c'est un film nécessaire pour "savoir" et "comprendre" ce Pays au Régime Autoritaire !
Sans être un chef d'oeuvre, néanmoins un très bon film surtout la première partie qui aurait suffit à elle-même. Bon scenario, bien qu'il déraille sur la fin et atténue la portée du propos, porté par des acteurs/actrices très crédibles et justes, bonne réalisation inventive et toujours pertinente.
Prix spécial du jury (cannes 2024), le dernier opus à ce jour de M.Rassoulof l'a contraint à fuir son pays, pour se protéger de la vindicte de l'appareil judiciaire iranien.
Il faut reconnaître que le scénario met les deux pieds dans le plat et il n' est pas étonnant que les foudres de la répression se soient abattues sur le cinéaste.
Un magistrat chargé de rendre des condamnations fatales pendant les évènements récents qu'a connu le pays, voit le conflit s'étendre au sein de sa sphère familiale.
Le contexte difficile dans lequel " les graines du figuier sauvage" ( la métaphore est expliquée en début de projection) a été tourné et les tourments vécus par le metteur en scène et certains acteurs, peuvent peut-être modifier l'appréciation générale que j'ai éprouvée en le visionnant.
Construit essentiellement sur les dialogues et sur une maîtrise indéniable des mouvements d'appareil et de la construction des plans, " les graines..." m'a semblé d'une grande réussite pendant sa première partie. La seconde qui se termine de façon expressionniste m'a toutefois formellement moins séduit.
Réflexion sur la maltraitance faite aux femmes et leur désir d'émancipation dans la République Islamique d'Iran, le film se nourrit, bien sûr, de l'actualité.
On a sans doute affaire à un des meilleurs films de l'année et mérite même d'être revu afin d'en apprécier toutes les subtilités.
Cependant, dans la filmographie du cinéaste au plan strictement artistique " un homme intègre" (2017) me paraît toujours être son opus le plus fin et le plus accompli.
Sensation au dernier festival de Cannes, " Les Graines du Figuier Sauvage" est un film purement politique dans le but de montrer l'horreur que traverse le peuple iranien, à travers un régime dictatorial. Bouleversant par plusieurs aspects, Mohammad Rasoulof, par son écriture et sa mise en scène, transmet le ressenti de cette politique par cette famille, avec deux mondes qui s'affrontent : les parents et leurs enfants. Brillamment construit ! Plus le film avance, plus le personnage du père devient cette "métaphore" et la représentation du régime Iranien. Un Grand film qui aurait pu remporter La Palme d'or !
Ce très grand film repose d’abord sur deux idées. La première est celle de l’allégorie qui lui donne son titre, et qui éclate lors des deux dernières scènes, l’une qui clôt la fiction, l’autre qui est un témoignage du réel. La seconde est celle, justement, d’utiliser de vraies images des manifestations de protestation en Iran lors du mouvement « femmes, vie, liberté » et de leur répression. Avec ces images tournées par des jeunes Iraniens et Iraniennes sur leurs smartphones, Mohammad Rasoulof, non seulement nous informe, mais nous montre, de l’intérieur d’une famille, comment la population Iranienne (du moins une partie) avait accès par les réseaux sociaux à la connaissance des évènements édulcorés ou cachés par les médias officiels. La première dimension du film est évidemment politique, et la dénonciation de la corruption, de la cruauté, de l’intransigeance et des méthodes du système est implacable. Ce n’est pas sa seule qualité ; il est aussi une réflexion morale, sur la compromission et la conscience, dans sa première partie, puis un thriller domestique de haut vol (à la Asghar Farhadi) ensuite. La dimension plus « spectaculaire », dont une scène (la confrontation violente avec l’opposant au régime) est superflue, est moins réussie, mais s’explique par la nécessité de donner forme à l’allégorie et aussi, peut-être, par le souhait, pour des raisons d’efficacité politique, que le film touche le grand public. L’écriture cinématographique est de premier ordre, chaque image (à l’exception près ci-dessus) ayant sa raison d’être. En témoigne cette scène muette d’un gros plan sur une blessure pansée, dont on trouve qu’il est plutôt long et pesant, mais qui trouve sa justification par les deux brefs plans, toujours muets, qui lui succèdent. Par le fond et par la forme, ces « Graines du figuier sauvage » est un immense film, d’une puissance rare.