C’est le grand retour d’Eddie Murphy et de son personnage du lieutenant Axel Foley. Verdict : bof. Très honnêtement, j’aime bien la trilogie d’origine sans être non plus un super fan. Je peux dire que cet épisode reste fidèle aux films originaux. Murphy est de retour et il a toujours l’envie, il tient toujours son personnage, il a également la forme ! Lui est dans le ton, on continue à y croire et on peut se dire, ok, c’est justifié qu’il soit encore là (mais pas son doubleur, zut). Autour de lui je ne peux pas dire que les acteurs soient mauvais. Gordon-Levitt est un excellent acteur et ici encore il s’en tire bien, malgré un personnage un peu bidon dans son écriture. Taylour Paige m’a convaincu à moitié. Plutôt crédible dans sa relation avec son père, sa première apparition en avocate sonnait totalement à côté ! Là aussi, souci d’écriture, son personnage se définit malheureusement quasi-unilatéralement dans la problématique de la relation avec son père. Autour de ce petit monde, des grands retours, notamment John Ashton et Judge Reinhold. On est clairement dans la rubrique « fan service », même si le scénario essaye de se la jouer un peu « papy fait de la résistance » et de mettre un peu d’humour en ce sens. Celui qui s’en tire le mieux pour ma part c’est Kevin Bacon. Il est excellent, même si évidemment il tue d’entrée le suspense. En revanche, on aurait vraiment pu avoir un personnage beaucoup plus radical, haut en couleur, méchant, là c’est tiède, et on en arrive au premier souci du film : sa consensualité.
Parbleu, que ce film est lisse ! Pas de sang, un méchant léger au possible, très peu de morts et très discrètes, un humour potache mais pas du tout irrévérencieux, le film est lisse (la meilleure preuve est le sort du personnage de Reinhold). Lisse dans le fond et lisse dans la forme. Désolé de le dire, mais ok, l’action est parfois sympathique, cependant où sont passés les 150 millions ? La photo casse pas trois pattes à un canard, les décors sont pas fous, la réalisation est assez terne, l’action manque de rythme et de punch. Les course-poursuites font filmées au ralenti. C’est dingue ! Le côté « peu d’effets spéciaux » ça me plaît, mais on est très loin des courses poursuites et des fusillades du bon vieux temps ou ça défouraillait généreusement. Perso j’ai trouvé que le film était parfois lent et qu’il se désintéressait, au fond, de l’aspect policier et action au profit de l’intrigue familiale du héros. Quasiment tout le film est un chassé croisé entre Murphy et sa fille, à base de « on se réconcilie, on s’aime plus », et ça devient assez vite redondant et un peu saoulant. Ca scande le métrage, et ça coupe la dynamique de l’enquête qui ne semble pas franchement impliquer plus que ça Murphy. Le métrage est facile, sans ambition, et distribue un fan service manifeste pour tenter de convaincre de la nécessité d’un retour. Pour ma part, je dois avouer que retrouver le thème d’origine a été un plaisir coupable.
Ce retour du Flic de Beverly Hills malheureusement n’apporte pas grand-chose. Oui on retrouve à peu près la saveur des originaux, mais c’est édulcoré, lissé, mis à la mode Netflix. Les blagues manquent du punch nécessaire pour devenir cultes, les scènes d’action manquent du punch nécessaire pour rester sur la rétine, les acteurs font le taf mais handicapés par un scénario qui les enferment dans des profils monolithiques. En clair, ça se laisse voir d’un œil distrait, ça réveilla un peu la fibre nostalgique, mais c’est palichon. Dommage. 2.5