Gros film à spectacle, Armageddon est typiquement le genre de film qui divise, entre les pros, qui passent un bon moment sans prise de tête, et les antis qui trouveront quand même que mettre 140 millions dans une attraction de fête foraine c’est un peu beaucoup !
Perso, je crois qu’Armageddon reste tout de même une des bonnes surprises niveau grosse production des années 90. Bien mieux conservé qu’Independance Day par exemple, le film de Bay est un spectacle fun, qui a su préserver largement son intérêt grâce à des effets visuels toujours très bons. Le métrage est en effet une réussite visuelle, avec des décors massifs, des fx qui n’ont pas ou peu vieilli, une mise en scène vives toujours inspirée d’un Michael Bay qui prouve son efficacité dans le genre, bref, Armageddon est un film soigné visuellement, disposant, et ce n’est pas négligeable, d’une bande son convaincante, même s’il manque, à mon sens, un thème épique plus mémorable.
Alors évidemment, la qualité formelle n’est pas forcément suivie d’un scénario bien marquant. Humour lourdaud malheureusement un peu récurrent chez Bay, pathos un peu trop appuyé, tout cela au service d’une histoire qui ne manque pas d’invraisemblances et tend à s’enliser un peu dans sa deuxième partie. Armageddon est sûrement un poil trop long et aurait pu être plus incisif avec un quart d’heure de moins. Pour autant on ne s’ennuie pas, il y a des rebondissements, et le film, sans prétention, nous offre du grand spectacle, ceux que l’on est venu chercher en fait. Il y a tout de même un peu d’émotions pas trop artificielles, et les plus sensibles pourront être touchés.
Le casting est attrayant, et très marqué années 90, avec des acteurs qui n’ont pas forcément beaucoup de notoriété aujourd’hui comme Billy Bob Thornton. Un bon Bruce Willis, une séduisante Liv Tyler (qui assure le quota féminin on n’est pas dupe, mais c’est toujours un plaisir de la voir et elle a une certaine utilité scénaristique quand même), un Thornton convaincant, voilà de quoi faire oublier un Ben Affleck dans son époque « gravure de mode » et un Buscemi qui en fait des caisses, pas forcément pour notre plus grand plaisir (il n’est pas le seul d’ailleurs, c’est aussi le cas de Peter Stormare).
Pour ma part, ce métrage est avant tout un divertissement pop corn sans prétention, et en cela il fonctionne plutôt bien. Sans être le meilleur blockbuster de l’époque (je lui préfère un Godzilla par exemple), c’est du cinéma carré où l’on retrouve l’efficacité de Bay, tout comme ses défauts aussi d’ailleurs. 3.5