Le film qui fera désormais référence en matière de film catastrophe et incontestablement le plus grand film pop-corn concocté par Hollywood ! Après s'être fait la main sur les merveilleux "Bad Boys" et "Rock", Michael Bay confirmait son statut de réalisateur incontournable du moment (et restera comme l'un des réalisateurs-phares de la fin des années 90), toujours sous la houlette protectrice du génie de la production Jerry Bruchkeimer. Et "Armageddon" restera comme son film le plus abouti (statut ques ces dernières réalisations, franchement décevantes, ne viendront pas remettre en cause). La mise en scène ? Une merveille de rythme (un exploit pour ce genre de production où le suspense n'est pas le maître mot), de plans superbes (même si on frôle souvent la carte postale caricaturale) et une BO qui compte parmi les plus somptueuses du 7e art (signée Trevor Rabin, un des poulains de Hans Zimmer) et une succession de séquences à couper le souffle (la destruction de New-York, l'explosion de MIR, l'aterrissage sur l'astéroïde, l'explosion finale...), le tout agrémenté de quelques morceaux très rock (Aerosmith à l'honneur avec notamment le tube "I don't wanna miss a thing"). La grande force du film est d'ailleurs de ne pas s'être limité à l'intrigue basique de l'astéroïde qui va percuter la Terre mais de s'intéresser aux personnages, tous plus attachants les uns que les autres et offrant aux spectateurs des moments bouleversants (Chick et son fils, l'adieu final de Harry à sa fille...) mais aussi des scènes franchement drôles (les tests à la NASA, la liste de conditions des "astronautes", les remarques de Carotte...). Le casting ? Un modèle du genre puisque que le réalisateur a compris qu'un bon film reposait aussi sur des 2nds rôles travaillés. On retrouve ainsi, autour d'un Bruce Willis parfaitement à son aise en sauveur du monde et étonnament émouvant en père, le jeune Ben Affleck qui commençait à se faire un nom, la belle Liv Tyler, la découverte Billy Bob Thornton, le trop rare Will Patton (dans son meilleur rôle), l'amusant Steve Buscemi, l'imposant Michael Clarke Duncan, William Fichtner en pilote, Peter Stormare en cosmonaute russe, sans oublier Owen Wilson, Jason Isaacs, Keith David... On pourra toujours reprocher au film son scénario prévisible (la sacrifice d'Harry, la bénédiction attendue...) mais force est de reconnaître que l'intrigue ne se limite pas à une simple succession de morts, ce qui est extrêment rare dans ce genre de production. Idem pour l'apologie de la NASA qui se voit nettement plus égratignée ici que dans "Apollo 13" (voir le débat sur l'explosion de la bombe en surface). Le reproche sera un peu plus justifié concernant le prosélytisme pro-religion (on ne compte plus les références à Dieu ou à la Bible) et autres valeurs traditionnelles américaines ainsi que les "abérations scientifiques" (du feu dans l'espace, mouais...). Mais doit-on vraiment être surpris et surtout est-ce vraiment un problème ? Car, au final, il me parait difficile de contester à "Armagaddon" son statut de film à très grand spectacle avec une plus-value sur la qualité de la mise en scène et du casting. Les films catastrophes qui ont suivi (le clone imparfait "Deep Impact", "Fusion", "Le Jour d'Après" ou encore le récent "2012") ont prouvé que la recette de la réussite n'est pas à la portée de tous... Bref, le chef-d'oeuvre du genre et surtout un de mes films préférés !