Shrill – so positive
Jeune femme en surpoids, Annie veut changer de vie mais pas de corps. Dans son quotidien, elle se bat pour devenir journaliste et se retrouve confrontée à des problèmes de couple, à des parents malades et à un patron perfectionniste.
Interprétée par la géniale Aidy Bryant, issue du Saturday Night Live, Annie a des rondeurs et vit très bien avec. C’est le reste de la société qui semble mal le vivre pour elle. Adepte du body-positivisme, Annie mène sa vie en dépit de la bêtise des autres. Shrill déconstruit pied à pied les clichés grossophobes pour les annihiler totalement et réussit à transcender le terme "grosse" pour ne plus en faire une insulte. Une série feel good sur l’acceptation de soi mais aussi sur l’acceptation des autres sous toutes leurs formes.
Instatiable – so polémique
Un avocat disgracié reconverti en coach pour concours de beauté prend pour cliente une adolescente brimée et en quête de vengeance. Il ignore alors tout du monstre qu'il est sur le point de libérer...
Lancée sur une polémique la jugeant grossophobe, en se basant uniquement sur la bande-annonce à l'époque, Insatiable n'a en réalité rien de grossophobe, elle est surtout très maladroite. Cette satire très décalée qui est loin de faire l'unanimité ne fait d'ailleurs pas du surpoids passé de son héroïne un sujet véritable, préférant se concentrer sur d'autres thèmes annexes et surtout sur d'autres personnages.
Journal d'une ado hors norme – so 90's
La vie de Rae, une adolescente obèse de 16 ans, dans les années 1990. Très enjouée, malgré la présence d'une mère très excentrique, la jeune fille a hâte de vivre sa vie, de découvrir l'amour et... de s'envoyer en l'air !
Si l'obésité de l'héroïne de My Mad Fat Diary (en VO) est évidemment un sujet, et qu'il est grave, sombre, difficile, il y est aussi question d'adolescence dans sa globalité sur un ton lumineux, feel good, avec une bande-son qui la rattache merveilleusement aux années 90. Une belle manière de miser sur la nostalgie tout en jouant la carte de l'universalité. La comédie anglaise a duré 3 saisons, diffusées chez nous sur France 4.
Dietland – so féministe
Plum Kettle, nègre pour une des éditrices de mode les plus réputées de New York, se bat contre ses kilos en trop et le regard des autres. Alors qu'elle s'apprête à subir une opération chirurgicale censée changer sa vie, son monde va être bouleversé par l'apparition d'une organisation féministe terroriste qui vise violemment des hommes de l'entourage de sa patronne...
Dans Dietland, la réflexion autour du corps de la femme dans notre société, la mysoginie, le patriarcat et même la culture du viol, est résolument féministe et radicale, militante, certes parfois fouillie aussi, mais ancrée comme aucune autre dans son époque et dans l'actualité post-#MeToo. L'heure de la révolte a sonné pour l'héroïne Plum, alors que des hommes accusés d'agressions sexuelles et laissés impunis par la justice disparaissent mystérieusement. Un récit puissant, qui se distingue de tous les autres.
Huge – so cute
Sept adolescents venant d'horizons différents sont envoyés dans un camp pour les aider à maigrir. C'est en perdant du poids qu'ils vont découvrir qui ils sont vraiment en faisant un premier apprentissage de la vie, à la recherche de l'amitié, de l'amour et de l'estime de soi...
Créée par la scénariste Winnie Holzman, à qui l'on doit le bijou Angela, 15 ans, la série Huge, diffusée en 2010 sur ABC Family, mettait en scène Nikki Blonsky (Hairspray) dans le rôle de la sarcastique Will, qui était envoyée de force par ses parents au camp Victory, réservé aux adolescents en surpoids. Elle n'a duré qu'une saison mais elle a eu le mérite d'être la première série ado à s'intéresser massivement à ces personnages habituellement délaissés, ou présentés en arrière-plan, et aura su toucher le coeur de quelques aficionados grâce à sa sensibilité et sa pertinence.
Mike & Molly – so funny
Mike et Molly sont en couple et se battent contre leurs problèmes de poids. Une fois par semaine, ils se rendent aux gros-mangeurs anonymes, où ils se sont rencontrés. Si Mike ressent le besoin de perdre du poids, encouragé par son meilleur pote, Molly se sent bien dans sa peau et prend son poids... à la légère. Seule ombre au tableau : elle vit avec sa soeur, une bombe sexy mince qui ne lui facilite pas la vie, et sa mère qui n'a pas sa langue dans sa poche.
20 ans après Roseanne, qui avait été un choc et un succès considérable, Chuck Lorre (Big Bang Theory) redonne la parole à un couple d'obèses dans la sitcom Mike & Molly. Pas aussi forte et engagée que son prédécesseur, elle avait le mérite de révéler les talents comiques immenses de Melissa McCarthy, qui a explosé au cinéma en parallèle, et a permis, pendant 6 saisons, de montrer qu'une comédie romantique pouvait aussi s'incarner à travers des personnages hors-normes sans que le public ne lui tourne le dos. Balèze !
Bonus: This Is Us – so sensible
On pense également évidemment à This Is Us, dont l'une des plus belles intrigues concerne le personnage de Kate, qui lutte contre ses démons, en particulier son obésité, et cela raconté de manière délicate et sensible, en en montrant tous les aspects et aussi toutes les contradictions.