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Incertitudes
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5,0
Publiée le 27 décembre 2008
Ah La Traversée de Paris...Première rencontre entre Bourvil et Jean Gabin et adaptation d'une nouvelle de Marcel Aymé par le controversé Claude Autant-Lara. Controversé car le réalisateur fut bien plus tard député européen sur les listes du FN et auteur de plusieurs propos racistes. En revanche, beaucoup plus intéressant est le film puisqu'il s'avère être un portrait très réaliste du comportement des français en temps de guerre. Louis de Funès, qui n'était à l'époque qu'un second rôle, fait étalage de tout son talent en incarnant l'épicier avare Jambier à travers une scène d'anthologie avec les célèbres vociférations de Gabin : Monsieur Jambier, 45 Rue Poliveau, pour moi, ce sera 1000 francs...Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, maintenant c'est 2000 francs...Je voulais dire 3000. Jambier, Jambier, Jaaaammbier ! Les dialogues ne sont pas loin de chez Audiard notamment dans la scène du bistrot ou Grandgil s'en prend au couple qui tient le bar : "Mais tu vas pas changer de gueule un jour toi, non ? Et l’autre là, la rombière, la gueule en gélatine et saindoux, trois mentons, les nichons qui dévalent sur la brioche…Cinquante ans chacun, cent ans pour le lot, cent ans de connerie ! Mais qu’est ce que vous êtes venus foutre sur Terre, nom de Dieu ? Vous n’avez pas honte d’exister ? La Traversée de Paris est une histoire d'amitié au temps de l'Occupation entre deux hommes qui n'auraient jamais dû se rencontrer au départ. Portrait d'une France écrasée par la peur, la faim et la pauvreté, le récit est donc extrêmement sombre mais adoucie par l'ingéniosité constante de Grandgil à sauver son camarade des policiers ou des allemands ainsi que par sa scène de retrouvailles entre Grandgil et Martin à la gare de Lyon, différente du livre.
En pleine occupation de petits Français survivent grâce au marché noir. C'est ce que conte l'histoire de la traversée de Paris avec ces deux personnages,incarnés par deux figures du cinéma français. Le film est une belle réussite de cette rencontre humaine, il narre bien la condition de l'homme moyen qui fait ce qu'il peut pour survivre. Un drame sombre d'une grande justesse.
Franchement j'avais très peur. J'avais peur de me retrouver devant une de ces vieilles comédies franchouillardes qui ne me font pas rire, ou devant un film ennuyeux. J'avais aussi peur des grimaces de De Funès (j'aime bien le bonhomme, mais plus ça va et moins il me fait rire)... Mais en fait non, ce film ce n'est rien de tout ça. De Funès n'a qu'un rôle très mineur et du coup j'ai savouré chacune de ses apparitions, c'était pas lourd, c'était parfait. C'est pas franchement une comédie, y a des passages drôles (surtout les pétages de plombs de Gabin), mais ça reste assez dramatique : c'est filmé comme un huit-clos (les contours de la ville sont obscurcis et on ne voit plus que ce qu'éclairent les lampadaires), il y a une menace allemande omniprésente, c'est cru, direct (Gabin encore une fois son personnage) et j'ai été surpris pour un film de l'époque d'entendre autant d'insultes. C'est un film sur une France lâche, dominée, égoïste, qui essaye de se donner bonne conscience, le personnage de Gabin exprime à lui seul tout cela : "jusqu'à où peut-on aller en temps d'occupation ?". Le duo de monstres sacrés que sont Gabin et Bourvil est génial, c'est pas long, pas ennuyeux... Un très bon film, à voir.
