De quoi ça parle ?
L'histoire de 7000 passagers échoués et de la petite ville de Newfoundland, qui les accueille, après que tous les vols à destination des États-Unis aient été cloués au sol le 11 septembre 2001.
Come From Away, un film de Christopher Ashley d’après l’œuvre d’Irene Sankoff et David Hein avec Q. Smith (Hannah), Caesar Samayoa (Ali), Joel Hatch (Claude Elliott), Sharon Wheatley (Diane Gray), Paul Whitty (Oz Fudge) et Astrid Van Wieren (Beulah Davis). Disponible sur Apple TV+.
AlloCiné : Parlez-nous du défi de mettre en image ce show de Broadway ?
David Hein : En fait le show de Broadway est construit comme un film et passe clairement d’une scène à une autre, donc tout ceci se traduit facilement en images. De plus, filmer cette pièce nous permet de rentrer au cœur de cette histoire avec des gros plans sur les acteurs, avec des angles multiples révélant toute l’intrigue de notre histoire. Cela donne une nouvelle vision de notre production aux spectateurs.
Christopher Ashley : Cela fait plus de cinq ans que j’ai travaillé sur la pièce de Broadway et maintenant sur sa captation. J’ai donc pu prendre le temps de penser aux placements des caméras. J’ai pu pousser les limites des angles, faire des plongées sur la scène, des gros plans sur les acteurs, etc. De plus nous avons filmé la pièce pendant la pandémie, ce qui a rajouté certaines difficultés logistiques. Sans compter que le public devait porter le masque ; ce n’était donc pas simple de montrer leurs réactions. Dans tous les cas, on peut ressentir leur joie d’être de retour dans un théâtre après plus d’une année et demie de fermeture des salles.
Astrid Van Wieren : C’est vrai qu’il y a une différence entre la scène pure à Broadway et se retrouver entourée d’une dizaine de caméras. Cela peut être un moment, déroutant mais on apprend très vite à oublier les caméras et on se focalise sur le public qui nous regarde.
Q. Smith : Au début, cela m’a effrayée d’être entourée par toutes ces caméras énormes ressemblants à des dinosaures. Surtout quand elles sont à quelques centimètres de votre visage pour les gros plans, c’est déroutant. Heureusement que nous avions joué cette pièce pendant des années afin de ne pas nous faire perdre le rythme de notre performance.
Joel Hatch : En fait, c’est un boulot d’équipe entre tous les acteurs sur scène. Tant que nous nous focalisions sur le jeu des autres, nous pouvions faire abstraction des caméras. Et puis, nous avions le soutien du public !
Sharon Wheatley : Oui, une fois que nous avons "ignoré" les caméras, tout s’est bien déroulé comme si nous étions seuls avec le public. Cela vous force même à vous focaliser encore plus et à projeter votre voix un peu plus.
AC : Quelle était l’intention avec ce film ? Quels en sont les messages ?
David Hein : Je pense que c’est une histoire intemporelle de personnes traversant une grande tragédie et trouvant un certain réconfort à partager ensemble ce moment historique. Je crois que cette histoire peut toucher tout le monde. De plus, nous venons de traverser une autre tragédie internationale avec la crise du covid. Donc forcément, cela a encore plus d’importance aujourd’hui avec ce que nous vivons tous.
Cette production est vraiment une invitation à ce que le genre humain se retrouve ensemble et tente de célébrer la vie au-delà de toutes les tragédies que nous pouvons vivre. Il faut aussi se souvenir qu’il y a partout des gens bons sur cette planète qui cherchent à faire le bien. Souvenons-nous qu’ensemble nous pouvons tout réussir si nous restons solidaires et forts.
Irene Sankoff : Pour moi ce film révèle le pouvoir d’une communauté qui sait se ressaisir et devenir solidaire. C’est aussi un show qui a tellement de femmes d’une grande force. C’est important pour moi de montrer que les femmes ont un grand pouvoir humanitaire dans ce genre de crise. Et de montrer la force que nous avons tous en nous quand nous devons faire face à des crises aussi horribles que le 11 septembre ou plus récemment avec la pandémie du covid-19.
Christopher Ashley : L’intention était de montrer avec humanité mais aussi avec un peu d’humour l’un des pires moments de l’histoire des Etats-Unis. L’intention était vraiment de montrer l’importance de la compassion dont nous avons tous besoin dans ce monde instable. Ensemble, au-delà de nos couleurs de peau, de nos religions, nous pouvons surmonter tous les terribles défis de la vie. J’ai vraiment été étonné par le succès de notre show, surtout à New York, qui a tant souffert du 11 septembre.
Quelque part cela leur a fait du bien de "revivre" ce moment horrible de leur histoire, de voir qu’au-delà de la tragédie tout une communauté a appris à revivre ensemble. C’est fort et c’est touchant. Tout le monde se souvient où il ou elle était le 11 septembre et tout le monde a une histoire qu’il ou elle a besoin de partager pour mieux se sentir et sécher les larmes de son âme.
Astrid Van Wieren : Pour moi il s’agit de se souvenir des autres, ceux que l’on a perdus même si on ne les connaissait pas. Cela montre comment on ne doit jamais oublier l’Histoire, même si elle est atroce.
Sharon Wheatley : Ce show montre que l’on peut tous venir au secours des autres. Nous sommes tous des héros si nous choisissons d’aller au-delà de nos peurs et de nous mettre au service de ceux en difficulté. C’est vrai pour le 11 Septembre et c’est vrai, aussi, pour la crise du covid.
Caesar Samayoa : Oui, nous pouvons tous faire preuve de compassion et d’humanité pour les autres. C’est, je crois, le message principal de ce film, de cette pièce.
Joel Hatch : Ce film est un avertissement, quelque part, sur l’Histoire qui se répète tout le temps. Mais qu’en ces temps horribles, il y a toujours des personnes qui viennent à votre secours et qui sont là pour vous. Pour moi, c’est avant tout un message d’espoir pour le monde et notre humanité.
Q. Smith : C’est un film qui met au premier plan notre humanité, qui nous aide à la retrouver, à retrouver cet amour tellement nécessaire pour la survie de notre espèce.