Dernièrement, j’avais qualifié « Bullet Train » de pur divertissement. Le genre de film où il ne faut pas craindre de se laisser emporter par le rythme infernal d’un scénario lancé à grande vitesse et dénué de toute profondeur sociologique.
Il en est de même pour « Armageddon » que je n’avais plus vu depuis 24 ans.
Incroyable, je ne me souvenais pratiquement plus de rien sauf la fin mais j’avais oublié la profession du personnage de Bruce Willis !
Comme je l’écris souvent, j’aime que ma mémoire me fasse vraiment défaut, ainsi, je ne redécouvre pas, je découvre.
Et bien comme pour « Bullet Train », il est déconseillé, voire totalement défendu de pinailler moyennant quoi « Armageddon » pourrait être considéré comme une bouse.
Voilà un film décomplexé qui assume le discours pompeux du Président des Etats-Unis sur lequel bave une musique ampoulée, laquelle se vautre sur des hommes heureux de retrouver le plancher des vaches après avoir évité la fin du monde.
Un film qui assume toutes les incohérences liées à la formation d’astronautes civils ; qui assume d’exposer très grossièrement des faits d’ordre scientifique à l’arrache.
Les séquences vont tellement vite que l’on pourrait se dire que Michael Bay, tel un démarcheur commercial, embobine son client pour le perdre ou l’impressionner avec des mots savants mis bout à bout sans aucun rapport, pour lui faire avaler une pilule sans que son client ne place un mot.
C’est un film purement bourrin, c’est du cinéma avant tout !
Le film a cet avantage, il démarre sur les chapeaux de roue, pas un temps mort sur plus de deux heures, ça débite, ça pulse, ça dit n’importe quoi et c’est efficace !
Je me suis surpris à être subrepticement ému, eh oui, ça speed tellement, pas le temps de verser une petite larme (!), ton grave et léger s’entremêlent.
Pourtant, des films de ce type là, indigestes, il y en a à la pelle ! Allez savoir pourquoi « Armageddon » passe mieux : sans doute parce qu’il ne se prend pas du tout au sérieux.
En raison aussi de son casting trois étoiles.
La même année sortait « Deep impact » et me souviens de ne pas l’avoir apprécié. Mais il serait judicieux que je le revoie. Ma mémoire me fait tant défaut.
J’ai juste le souvenir que tous les effets spéciaux étaient dans la bande annonce.
Bref, il y a des films auxquels on croit même l’invraisemblable comme cet « Armageddon » puis d’autres comme «2012», «Greenland - Le dernier refuge » que je repousse parce que leur sérieux en devient risible.
Seulement, au moment du générique, je préfère sourire d’« Armageddon » conscient qu’il ne rejoindra jamais ma dévéthèque.
Comme pour « Bullet Train », je descends d’une attraction où j’ai pris plaisir à y faire un tour.
Je ne suis pas dupe.
Entre parenthèses, je préfère « Don't Look Up : Déni cosmique » dans le même genre ; ce film Netflix a le mérite de conjuguer gravité du propos et humour décalé
avec une fin tragique sans héros.
Ce film a un casting quatre étoiles et en disait long sur nos comportements avec les réseaux sociaux.
A voir en V.O, si possible pour la voix de Bruce Willis, pour lequel j’ai une pensée sincère suite à sa maladie.