Un film français culte, des répliques qui le sont tout autant « Jambier, tu’m dois 2000 francs, Jambier », avec un casting 3 étoiles, que demander de plus ? Ben pour ma part un côté « lutte des classes » en moins. Qu’un nanti (Grandgil) ait tant de chances et ses entrées sans être inquiété c’est bof. De l’autre côté le « petit miséreux » s’échine, se fait exploiter et punir, spoiler: même si le happy end est là (bien que court) il laisse une impression désagréable. Hormis ça et le son, parfois trop fort notamment lors des tirades de Gabin, c’est nickel. Je note surtout le jeu des acteurs : si de Funès fait déjà ses mimiques, Gabin est toujours bourru (mais ça lui va si bien), Bourvil est presque complètement à contre-emploi et ça fait du bien de le voir autrement qu’en grand benêt innocent. D’autant plus que l’histoire est bien écrite (Marcel Aymé ça aide), pas banal de raconter le marché noir lors de l’occupation et de tancer les Français qui ne résistaient pas. Ensuite, la trame n’est pas super originale mais laisse place à une construction intéressante et relativement inhabituelle. Malgré les aventures le montage demeure assez clair, même sur la fin, et le rythme se tient sans s’emballer, qu’importe les péripéties et les quelques longueurs, guère dérangeantes toutefois. Pas trop d’humour mais le sujet ne s’y prête pas, des dialogues justes avec des joutes verbales délicieuses entre les 2 protagonistes, une musique qui colle à l’ambiance une utilisation adéquate du noir et blanc. En soit, je comprends que ce soit un film culte car le casting et le sujet résonnent dans la culture française, puis un thème original bien traité ça mérite d’être vu. Je peux admettre également que ça ne parle plus à beaucoup, et qu’on sente le poids des ans, mais perso je trouve que, si on reste ouvert le charme opère toujours.
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5,0
Publiée le 12 novembre 2009
Avec cette mythique "Traversèe de Paris" , Claude Autant-Lara rèussit à retrouver l'atmosphère de la grande èpoque du marchè noir et des petits trafics! Comment mettre en scène un joyau du 7ème art avec Paris la nuit, deux hommes et quatre valises bourrèes à craquer de viande de porc ? Autant-Lara y arrive à merveille en dècrivant les sinistres jours de l'Occupation dans une colère ricanante! "La traversèe de Paris" reste avant tout une comèdie alignant plusieurs gags superbes, comme Bourvil jouant de l'accordèon pour ètouffer les hurlements du cochon qu'on ègorge ou cette rèplique culte de Gabin envers de Funès "Monsieur Jambier, 45 rue Polivot, maintenant ce sera 2000 francs !!!...Jambier, Jambier, Jambier !!!" Aucun film ultèrieur du trio Jean Gabin-Bourvil-Louis de Funès, ni de leur metteur en scène Claude Autant-Lara, ne retrouvera la force d'impact de ce grand classique du cinèma français, qui n'engendre pas le chagrin - ni la pitiè avec la duretè du marchè noir, le froid , les rationnements et les coupures d'èlectricitè! Un monument incontournable des annèes 50...
Une traversé de Paris au sens propre puisqu'il s'agit d'aller du Jardin des Plantes jusqu'au Marais avec une valise contenant un cochon découpé, et tout cela dans le Paris de l'occupation allemande. il règne une ambiance oppressante, inquiétante. Gabin est très bon, Bourvil étonnant. Le film est volontairement dérangeant y compris dans cette scène (trop ?) outrancière du café ou Gabin se livre à sa célèbre tirade "Salauds de pauvres !" et dans sa conclusion désabusée
Un superbe film portée par un très grand duo d'acteurs. L'histoire est très belle, simple mais terriblement efficace. Le film appuie où ça fait mal à certains moments (manque de patriotisme). Concernant les acteurs, Jean Gabin a un charisme dingue et Bourvil est particulièrement touchant. Le film est également le tournant dans la carrière d'un futur immense acteur, Louis De Funes, qui dans un second rôle avec peu de temps devant la caméra, crève vraiment l'écran. La fin est à la fois triste et touchante, et cela en grande partie grâce au talent de Bourvil. Un film incontournable, qui en tant que français doit être vu au moins une fois.
Un monument du cinéma français abordant un aspect de l’Occupation souvent traité de façon secondaire : le marché noir. Gabin et Bourvil sont extraordinaires, notamment par leurs incessantes joutes verbales et leur parfaite complémentarité. Certaines scènes sont absolument mythiques (celle de la récupération du cochon entre autres) et démontrent, dans les moindres détails, une totale maîtrise côté réalisation et interprétation.
