Pour l’un de ses premiers rôles importants, Louis de Funès tiens tête à deux monstres sacrés du cinéma Français, dans une comédie hilarante, et quelques fois dur. C’est au côté de Bourvil et de Jean Gabin que Louis de Funès commence à devenir ce qu’il deviendra plus tard, l’un des plus grands comique de l’histoire du cinéma.
Un film extraordinaire. J'aime particulièrement : - Bourvil dans les rôles qui ne sont pas comiques, - la scène culte du café, - la morale tout au long du film, - le peintre qui est (presque) pris à son propre jeu.
Rien que pour entendre gueuler Gabin aprés De Funès Jambier...Jambier je vous conseille ce film qui vous fera passer un amusant moment et qui n'est pas qu'une énième histoire sur l'occupation.
Franchement déçu. Bourvil et Gabin fidèles à eux-mêmes, quelques bons dialogues (monologue de Gabin dans le bistrot où il s'engueule avec le patron), deux trois aspects intéressants sur le marché noir. Mais je n'ai pas accroché. Les dialogues bof. Les personnages dérangeants. L'histoire trop linéaire (ah, la mauvais habitude que l'on prend avec les films contemporains d'avoir des rebondissements et un scénario un peu original...).
Bien que Claude Autant-Lara et ses scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost soient généralement ses exemples du "cinéma de Qualité française", François Truffaut a régulièrement couvert de louanges La Traversée de Paris. Il faut dire que cette adaptation de Marcel Aymé est toujours aussi succulente plus de 60 ans après sa réalisation. Tout en conservant les codes classiques de réalisation de ce type de cinéma, Claude Autant-Lara signe une œuvre mordante et très acerbe envers la société française de l’Occupation (le réalisateur ayant lui-même été accusé de délation lors de cette période par Pierre Braunberger depuis) : d’un côté, nous trouvons des profiteurs de guerre (le célèbre Jambier campé par un Louis de Funès encore limité aux seconds rôles à cette époque) et, de l’autre, des gens envieux mais sans couragespoiler: (les fameux "Salauds de pauvres") et profitant eux-mêmes des autresspoiler: (les patrons de bars qui exploitent la jeune fille juive, séquence d’autant plus surprenante quand on connait les propos antisémites tenus par Autant-Lara à la fin de sa vie) . Même Bourvil, acteur pourtant catalogué comme étant le benêt au grand cœur, joue ici un personnage plus sombre qu’à l’accoutumé mué par la jalousiespoiler: (pouvant aller jusqu’à des gestes violents) avec des accès de lâchetéspoiler: (il part sans être payé par Jambier) et de roublardisespoiler: (il cherche à ce que Grandgil le paye pour rattraper cela).Le seul moment où il adopte son rôle habituel, c’est uniquement pour tromper le policier qui s’intéresse à eux . Autant-Lara fait le portrait d’une France vaincu tiraillée entre des collaborationnistesspoiler: (l’ancien détenu de guerre qui prend parti pour l’Occupant dans le bar) et des personnes moins engagées mais souffrant de manques nutritifs (les différentes pénuries alimentaires, concernant notamment le cochon, amenant le marché noir) et affectifs ("Moi, ce que je voudrais manger maintenant, c’est du rognon d’homme"). Même si elle est souvent rattachée au genre, La Traversée de Paris ne peut donc pas être totalement considéré comme une comédie mais plutôt comme une comédie dramatique à l’humour acerbe et plein de cynisme. Ainsi, il est surprenant de voir que l’humour ne vient pas de Bourvil comme on pourrait l’attendre mais d’un Jean Gabin jouant la plupart du temps sur l’ironie pour mesurer la lâcheté des gens l’entourant. Il est d’ailleurs étonnant de voir que le film rencontra un beau succès (presque 5 millions d’entrées) tant le miroir qu’Autant-Lara renvoie à son public est dur. Cela peut toutefois s’expliquer par la qualité de l’ensemble servi par une interprétation mémorable du duo Gabin-Bourvil, auquel on peut associer la courte mais mémorable apparition de de Funès, des dialogues géniaux et quelques scènes cultesspoiler: (le chantage de Grandgil envers Jambier, la colère de Grandgil dans le bar, la séquence devant la boutique de Marchandot…) . Ainsi, malgré les critiques que l’on pouvait lui faire, le "cinéma de Qualité française" pouvait tout de même offrir de grands moments et La Traversée de Paris en est une preuve puisqu’elle reste un des sommets du cinéma français.
Jean Gabin, Bourvil, Louis De Funès. Rien que pour ce trio d'acteurs réuni, "La Traversée de Paris" vaut le détour. Mais pas seulement pour eux. En effet, Claude Autant-Lara signe ici un film tout à fait réussi, dépeignant le Paris de l'Occupation allemande avec son marché noir et ses divers personnages, troubles, filous, lâches, sournois. Se déroulant en une nuit, le film voit Marcel Martin (Bourvil, se fondant à merveille dans le rôle) s'adjoindre les services de l'antipathique Grandgil (Jean Gabin, excellent dans un rôle qui lui va à ravir) afin de transporter un cochon découpé en morceaux dans des valises pour le revendre au marché noir. Reposant sur la relation mouvementée entre les deux personnages, le film vaut essentiellement pour la qualité de la mise en scène et pour ses dialogues, parfaitement irrésistibles, dépeignant avec force une époque bien particulière.
Un des grands classiques du patrimoine cinématographique français dont on ne retient souvent que la fameuse scène de la cave au son de "Jambier, 45 rue Pauliveau". Pourtant, l'intérêt de "La Traversée de Paris" ne se limite pas à cette seule séquence. Tout d'abord, le film dresse un portrait subtil et pas forcément flatteur de la France de l'Occupation. Outre, les rondes de nuits des patrouilles allemandes et le couvre-feu, c'est toute l'ambigüité des Parisiens, contraints à la résignation par la force des choses mais qui se complaisent dans une certaine inertie face à l'occupant, que se plait à décrire Claude Autan-Laura. Le film propose ainsi un éventail assez représentatif de la population de l'époque, allant de la bourgeoise aux rêves de résistance au cafetier qui exploite une juive en passant par le policier trop zélé et l'ancien soldat traumatisé. A ce titre, les dialogues sont merveilleusement bien écrits et frappent par leur justesse (la négociation dans la cave avec Jambier, le monologue de Grandgil ponctué par l'énorme "Salauds de pauvres"...). Mais que serait le film sans l'extraordinaire interprétation avec des 2nds rôles parfaits (Louis de Funès en boucher, Jeanette Batti en épouse, Jean Dunot et Georgette Dany en détestables cafetiers...) et surtout un époustouflant duo vedette composé d'un Bourvil rare dans un rôle de magouilleur pathétique et d'un Jean Gabin monstrueux de charisme mais moins renfermé qu'à son habitude (il faut le voir déclarer son amitié à Martin tout le long du film). Une composition aussi précieuse qu'exceptionnelle, les 2 acteurs s'étant par la suite un peu cantonnés au même type de rôle (le gentil dadais pour Bourvil, le dur au coeur tendre pour Gabin). On pourra toujours reprocher au film un final un peu longuet qui vient attenter à la nouvelle de Marcel Aymé dont il est tiré (plus sombre et politique) mais c'est bien insuffisant pour priver "La Traversée de Paris" de son statut de chef d'oeuvre du 7e art.