Cinema Paradiso est un film qui a marqué son époque pour ainsi dire tant il a ramené de prix. Franchement, je l’ai vu dans sa version longue, de presque 3 heures, et je ne sais pas si j’ai bien fait, car le principal défaut que je ferai à ce film par ailleurs de belle qualité, c’est d’être trop long !
Ok, l’histoire est très intéressante de par son sujet, et il y a plein de scènes très belles, surtout dans la première partie qui reste à mon sens la plus forte et la plus touchante. Le film mise beaucoup sur l’émotion, parfois jusqu’au mélo un peu exagéré, mais c’est rondement mené à ce niveau là, et suffisamment subtil pour ne pas ressembler à un tire-larme de base. Je ne peux pas dire que je me sois réellement ennuyé devant Cinema Paradiso compte tenu de sa longueur et de son sujet qui prête peu à l’action, mais c’est vrai que sur 3 heures il y a des scènes pas vraiment utiles, surtout dans la partie centrale et la dernière partie où il m’a semblé assez évident que le film se disperse trop. Globalement le film est fort, riche, mais pas assez synthétique, un peu trop mélo, et l’arrière-fond historique italien n’est pas vraiment mis en avant, alors qu’il aurait pu, cela n’en aurait donné que plus de force documentaire au métrage.
Malgré cela, Cinema Paradiso est plein de qualités. Formellement c’est un travail très propre, avec de belles images, une atmosphère originale dont je regrette néanmoins qu’elle ne soit pas plus appuyée. On sent que l’on est en Italie, il y a de beaux plans, mais c’est plus au niveau de l’ambiance sonore et lumineuse que j’ai eu quelques réticences. Néanmoins porté par une mise en scène inspirée, et par un travail techniquement solide, Cinema Paradiso reste un joli film, avec aussi une bande son signée Morricone largement exposée, et qui est pleine de mérites.
Enfin, le casting est convaincant. Philippe Noiret trouve un beau rôle, et si je trouve que son jeu reste assez identique d’un film à l’autre, il a toujours l’intelligence de choisir des rôles qui lui sied à merveille, et ici c’est le cas. Il était tout vu pour ce personnage un peu bougon et paternaliste, un mentor tout vu pour le jeune Salvatore. D’ailleurs, des trois acteurs qui l’incarne, le premier, Salvatore Cascio est le meilleur, et la première partie du film est la plus réussie en grande partie grâce à lui. Marco Leonardi est bon lui aussi, quant à Jacques Perrin je l’ai trouvé un peu fade dans le rôle sûrement le plus ingrat des trois, puisqu’il est tout en mélancolie, souvenirs tristes, ce qui forcément ne lui donne pas un grand élan.
Franchement, Cinema Paradiso est un film que j’ai bien aimé, mais je ne crierai pas au chef-d’œuvre. Peut-être la version courte est-elle meilleure, mais à mon sens, sans lui retirer ses atouts, ce film est trop long pour son propos, et il y a des imperfections. L’interprétation un peu inégale, l’ambiance pas toujours aussi forte et marquée qu’on pouvait l’espérer, des coquilles qui sapent un peu l’édifice. Après c’est un beau film à voir malgré tout. 3.5