La Traversée de Paris : Un classique devenu culte grâce a sa scène mémorable : Jambier, 20000 francs !!! Non vraiment, cette comédie dramatique sous fond d’occupation est simple, court (1H20) mais efficace puisque j’ai bien rigolé. Car, il y a un bon duo de choc, deux monstres du cinéma : Bourvil et Jean Gabin. Ils se complètent très bien car Gabin a un sacré tempérament et Bourvil est toujours dans la justesse. Et puis, leurs dialogues et répliques fondent mouches, et il y a une bonne critique de ces moments la (quand ils sont dans le bar…). Sinon, il y a aussi une courte apparition de Louis De Funès mais assez pour en faire une scène culte (Jambier !). Sinon, le scénario se laisse regarder, un gars du marché noir (Bourvil) qui doit livrer du cochon mais il y a Jean Gabin qui va l’aider mais ça ne va pas être de la tarte avec lui. Sinon, j’ai remarqué aussi une bonne mise en scène avec une superbe photographie ce qui est plutôt pas mal pour un film en noir et blanc, d’ailleurs ce point la, le film l’exploite bien car pendant le nuit, l’arrière fond est toujours dans le noir, comme des ombres chinoises… enfin, ça fait de bon effet. Donc voila, une comédie forte sympathique.
Souvent considéré comme le meilleur film d’Autant-Lara, ce doit être le cas de ceux qui n’ont pas vu grand-chose du réalisateur qui il est vrai, demeure assez méconnu aujourd’hui. De beaux numéros d’acteurs et un film agréable, mais sans plus. C’est clair, le casting est beau sur le papier, avec trois têtes d’affiches et spécialement le duo Bourvil-Gabin. Dans les faits il l’est aussi. Le duo en question fonctionne très bien, Bourvil nous servant du Bourvil mais avec quelques affinages bien vus, tandis que Gabin nous fait du Gabin, gouailleur, mais avec là aussi plus de subtilité. Les acteurs peuvent donc s’en donner à cœur joie, et se débrouillent fort bien, épaulé par quelques figures exubérantes en tête desquelles Louis de Funès. Les acteurs forment le point le plus attrayant du métrage, c’est une évidence. Le scénario est relativement moyen. Certes le sujet est original, certes la description du Paris sous l’Occupation est appréciable et réaliste, mais pour être franc, le sujet assez simpliste du film, le manque d’enjeux, et un dénouement assez abrupt font que le film est finalement bien perfectible sur ce point. En fait le film dégage une certaine impression de creux, et tourne surtout autour de quelques scènes mémorables, mais assez éparses dans un film qui, prit dans son ensemble reste plutôt vide. En tout cas je n’ai pas trouvé beaucoup d’enjeux et de profondeur dans ce film. Formellement j’ai apprécié la très belle photographie noir et blanc, gros point fort du film. Elle ne cache pas cependant une impression de tournage studio très (trop ?) perceptible, et assez dérangeante compte tenu de l’authenticité que recherche, et souvent avec bonheur le métrage. La mise en scène propre mais un peu simple d’Autant-Lara est appréciable. La bande son enfin est bien vue, mais tout de même assez discrète. Franchement c’est un film sympathique mais qui pour moi n’a rien d’un incontournable de l’époque et n’est clairement pas un des classiques sur la période de l’Occupation par rapport à d’autres références. C’est une petite fable sympathique mais tout de même bien perfectible, qui reste surtout dans les esprits pour avoir réunis trois monstres sacrés du cinéma de l’époque. 3.
Grand classique du cinéma français, La Traversée de Paris est un exemple d'écriture et de mise en scène. Partant d'un concept simple, le film parvient à installer une tension et un suspense constant. Le duo formé par Jean Gabin et Bourvil est formidable et parvient à trouver un parfait équilibre, dans la lignée des meilleurs buddy movies.
C'est toujours un immense plaisir de revoir ce film , le duo Bourvil/Jean Gabin est parfait , un Louis de Funes hélas trop peu présent , un beau scénario pour une grande aventure .
Il y avait tout pour que ce film devienne un chef-d'œuvre : un casting trois étoiles, un postulat aux mille possibilités, un contexte historique fort. Malheureusement on nous a servi une soupe tiède sans saveur : l'intrigue est totalement plate, il n'y a aucun rebondissements alors que le potentiel était quasi infini. La traversée se déroule finalement sans grands encombres alors qu'on s'attendait à un périple semé d'embûches... Et que dire de cette fin abrupte et bancale... Pour couronner le tout, le film a été tourné en studio et ça se ressent, certes certains arrière-plans sont réussis, mais l'effet carton pâte est bien présent et la gestion de l'espace dans la mise en scène est limitée. La déception est à la hauteur des espérances élevées placées dans ce grand classique du cinéma français.